Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
dimanche 28 avril 2013
La beauté féroce des Moches dans le Pérou pré-inca
26 avril 2013
Exposition. Le musée des Beaux-Arts de Montréal est le premier à offrir trois millénaires d’histoire péruvienne.
Par VINCENT NOCE
Ecorchés vifs, poignardés, égorgés, lapidés ou décapités, voici le sort des hommes, femmes et enfants promis au sacrifice dans les sociétés andines. Ces rituels conservent leur part d’énigme, mais ils bénéficient d’un nouvel éclairage, grâce à toutes les fouilles menées sur la côte nord du Pérou, où les Moches ont régné durant les sept premiers siècles de notre ère.
Professeur dans un collège du 13e arrondissement de Marseille pendant neuf ans, j'ai croisé le chemin de centaines de "minots" des quartiers Nord. Deux d'entre eux viennent de tomber sous les balles de ces règlements de comptes qui font la "une" des journaux, entre deux résultats sportifs et la dernière "petite phrase" du microcosme politique.
L'un s'appelait Hichem Agaba, il est mort dans une fusillade le 13 mars au beau milieu de la matinée. Il a été mon élève trois années durant. J'ai connu ses attentes, ses rires, ses colères, ses difficultés et ses espoirs. Un enfant comme les autres après tout, ou presque. A ceci près que son horizon était bouché par les barres de béton géantes qui repoussaient le ciel un peu trop haut, un peu trop loin.
A ceci près que, pour lui comme pour tous les enfants de ces quartiers de relégation, l'enfance est loin d'être toujours un jeu, entre le retrait progressif des services publics, le grignotage des solidarités par la montée du chômage et de l'insécurité sociale.
Derrière ces phrases toutes faites, des réalités toutes pleines : 60 % d'enfants qui ont au moins un parent au chômage, celui-ci touchant dans certains quartiers 70 % des moins de 25 ans ; l'ascenseur d'un immeuble de 17 étages qui reste dix ans en panne : pensez aux courses qu'il faut remonter, le petit dernier dans les bras, et le souffle vous manque.
Pensez encore à ces ordures qu'on préfère jeter par la fenêtre et qu'aucun service municipal ne vient enlever, et le souffle vous manque encore. Les habitants qui se battent contre les rats dans leur appartement attendent avec anxiété leur facture d'électricité démesurée puisqu'on a fait le choix du tout-électrique quand les prix ne cessaient de flamber.
L'entrée des élèves d'un collège dans le virage d'une rue très passante reste sans signalisation ni sécurisation particulière malgré les demandes répétées pour la mise en place d'un ralentisseur. Je pense à toi, Aïda, morte à 13 ans de ne pas aller à l'école dans un quartier où la police municipale fait traverser les enfants.
Au Mexique, l'agressivité sous le bistouri de chirurgiens
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Est-il éthiquement acceptable de réaliser une intervention chirurgicale définitive sur le cerveau pour traiter des troubles du comportement comme l'agressivité ? Deux publications d'une équipe mexicaine relancent la vieille polémique, que l'on croyait enterrée, sur la psychochirurgie. Dans les années 1970, les traitements chirurgicaux des maladies mentales avaient été bannis dans la plupart des pays après de graves dérives et l'émotion suscitée par des films comme Soudain l'été dernier (1959) et Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975).
Depuis une dizaine d'années, ce champ s'est rouvert avec des techniques réversibles, telle la stimulation cérébrale profonde (SCP), qui permettent de moduler l'activité neuronale grâce à des électrodes implantées au niveau de cibles très précises du cerveau.
C'est en suivant de très près la littérature mondiale, pour écrire un ouvrage de référence sur la psychochirurgie (à paraître le 27 mai aux éditions Springer-Verlag), que Marc Lévêque, neurochirurgien à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a eu la puce à l'oreille. En 2011, il est alerté par un article publié dans une revue confidentielle, Cirugia y Cirujanos, le journal de la Société mexicaine de chirurgie.
