REPORTAGE
A Noisy-le-Grand, ATD Quart Monde anime un atelier de recherche d’emploi et aide une centaine de personnes.
Sabrina cherche un emploi à temps partiel, pour «avoir un salaire» bien sûr et «continuer à s’occuper» de ses deux enfants de 4 et 6 ans. Elle est sur une piste pour «travailler comme auxiliaire de vie dans une maison de retraite». Elle toucherait 560 euros sur la base d’un mi-temps rémunéré au Smic, un complément de revenu sous forme de RSA-activité de 399 euros, et les 128 euros d’allocations familiales (que perçoivent tous les foyers, y compris les plus riches). Soit un total de 1 087 euros pour que cette femme séparée fasse vivre sa famille de trois personnes. Des ressources inférieures au seuil de pauvreté. Sabrina habite un quartier défavorisé de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Elle fréquente un atelier de recherche d’emploi créé par ATD Quart Monde il y a une quinzaine d’années. «Nous accompagnons une centaine de personnes dans leurs démarches pour trouver du travail», indique Charles Muller, un retraité bénévole qui dirige cet atelier. L’association, qui publie à l’occasion de ce 17 octobre, Journée mondiale de lutte contre la misère, un livre qui déconstruit les idées reçues sur les pauvres (lire ci-contre), démonte ainsi par son action de terrain le cliché selon lequel«les pauvres ne veulent pas travailler».