Par JULIA NEUVILLE 03/02/2021
La prévalence des troubles psychiques est en augmentation. Une évolution qui pèse un peu plus lourdement sur la fragile filière de la psychiatrie. Conscient des failles structurelles de sa spécialité, le Pr Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale, nous détaille la feuille de route du gouvernement. Son objectif ? Gérer l’urgence, mais surtout régler les problèmes de fond.
What’s Up Doc : Comment le gouvernement aborde-t-il la question de la troisième vague psychiatrique ?
Frank Bellivier : De quelle troisième vague parle-t-on ? Aujourd’hui, nous avons surtout un signal populationnel avec des indicateurs de souffrance psychique qui s’aggravent. On observe notamment une augmentation de la consommation d’alcool, la hausse des troubles du sommeil ou encore de l’anxiété. Là, on peut parler de vague car cela touche un grand nombre de personnes. On est passé de 20 à 30 % de dépressions selon CoviPrev. Pourtant, cette augmentation des troubles n’affecte que partiellement l’offre de psychiatrie. On a eu des périodes où la filière signalait des périodes inhabituellement hautes. Par exemple, nous avons des indicateurs convergents qui nous disent que les filières de pédopsychiatrie connaissent un afflux relativement inhabituel. Les patients sont un peu plus nombreux, mais surtout ils présentent des signaux beaucoup plus graves. Certaines villes ont également été concernées par une augmentation des primo-décompensations. On nous a également rapporté des cas de décompensation alors que le patient était stabilisé depuis plusieurs années. Pour autant, on ne peut pas faire de généralité. Dans un cas comme dans l’autre, ce sont des phénomènes préoccupants mais ils n’appellent pas les mêmes réponses.
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