Anne-Gaëlle Moulun 16 août 2022
France — Owlie est un agent conversationnel (chatbot) de soutien psychologique créé par une psychologue clinicienne, un psychiatre et un pair-aidant en santé mentale. Il est destiné à mettre à disposition du grand public des outils de psychologie et de psychothérapie[1]. Ses créateurs insistent sur le fait qu’il ne remplace pas un suivi par les professionnels de santé, mais peut être un outil complémentaire. Clara Falala-Séchet, psychologue clinicienne et psychothérapeute, co-créatrice d’Owlie, explique à Medscape la genèse de son développement et les retours des patients. Jean-Baptiste Baudier, psychologue à Lyon et qui n’a pas participé au développement du chatbot décrit son propre usage.
« Bonjour ! Je m'appelle Owlie, la petite chouette. Je suis ravie de faire ta connaissance ! Comment ça va ?
Ça va pas fort.
Je comprends, tu ne vis pas un moment facile. Voici ce que je peux te proposer (faire défiler les boutons en bas) : je suis en pleine crise ; j’ai des mauvaises pensées ; je ne sais pas quoi faire ; j’ai besoin de me poser. »
Cet échange n’a pas eu lieu avec un être humain, mais avec un agent conversationnel (chatbot) de soutien psychologique, baptisé Owlie.
« Owlie est née de ma rencontre avec Igor Thiriez, psychiatre et psychothérapeute », explique Clara Falala-Séchet, psychologue clinicienne et psychothérapeute à Paris. Au cours d’un congrès, elle fait connaissance de Lee Antoine, pair-aidant en santé mentale et Igor Thiriez.
« Nous avons développé ce chatbot bénévolement par nous-même, après avoir identifié les problèmes et échangé avec une cinquantaine de patients pour connaître leurs besoins. Nous avons travaillé à partir de petites boucles d’automatisation d’éléments de thérapie », développe Clara Falala-Séchet. Les créateurs ont d’abord développé l’outil sur Chatfuel, une plateforme gratuite, basée aux États-Unis, qui ne demandait aucune connaissance en code informatique. « Notre idée était qu’Owlie puisse aider la personne à se reconnecter avec son besoin du moment », souligne la psychologue.
Lorsque le chatbot a atteint 20 000 utilisateurs, ses créateurs ont réalisé une étude d’impact pour savoir comment les personnes percevaient Owlie. « Elles ne le perçoivent pas comme un soignant, ni comme un humain, ni comme un ami. Elles se rendent très bien compte que c’est un outil, qui va pouvoir les aider à trouver ce dont elles ont besoin et à les ouvrir vers l’extérieur », assure Clara Falala-Séchet.
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