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Avec le déclenchement de la crise sanitaire il y a près d’un an, le recours au télétravail s’est généralisé. C’est dans ce contexte de contrainte qu’employeurs et salariés se sont familiarisés avec cette pratique, jusqu’alors assez peu développée en France. Si le gain d’autonomie que permet le télétravail est globalement apprécié, il se paie d’un appauvrissement relationnel. Avec ses nouvelles opportunités et ses risques, une réinvention de la relation au travail est à l’œuvre.
Un an après, où en sommes-nous ? Pour le philosophe belge Pascal Chabot, qui a fait paraître plusieurs livres sur le travail, le télétravail donne lieu à une transformation d’ordre civilisationnel. Il en présente un tableau contrasté. Le télétravail permet à l’individu de gagner en autonomie et pourrait bien se présenter comme une réponse à la « perte de sens ». Mais il crée néanmoins un vide sidéral là où jusqu’à présent, l’environnement professionnel structurait un noyau collectif matérialisé par la convergence des corps au bureau. Le télétravail replie chacun sur son écran, nous faisant apparaître comme des « êtres sous bulle ». Et Pascal Chabot d’en appeler à la vigilance, pour que le télétravail soit plus libérateur qu’aliénant.
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