Au Mexique, l'agressivité sous le bistouri de chirurgiens
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Est-il éthiquement acceptable de réaliser une intervention chirurgicale définitive sur le cerveau pour traiter des troubles du comportement comme l'agressivité ? Deux publications d'une équipe mexicaine relancent la vieille polémique, que l'on croyait enterrée, sur la psychochirurgie. Dans les années 1970, les traitements chirurgicaux des maladies mentales avaient été bannis dans la plupart des pays après de graves dérives et l'émotion suscitée par des films comme Soudain l'été dernier (1959) et Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975).
Depuis une dizaine d'années, ce champ s'est rouvert avec des techniques réversibles, telle la stimulation cérébrale profonde (SCP), qui permettent de moduler l'activité neuronale grâce à des électrodes implantées au niveau de cibles très précises du cerveau.
C'est en suivant de très près la littérature mondiale, pour écrire un ouvrage de référence sur la psychochirurgie (à paraître le 27 mai aux éditions Springer-Verlag), que Marc Lévêque, neurochirurgien à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a eu la puce à l'oreille. En 2011, il est alerté par un article publié dans une revue confidentielle, Cirugia y Cirujanos, le journal de la Société mexicaine de chirurgie.