Des pacemakers cérébraux au secours des troubles mentaux
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Troubles obsessionnels compulsifs, dépression, troubles du comportement alimentaire, addictions, tics, voire autisme... Vingt-cinq ans après leur première utilisation chez l'homme - en 1987, chez un parkinsonien -, les techniques de stimulation cérébrale profonde (SCP) sont de plus en plus étudiées pour soulager des formes sévères de maladies neuropsychiatriques, résistantes aux médicaments.
Le principe est de moduler l'activité neuronale, grâce à des électrodes de 1 à 2 millimètres de diamètre implantées dans les noyaux cérébraux profonds, au niveau d'une cible très précise - variable selon la pathologie visée. Les impulsions électriques sont commandées par un ou deux petits boîtiers implantés sous la peau.
Le taux de troubles musculo-squelettiques est très important chez les soignants. Faute de prévention, ils sont à l'origine de nombreux arrêts et incapacités. Par le Dr Guy Chatap, praticien hospitalier.
La ministre de la Santé propose de créer des postes de gestionnaires de lits, estimant que le problème des urgences est surtout un manque d'organisation.
Par AFP
La ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé vendredi un dispositif visant à mieux gérer les lits à l’hôpital, afin de désengorger les urgences, dans 150 établissements.
«J’ai fait la proposition de créer des postes de gestionnaires de lits d’aval, c’est-à-dire concrètement, des gens qui trouvent des services qui vont accueillir les malades des urgences», a déclaré la ministre à la presse à l’issue d’une visite à l’hôpital Saint-Joseph de Paris (XIVe).
J'étais ce jeudi dernier, à la "3ème journée d'étude del'Association Jenny Aubry". Dans un amphithéâtre de l'Institut Regional de Travail Social de Montrouge étaient réunies près de 200 personnes qui, à des titres divers, ont à faire avec l'enfance en difficulté : travailleurs sociaux de l’ASE[1], - "d'inspiration psychanalytique" a tenu à me préciser l'un d'eux fortement et avec un sourire ravi-, pédopsychiatres, psychanalystes, juges et magistrats, psychothérapeutes, psychologues, … Le thème de cette journée : " les maladies de la séparation".
La matinée a été consacrée à des exposés, et à une projection de films montrant les premières approches de Jenny Aubry, j’y reviendrai. L’après midi a été encore plus passionnant consacré à la présentation de cas cliniques et à leur discussion.
Alors, Jenny Aubry et les maladies de la séparation ?
Un incendie a ravagé vendredi un hôpital psychiatrique au nord de Moscou. Il pourrait avoir fait jusqu'à 38 morts, rapportent les secouristes et les médias russes.
Deux tiers des généralistes prennent en charge des patients dépressifs
L’accès aux professionnels de santé mentale (psychiatres, psychologues) étant parfois difficile dans leur région, deux tiers des médecins généralistes des Pays de la Loire disent prendre en charge chaque semaine des patients pour un état dépressif. C’est ce que révèlent deux enquêtes réalisées par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des Pays de la Loire auprès de 386 médecins.
La moitié des praticiens sondés a connu un cas de suicide parmi ses patients au cours des cinq dernières années et près de 90 % ont été informés d’une tentative de suicide. Seize pour cent d’entre eux s’estiment « efficaces » dans la prise en charge des états dépressifs et 76 % « plutôt efficaces » dans une région qui compte une mortalité par suicide de 24 % supérieure à la moyenne nationale.
Plus de la moitié (54 %) des médecins de famille des Pays de la Loireont déjà suivi une formation sur le repérage et la prise en charge de patients présentant un risque suicidaire. Selon l’URPS des Pays de laLoire, ces enquêtes confirment le « rôle essentiel du généraliste dans le dépistage et la prise en charge des troubles de santé mentale ».
Abonnés 25/04/2013
Folles d'écrire : les femmes remarquables de Lydie Salvayre et d'Audrey Fella
LE MONDE DES LIVRES 18.04.2013Propos recueillis par Julie Clarini
Virginia Woolf et Marina Tsvetaeva : les deux écrivains se retrouvent parmi les 7 femmes (Perrin) dont Lydie Salvayre dresse le portrait et dans les entrées du dictionnaire Les Femmes mystiques (Robert Laffont) qu'a dirigé Audrey Fella. Pour Woolf (1882-1941) et Tsvetaeva (1892-1941), écrire et vivre ne faisaient qu'un. D'où l'intérêt de se pencher sur leur vie. D'où, aussi, l'envie de les confronter à d'autres expériences de ravissement, d'aspiration à l'absolu, qui se font dans et par l'écriture : celles des mystiques...
