par Charles Delouche-Bertolasi publié le 5 février 2021
«Avez-vous déjà regretté d’être ivre dans l’année ?» «Combien de fois par an vous trémoussez-vous en discothèque ?» «Consommez-vous du cannabis, des amphétamines ou bien de l’ecstasy ?» C’est à ce genre de questions que la Global Drug Survey, réalisée en France et dans une vingtaine de pays, vous propose de répondre chaque année. L’édition 2020, qui se base sur des résultats obtenus de novembre 2019 à février 2020, reflète des modes de consommation ante Covid, dont les conséquences sont encore inconnues.
Ainsi – nostalgie, nostalgie – 58 % des 1 773 Français ayant participé à l’enquête affirment avoir fréquenté une boîte de nuit dans les douze derniers mois ayant précédé le sondage. Près de 96 % déclarent avoir consommé de l’alcool sur la même période. Et 84 % disent avoir été ivres. Avec 25,9 épisodes d’ivresse annuels en moyenne, la France se situe parmi le peloton de tête, alors que la moyenne des pays participants est fixée à 20,8 épisodes par an. La France se place juste derrière les pays anglo-saxons, la Finlande et le Danemark.
«Le nombre de fois où les personnes sont ivres évolue en fonction du genre et de l’âge, explique Marie Jauffret-Roustide, sociologue et chercheuse à l‘Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). La proportion d’ivresse chez les femmes est élevée et particulièrement chez les plus jeunes. Indépendamment de la Global Drug Survey, en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe, les études pointent une augmentation de l’alcoolisation chez les jeunes femmes et les femmes cadres.» Une des conséquences est l’augmentation des cancers des voies aérodigestives. «On peut y voir une masculinisation des conduites chez les femmes diplômées qui s’affranchissent plus facilement des normes», précise la sociologue.
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