Tosquelles, Lacan, Tarkos, pour un flamboyant « Enseignement de la Folie »
• 7 juillet 2018⇒29 juillet 2018 •
Le nouveau spectacle de la compagnie Zoumaï s’inscrit dans la lignée des opus précédents de Psychiatrie/ Déconniatrie, convoque les écrits des psychanalystes et des poètes, s’attache aux multiples déclinaisons du langage, se coud à la virtuose fantaisie de Christian Mazzuchini et noue aux vertus du rire une indéniable profondeur. La folie et sa logique entrent en scène dans l’esprit d’un Raymond Devos ; imparable raisonnement que celui de « il n’y a rien à faire, donc je dois rester sans rien faire », ou étrangeté ontologique des ondes, « invisibles, mais on les sent passer » ! Quasiment seul en scène, l’acteur au verbe prolifique nous conduit par les méandres les plus convaincants et invraisemblables dans un parcours qui croise les poèmes de Tarkos, les textes de Lacan, si hautain avec son porte-cigarette (« le silence de Lacan c’est comme le silence entre deux notes, deux virgules »), la carrière du psychiatre catalan, François de Tosquelles, ses tics et ses inénarrables moustaches, sans oublier qu’il fut cofondateur du POUM, antifranquiste, médecin à Saint-Alban, résistant et révolutionnaire dans son appréhension de la folie et des malades… « Ceux qui sont dans les hôpitaux psychiatriques, qu’il conviendrait mieux de nommer « asiles », pour leur caractère de « refuge », sont ceux qui ont raté leur folie, le pari essentiel pour l’homme est de la réussir ! » On voit alors Tosquelles se lancer dans un plaidoyer vibrant pour le droit à la connerie : « la psychanalyse, je l’appelle déconniatrie », mais aussi pour la reconnaissance humaine de la folie, dimension intrinsèque de l’humanité.
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