Pages arrachées à Sylvia Plath proposées par Béatrice Leca 1/5
22.04.2013 - 20:30
Réalisation : Michel Sidoroff
Je ne peux me contenter du travail colossal que représente le fait simplement de vivre. Oh non, il faut que j’organise la vie en sonnets et sextines, procure un réflecteur verbal à l’ampoule de soixante watts que j’ai dans la tête.» C’est ce que notait Sylvia Plath dans son journal le 14 mai 1953. Sa vie était inséparable de l’écriture (poèmes, journaux, romans, nouvelles, contes). Née en 1932 à Boston, Sylvia Plath s’est suicidée trente ans plus tard à Londres. De cette vie qu’elle aura traversée comme une comète, elle a laissé une évocation majeure dans des écrits fondés sur son expérience douloureuse des conflits intérieurs. La plupart d’entre nous connaissent La Cloche de verre, roman autobiographique qu’elle a écrit juste avant sa mort et qui décrit son expérience de la dépression et de l’internement psychiatrique dix ans auparavant alors qu’elle était encore étudiante dans le Massachussetts. Ce livre, s’il est devenu l’icône de toute une génération, ne doit pas faire oublier la poésie de Sylvia Plath, ses nouvelles, ses contes et ses journaux dont l’intensité et l’actualité ne laissent pas de surprendre.
Feu vert à un dépistage génétique de la trisomie 21
LE MONDE |
C'est un pas important vers l'autorisation et l'encadrement de nouveaux tests génétiques fœtaux pour dépister la trisomie 21 dans le sang maternel. Dans son avis numéro 120, qui devait être rendu public jeudi 25 avril, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) s'est déclaré favorable à l'introduction progressive de telles analyses dans le cadre du programme actuel de dépistage de la trisomie 21. Ces analyses de l'ADN fœtal permettent en effet de réduire fortement le recours aux examens telles les amniocentèses, potentiellement à risque pour le fœtus, estime le Comité d'éthique.
Mais au-delà de la trisomie 21, la plus fréquente et la plus emblématique des anomalies chromosomiques, cet avis d'une longueur inhabituelle (40 pages, plus 7 de glossaires) fournit une feuille de route pour anticiper les bouleversements à venir dans le domaine du diagnostic prénatal et les conséquences possibles du séquençage intégral du génome humain sur le choix de mener ou non une grossesse à terme.
Au Japon, les tremblements de terre ne sont pas les seuls problèmes. Un autre défi majeur est de résoudre le problème de sa population vieillissante. Le ministre des Finances, Taro Aso, très connu pour son franc-parler, a trouvé la solution : il leur conseille de mourir rapidement !
Une nouvelle fois, les inspecteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ne sont pas revenus bredouilles de leurs visites dans les maisons de retraite. Dans une majorité d’entre elles, ils ont pu établir une liste plus ou moins longue de manquements à la réglementation.
Près de 1 900 € : c’est le coût mensuel moyen pour un hébergement en maison de retraite où des pratiques contestables persistent. Après avoir visité 331 établissements en 2012, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a récemment rendu public un bilan. Publicité mensongère, affichage des prix incomplet, augmentation de tarifs inconsidérée… des irrégularités ont été constatées dans la majorité des maisons de retraite enquêtées. Au total, 178 avertissements ont été dressés.
Menace d’emprisonnement : l’ANSM appelle ses experts à la confidentialité la plus stricte
Selon « Le Figaro » du 24 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rédigé un nouveau règlement intérieur qui prévoit des sanctions pénales et financières pour les membres « trop bavards ».
Le personnel qui manquerait à l’obligation de confidentialité encourt jusqu’à 15 000 euros d’amende et un an de prison. Sont confidentiels, selon « Le Figaro », « les discussions, les votes ou encore les documents soumis à l’examen des experts ».
