| 20.07.2018
Alors qu'on entre pour de bon dans la période estivale si difficile pour les services d'urgences, l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a publié le 19 juillet une enquête* sur les risques psychosociaux encourus par les professionnels de santé. Un tiers des services français a répondu aux questions de l'association sur les trois dernières semaines.
Le constat dressé est pour le moins alarmant. Deux tiers des unités (67,4 %) déclarent avoir dans leur équipe un ou plusieurs cas de burn-out, liés à « la dégradation des conditions de travail et au stress », indique le syndicat.
Côté pénurie, l'AMUF assure que « la très grande majorité des services d'urgences et SAMU n'a pas les effectifs pour assurer un fonctionnement correct des structures et garantir la continuité du service public ». Et pour cause, 82,2 % des structures déclarent ne pas avoir atteint l'effectif cible et 81,7 % rencontrent des problèmes pour remplir les plannings. Plus alarmant encore, 58,1 % des services connaissent plus de départs que d'arrivées.
150 services à forts risques psychosociaux
À partir de ces chiffres, l'AMUF a publié une carte de France pour recenser l'intensité des risques psychosociaux de tous les services d'urgences (faibles risques en vert, forts risques en rouge). La carte montre qu'actuellement 24 établissements sont classés en faibles risques. À l’inverse, plus de 150 structures sont considérées comme à forts risques psychosociaux.
Alors qu'Agnès Buzyn, ministre de la Santé, assurait il y a quelques semaines que les tensions qui planent au-dessus des services d'urgences étaient « parfaitement monitorées », l'AMUF accuse au contraire le ministère de n'avoir « rien anticipé ». Devant ce constat, le syndicat demande un rendez-vous à la ministre de la Santé pour régler ce « problème social capital ».
Pour eux, la solution passe par « une refonte du statut de PH, une réforme de fond des spécialités, une territorialisation de la gestion des ressources humaines, afin que les CHU ne soient plus hégémoniques et ne concentrent pas les moyens dans les seules métropoles. »
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