Médecin et patient (François Rollin et Nicolas Duvauchelle)
Crédit Photo : Les films du
Chaque année, en France, quelque 10 000 personnes sont victimes d'un traumatisme crânien sévère. Avec, comme dans le cas du syndrome frontal, des séquelles cognitives qui constituent un handicap invisible : troubles de l'attention, de la concentration, de la mémoire... et parfois comportement désinhibé très déstabilisant pour l'entourage.
Ce thème permet à Marion Vernoux (« Reines d'un jour », « Love, etc. »), outre faire œuvre pédagogique, de s'interroger sur les raisons profondes pour lesquelles on aime quelqu'un. Le film s'appelle « Bonhomme » et sort ce mercredi 29 août.
Quand un accident change profondément la personnalité de Piotr, Marilyn va s'accrocher, convaincue que l'amour peut le sauver. Nous sommes dans une ZAC de la banlieue lilloise et la vie matérielle n'est pas des plus faciles. Le film non plus n'est pas des plus faciles. Le personnage de Piotr, notamment sa désinhibition et son hypersexualité, met mal à l'aise. Mais l'obstination de Marilyn est convaincante et le spectateur ne peut que partager sa patience, jusqu'à l'empathie. Ana Girardot apporte à la jeune femme sa vivacité et son énergie et semble porter le film, comme elle porte son compagnon.
Rencontres avec des victimes
Pour se glisser dans la peau de cet homme qu'il juge touchant, Nicolas Duvauchelle a, comme la réalisatrice, rencontré des médecins spécialistes, des personnes cérébro-lésées et leurs proches. Il a, explique-t-il, fait beaucoup de recherches, « de la gestuelle à la façon de marcher, celle de se tenir, de s'exprimer, le fait de chercher ses mots, l'état d'absence, le syndrome de l'hypophonie… ». Il est impressionnant.
Pour se documenter, Marion Vernoux avait, très en amont de la réalisation, contacté l'UNAFTC (Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés), qui a apporté ses connaissances et ses compétences. L'Union, créée en 1986, réunit 52 associations de familles, 96 établissements et services dédiés à l'accueil des personnes cérébro-lésées et 40 groupes d'entraide mutuelle. Elle espère que ce « film bouleversant éclairera (sa) cause ».
Outre Nicolas Duvauchelle et Ana Girardot, mention spéciale à François Rollin, médecin aussi désabusé que compréhensif.
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