Arrêts maladie : un rapport parlementaire propose d’intensifier les contrôles
La députée UMP Bérengère Poletti présentait ce mercredi à l’Assemblée nationale les conclusions d’un rapport de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (MECCS) sur les arrêts de travail et les indemnités journalières. Un rapport adopté à l’unanimité le matin même par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée.
Les joueurs pathologiques souffrent d’un biais d’optimisme
Pourquoi les joueurs pathologiques persistent-ils à miser en dépit de pertes financières importantes ? La question n’est pas neuve et a été étudiée dans le champ de l’économie expérimentale pour expliquer pourquoi les individus se comportaient à l’encontre d’une maximisation de leurs intérêts. Des travaux pionniers à la fin des années 1970 avaient montré que face aux situations probabilistes comportant des risques ou des incertitudes, les individus avaient tendance à surestimer les faibles probabilités et à sous-estimer les plus élevées (biais de distorsion des probabilités). On sait aussi que l’aptitude à raisonner en termes probabilistes n’apparaît qu’à un stade avancé du développement intellectuel humain (la notion même de probabilité n’est saisie qu’à partir de l’âge de 11 ou 12 ans).
Le profil des présentations de l’épilepsie en France est mal cerné. Des auteurs se sont appuyés sur les bases de remboursement de l’Assurance-maladie, en utilisant les médicaments antiépileptiques comme indicateurs, pour étudier cette maladie. Ils concluent à« une importante sous-déclaration des cas d’épilepsie sévère »
Et si votre psychologue était remplacé par la caméra Kinect de Microsoft ? Des chercheurs américains ont mis au point un programme combiné avec l'accessoire de Microsoft pour détecter des dépressions chez les patients.
Après les coachs santé et forme virtuels, ce sera bientôt au tour des psychologues de passer de l'autre côté de l'écran ? L'invention d'une équipe de chercheurs de l'Université de Californie du Sud semble aller dans ce sens. Les scientifiques, menés par Stefan Sherer, ont mis au point un outil pour détecter des signes d'une dépression chez les personnes. Le tout grâce au Kinect, l'accessoire phare de la Xbox 360de Microsoft !
Stefan Sherer et son équipe ont créé un programme appelé SimSensei qui fonctionne notamment grâce àKinect. Le psychologue ainsi personnalisé va poser différentes séries de questions puis, grâce à la caméra et à la fonction de détection de mouvements de Kinect, le programme va analyser "les expressions du visage, la posture, les caractéristiques sonores, la façon de parler, et les révélateurs de comportement de niveau supérieur" pour diagnostiquer ou non une potentielle dépression. Les chercheurs à l'origine de SimSensei estiment que le programme est fiable à hauteur de 90%.
Le Conseil d’Etat a approuvé, fin mars, la demande d’une cadre de santé masseur-kinésithérapeute qui ne souhaitait plus être inscrit au tableau de son ordre. Cette décision pourrait-elle s’étendre aux cadres infirmiers ?
Dans une décision rendue le 20 mars 2013, le Conseil d’Etat a décidé que conformément à la demande d’une cadre de santé masseur-kinésithérapeute, celle-ci n’avait pas à être inscrit au tableau de son ordre
Pour le Conseil,les activités d'encadrement des masseurs kinésithérapeutes, "ne peuvent être regardées comme relevant par elles-mêmes de l'exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute dès lors qu'elles ne comportent pas la pratique du massage ou de la gymnastique médicale notamment de manière habituelle", contrairement à ce que soutient le conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes
Une telle décision pourrait avoir un impact sur les cadres de santé infirmiers, d’après Nicolas Gombault, directeur général du Sou Médical du groupe MACSF. « Il faut raisonner par analogie car les textes qui régissent les deux professions sont tout à fait comparables", estime-t-il.
Maigre et belle. En faisant l'apologie de la maigreur et du "régime à vie" dans le Daily Mail,
la Britannique Samantha Brick a suscité la colère des internautes,
indignés par son discours alors que de nombreux Britanniques souffrent
de troubles alimentaires et que ces maladies ne concernent plus
uniquement les femmes.
