Clara Fanget Publié le Jeudi 3 août 2023
La pédopsychiatre Laelia Benoit aborde le phénomène de l’éco-anxiété et donne des clés pour lutter contre l’angoisse liée principalement au déni des décideurs et à leur inaction face à une catastrophe vue comme inéluctable par les jeunes générations.
Lilan Cazabet/Hans Lucas via AFP
LAELIA BENOIT
Pédopsychiatre, chercheuse à l’Inserm et à l’université de Yale
Tout dépend de l’interprétation qu’on en fait. Quand on perd un proche, notre société dit qu’on a le droit d’être en deuil pendant un temps. Personne ne dit « vous êtes malades, vite donnons des médicaments ». Le deuil est un processus de transformation, d’acceptation, où on apprend à vivre sans la personne.
De la même manière pour l’éco-anxiété, tout dépend du sens que l’on attribue à cette détresse écologique. Je rappelle que l’éco-anxiété n’est pas une maladie mentale : c’est une réaction saine et légitime qui accompagne la prise de conscience écologique. Comme pour un deuil, il faut laisser le temps aux gens de digérer ce qu’ils ont compris. Si on se renseigne vraiment sur le climat, il est normal d’être inquiet.
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