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mardi 6 août 2019

Une jeune généraliste lance une enquête inédite en France sur la santé lesbienne

Amandine Le Blanc

| 02.08.2019




  • consultation
VOISIN/PHANIE

En France, les études sur la santé sexuelle des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FsF) sont quasi inexistantes. C’est, entre autres, une des motivations qui a poussé Marianne Mitrochine, jeune généraliste remplaçante à Bordeaux, à lancer l’enquête Lesbiclear.

Dans le cadre de sa thèse de fin d’études, la trentenaire a décidé d’interroger les femmes ayant des relations avec des femmes sur leur expérience auprès des professionnels de santé, gynécologues et généralistes, sur la réalisation du frottis cervico-utérin. « Le but de l’étude est de déterminer les facteurs qui vont influencer la réalisation ou non du frottis chez les FsF », explique la généraliste. Parmi ces facteurs : « le fait d’avoir déjà eu des rapports sexuels avec des hommes, le fait de se considérer soi-même à risque, les antécédents d’IST, la contraception, les expériences passées positives ou négatives avec des médecins, leur propre connaissance sur le sujet, etc », énumère Marianne Mitrochine.
Des risques méconnus
L’envie de s’atteler à ce sujet a été motivée notamment par le constat d’un vrai manque d’information sur le sujet, pour les patientes comme les médecins. Carence qui peut aussi faire le nid d’idées reçues. « En faisait une revue de littérature, on constate un risque de transmission, mais complètement sous-estimé de la part des médecins, des femmes et de la société en général qui considère à tort que la sexualité entre femmes est sans risques. »
Quasiment absent de la littérature scientifique française, le sujet l’est tout autant pendant les études de médecine. La généraliste espère donc qu’au-delà de sa thèse de fin d’études, son enquête pourra permettre de donner une visibilité à la santé lesbienne en France et de l’information à ceux qui en ont besoin. « Je souhaiterais travailler à partir de ces résultats avec des associations, notamment pour mener une campagne de sensibilisation pour diffuser de l’information : voici les risques, voici les moyens de protection qui existent… » Car aujourd’hui, comme l’explique la bordelaise, si une femme recherche elle-même comment se protéger, il n’existe pas grand-chose, « à part la brochure "Tomber la culotte" de Coraline Delebarre et Clotilde Genon ». Une bonne raison en plus de diffuser les résultats de son enquête une fois parus, aussi auprès des médecins « très demandeurs » sur le sujet. Pour l’instant, la généraliste a déjà récolté près de 900 questionnaires complets et l’enquête court encore jusqu’au 14 août.

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