Diversité, égalité, sexualité... Les manuels scolaires veulent se mettre à la page
LE MONDE |
En plein débat sur le mariage pour tous, c'est un chantier sensible que les éditeurs de manuels scolaires ont engagé : examiner comment les ouvrages aux mains des collégiens et des lycéens abordent les questions de diversité – diversité d'origines, entre hommes et femmes, et d'orientation sexuelle. Débusquer les éventuels clichés, interroger la justesse des représentations, pour mieux lutter contre les discriminations.
"Dans une société aux mutations de plus en plus rapides, il est illusoire d'imaginer que les questions sociétales n'irriguent pas l'école", explique Sylvie Marcé, PDG des éditions Belin et vice-présidente du Syndicat national de l'édition (SNE). "Evidemment que les questionnements qui divisent l'opinion nous atteignent", ajoute Pascale Gélébart, directrice de Savoir-Livre, association qui regroupe six éditeurs (Belin, Bordas, Hachette, Hatier, Magnard et Nathan). "Mais notre démarche n'est en aucun cas militante, souligne-t-elle. Il s'agit de voir comment l'édition scolaire peut mieux tirer profit des apports les plus récents de la recherche."
Un premier bilan devait être rendu public vendredi 19 avril, au Palais-Bourbon, dans le cadre du séminaire "Egalité, diversité et République, de la recherche au manuel scolaire". Invitée d'honneur : la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin.
Pierre-Henri Tavoillot ( Maître de conférences à la Sorbonne et président du Collège de philosophie)
Comment enseigner la morale laïque ? Quels contenus pourraient recouper ce terme ? La réponse est loin d'être aisée. Condorcet lui-même, référence pourtant incontestable de notre République scolaire, ne cachait pas sa réticence à ce que l'école transmette quelque valeur que ce soit, fût-t-elle républicaine. Instruire aux savoirs, oui ; éduquer à la morale, non, disait-il : "Ni la Constitution française ni même la déclaration des droits ne seront présentées à aucune classe de citoyens comme des tables descendues du ciel, qu'il faut adorer et croire."
Comment dès lors éviter le reproche possible d'une laïcité moralisatrice, voire sectaire ? Qu'il me soit permis de faire une modeste suggestion en plaidant pour la restauration d'un vieil exercice qui permettrait peut-être de résoudre ces dilemmes.
Les médecins du CHU de Fort-de-France ont écrit à MarisolTourainepour dénoncer un manque criant de moyens et réclamer des mesures d’urgence. Les effets de la fusion des trois hôpitaux de la Martinique, déficitaires, tardent à se faire sentir, et la situation est plus critique en 2013 que l’an passé, dénoncent-ils. « Déficit abyssal », « trésorerie exsangue », ruptures de stocks en médicaments, films radiologiques et autres réactifs... « Nous assistons aujourd’hui, impuissants et désespérés, à la tiers-mondialisation de notre CHU », grondent les praticiens, qui refusent d’être tenus pour responsables si devaient survenir des problèmes de sécurité ou d’accès aux soins.
La psychothérapie après 65 ans n'est plus un tabou
Il n’est jamais trop tard pour commencer une psychothérapie. C’est ce qu’explique Marvin Tolkin, 83 ans, dans les colonnes du New York Times qui consacreun dossier à la santé mentale des personnes âgées. Sur le tard, l’octogénaire a finalement décidé«qu’une vie non analysée ne valait rien». Avant cela, il n’avait jamais envisagé que ses tracasseries émotionnelles pouvaient être abordées avec un psychiatre.
Même révélation pour Miriam Zatinsky, 87 ans, qui témoigne également pour le New York Times. Après deux ans de veuvage, elle s’installe dans une structure pour personnes âgées indépendantes. Problème: elle est incapable de s’y faire des amis.
Miriam et Marvin font partie des nombreux seniors qui se dirigent tardivement vers la psychothérapie. La plupart d’entre eux n’avait jamais poussé la porte d’un cabinet auparavant.«Nous en voyons de plus en plus ces 5 dernières années», explique le docteur Dolores Gallagher-Thompson, chercheuse en psychiatrie à l’université de Stanford. Elle ajoute:
«Pour les gens qui ont aujourd’hui 80 ou 90 ans, la dépression a longtemps été considérée comme une faiblesse morale (…). Ils ne parlaient pas de leur dépression, de peur de finir enfermés dans un asile.»