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mardi 6 août 2019

Addiction aux jeux chez la personne âgée, un engagement progressif vers la dépendance

Univadis

Par Agnès Lara    26 juillet 2019
  • L’addiction aux jeux d’argent se développe de façon inquiétante chez les personnes âgées et menace leur autonomie financière.
  • L’engagement dans le jeu est progressive et se réalise en trois phases au cours desquelles la personne perd peu à peu son contrôle cognitif et sa liberté d’agir.
  • Certaines populations sont plus vulnérables à un comportement addictif, en lien avec la présence de facteurs psychosociaux comme l’appartenance à une minorité, un faible niveau d’éducation ou de revenus, l’isolement, la dépression, etc.
Actuellement la pratique des jeux d’argent concerne de 0,4 à 11% des seniors et tend à se féminiser pour atteindre un sexe ratio de 1. Avec la facilitation de l’accès aux lieux de jeux (Internet et autres), des moyens de paiement, et la valorisation sociale du jeu, l’addiction aux jeux d’argent se développe de façon inquiétante chez les personnes âgées, mettant en danger leur autonomie financière. Le sujet est d’autant plus préoccupant que la dépendance s’installe plus vite chez les sujets âgés que chez les plus jeunes. À partir de quand passent-elles du plaisir librement consenti à l’aliénation psychologique que représente l’addiction « sans substances » ? Quels sont les mécanismes qui entrent en jeu ? Telles sont les questions que des chercheurs de l’Université de Limoges et du CHRU de Brest ont passé en revue au travers des données de la littérature.
L’objet du désir
Les motivations peuvent être d’origine intrinsèque comme la recherche de plaisir, une histoire personnelle ou familiale d’addiction amenant à s’identifier à un proche ou alimentant l’espoir de retrouver des sensations éprouvées plus jeunes ou avec d’autres addictions (alcoolisme notamment). Les motivations peuvent aussi être extrinsèques comme l’appât du gain, cité par 62% des personnes malgré son caractère hypothétique. Ce sont celles qui prédominent. Les facteurs psychosociaux jouent là un rôle important : appartenance à une minorité, faible niveau d’études ou de revenus, personnes isolées, dépressives, etc. Ils constituent une vulnérabilité aux incitations marketing qui jouent sur l’aspect valorisant et lucratif du jeu, sur le sentiment d’appartenance à une communauté ou à un groupe social, facilitant ainsi le passage du jeu récréatif à la dépendance. Des questionnaires existent pour dépister les personnes âgées à risque de jeu excessif.

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