par Hélène L’Heuillet, Psychanalyste et professeure de philosophie à l’université Paris-Sorbonne. Publié le 17 décembre 2021
Dans la vie de nombreuses femmes, il est un moment où les promesses de l’enfance laissent place à la perplexité : «Ces obstacles que je rencontre se dressent-ils devant moi parce que je suis une femme ?» Les difficultés sont de tous ordres, professionnel et social mais aussi amoureux et sexuel. Elles ont en commun de concerner la place qu’une femme peut ou non occuper. Dans les sociétés où le féminisme a déjà une histoire, on aurait pu croire la question réglée. Ce n’est pourtant pas le cas. Qu’il s’agisse de prendre la parole dans une réunion ou d’engager le long voyage d’une migration, comme Khady Demba dans Trois Femmes puissantes de Marie NDiaye, les femmes ont à payer une sorte de taxe supplémentaire, parfois prélevée à même le corps.