Christa Wolfe mercredi 3 octobre
Dans la psychiatrie, de plus en plus d'hôpitaux se mettent en grève, dénonçant des conditions de soin et de travail inacceptables. Une revendication revient souvent chez les personnels hospitaliers, dans la psychiatrie comme dans les autres spécialités : « ce n'est pas pour maltraiter les patients qu'ils et elles ont choisi ce métier ».
crédit image : Psychiatrie Parisienne Unifiée @PPUpsy 6 sept
On peut comprendre les difficultés des personnels médicaux : venus à l’hôpital public pour soigner, aider, accompagner, ils sont contraints, par les choix budgétaires et le manque de personnel, à chronométrer la moindre intervention et à ne pas pouvoir prendre le temps de l’écoute, pourtant nécessaire au soin. En psychiatrie plus précisément, parce que l’hospitalisation implique aussi la privation de liberté, le soin confine de plus en plus à l’hypermédication, au recours à la contrainte, rendant impossible la prise en compte de la détresse psychique. Or notre époque connaît deux grands courants qui s’attaquent à la psychiatrie : un courant politique, qui conçoit la maladie mentale comme relevant de mesures répressives – le point de départ récent date de Sarkozy qui, profitant d’un fait divers impliquant un schizophrène, a modifié considérablement les conditions d’hospitalisation des malades en psychiatrie – et un courant médical, autour de la fondation FondaMental notamment, qui prône, contre la psychanalyse et le soin par la relation entre patient et soignant, le recours systématique à la médication et à l’analyse par les neurosciences.
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