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Dans À l’ombre des filles, en salles mercredi 13 avril, le réalisateur Étienne Comar met en scène des personnages retenus dans un espace clos, qui, avec l’aide du chant, tentent de faire société et de trouver, dans leur prison physique et mentale, des possibilités d’ouverture pour sortir de l’isolement. Analyse.
Le film d’Étienne Comar introduit sa caméra dans un univers carcéral où la plupart des personnages, à l’exception de celui de Luc (interprété par Alex Lutz), sont féminins. En pleine crise personnelle, Luc accepte d’animer un atelier de chant en prison. Le profil des détenues embrasse divers âges et classes : de Catherine (incarnée par Agnès Jaoui) et Jeannine (Marie Berto), femmes instruites à l’allure élégante, à la provocatrice Carole (Veerle Baetens) ou encore à la muette et jeune Jess (Hafsia Herzi).
Luc, chanteur lyrique renommé à l’allure bourgeoise mais profondément humain, tente alors subtilement de se faire sa place parmi ces femmes dont l’histoire lui demeure mystérieuse. Il va être confronté à plusieurs obstacles : l’atmosphère carcérale, qui semble contrevenir au projet même du chant en groupe, et la méfiance des détenues. À travers chacun de ces personnages, le spectateur est amené à questionner l’assujettissement que provoque la prison sur ses détenus, mais aussi la découverte de soi et de l’autre dans cet espace en huis clos traversé par le chant, ainsi que le potentiel espace de liberté que ce dernier peut ouvrir.
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