par Virginie Ballet publié le 1er juin 2021
Ce sont des prénoms dont la résonance est devenue nationale. Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants : immolée par le feu en pleine rue, le 4 mai à Mérignac (Gironde). Stéphanie, 22 ans, mère d’une fillette de 3 ans : elle aussi tuée en pleine rue, à coups de couteau, le 24 mai à Hayange (Moselle). Toutes deux avaient déposé plainte. Le mari de Chahinez, dont elle était séparée, avait déjà été condamné pour violences conjugales, et bénéficiait d’un aménagement de peine. La mort de la jeune femme est un «échec collectif», a reconnu Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de la Citoyenneté, alors qu’étaient dévoilées les premières constatations de la mission d’inspection lancée par le gouvernement, pointant une série de «défaillances et de dysfonctionnements». Les conclusions définitives doivent être rendues le 10 juin, et un travail d’autocritique similaire, lui aussi mené par l’Inspection générale de l’administration et l’Inspection générale de la justice, a été entrepris pour le cas de Stéphanie. D’ici là, la colère gronde contre les féminicides et une forme d’impuissance à lutter contre les violences conjugales, dix-huit mois après la fin du Grenelle. «Ces féminicides auraient pu être évités : tous les signaux d’alerte étaient au rouge. L’institution n’est pas capable de protéger les femmes», fustige Léonor Guénoun, du collectif féministe #NousToutes.