Mélange impossible : un cancer et une grossesse. Rachel Ferrere, jeune psychologue, vient de terminer un travail inédit sur ce thème qu’elle publie dans la revue Psycho-Oncologie (1). Comment supporter ? Peut-on imaginer sujet plus lourd, plus douloureux ? Et pourtant, quand on discute avec la chercheuse, on est frappé par ses propos et la vitalité des patientes qu’elle évoque : «Nous avons été admiratifs, ces femmes arrivent à mettre en place des stratégies d’ajustements, elles arrivent à trouver un point d’équilibre entre elle et leur bébé ou futur bébé, même si ce n’est pas toujours parfait.» Et Rachel Ferrere ajoute : «Il y a deux processus en jeu, tous les deux terriblement mangeurs d’énergie : se soigner et s’occuper de l’enfant. Elles ne peuvent pas les mener toujours ensemble, au même moment, mais cela s’équilibre.»
Etre enceinte et découvrir que l’on a un cancer, c’est évidemment une situation rare. «On estime qu’une femme sur 1 000 a appris durant sa grossesse qu’elle était atteinte d’une maladie cancéreuse, précise ainsi la chercheuse.Et, chaque année en France, 350 à 750 présentent un cancer du sein pendant leur grossesse.»