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vendredi 20 juillet 2018

Les infirmières en pratique avancée deviennent réalité : les textes enfin parus au JO

Christophe Gattuso
| 19.07.2018


C'est officiel, les futurs infirmiers et infirmières en pratique avancée (IPA) seront formés à la rentrée ! Les textes tant attendus par la profession sont parus ce jeudi au Journal Officiel. Un décret et un arrêté précisent les domaines d'intervention et les activités de ce nouveau métier, les conditions de prise en charge et d'information du patient et les modalités de coopération entre l'infirmier et le médecin. Un décret présente le diplôme d'État d'infirmier en pratique avancée tandis qu'un arrêtédétaille le régime des études en vue du diplôme d'État d'IPA. Un dernier arrêté précise les pathologies chroniques stabilisées sur lesquelles peuvent intervenir les infirmiers en pratique avancée.

Déjà existant au Royaume-Uni, aux États-Unis ou au Canada, ce nouveau métier, à la frontière entre l'infirmier et le médecin, était programmé par la loi Santé de 2016. Il aura fallu cependant plusieurs mois de négociations pour parvenir à un consensus, les médecins craignant de perdre la main dans le suivi du patient. Les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, ont salué ce jeudi une « innovation majeure pour notre système de santé : l’exercice de compétences habituellement dévolues aux médecins par des professionnels paramédicaux ». 
L'IPA pourra prescrire certains médicaments
Expert, car formé dans un domaine en particulier, l'infirmier en pratique avancée (IPA), soignant aux « compétences élargies », pourra à l'issue de son master « participer à la prise en charge globale des patients » dont le « suivi » lui sera « confié par un médecin », précise le décret.
Le futur IPA interviendra dans trois domaines : les pathologies chroniques stabilisées (diabète ou maladie d'Alzheimer, oncologie et hémato-oncologie et enfin maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale), la prévention et les polypathologies courantes en soins primaires. 
Dans une équipe coordonnée par un médecin, l'IPA pourra « conduire un entretien avec le patient », retracer ses antécédents et « procéder à son examen clinique »
Il sera habilité à effectuer « des actes techniques », à prescrire certains médicaments, dispositifs médicaux « non soumis à prescription médicale obligatoire », et certains examens de biologie médicale. 
Il pourra renouveler certaines prescriptions médicales « en les adaptant si besoin ».
L'infirmier en pratique avancée aura aussi la possibilité de « conduire toute activité d'orientation, d'éducation, de prévention ou de dépistage qu'il juge nécessaire ». Il effectuera « tout acte d'évaluation », de « conclusion » ou de surveillance clinique, « consistant à adapter le suivi du patient en fonction des résultats » des examens complémentaires « ou de l'environnement global du patient ».
Le suivi des patients « confié par un médecin »
L'IPA participera enfin à « l'organisation des parcours » entre les soins de premier recours, les médecins spécialistes et les établissements de santé ou médico-sociaux.
Un « protocole d'organisation » devra être établi entre le médecin et l'IPA pour préciser les règles de leur collaboration.
« Même si les textes auraient pu aller plus loin en donnant davantage d'autonomie aux futurs IPA, la création de ce nouveau professionnel de santé constitue une réelle avancée pour la profession d'une part, mais surtout pour l'amélioration de l'accès aux soins », a réagi le président de l'Ordre national des infirmiers, Patrick Chamboredon.
L'IPA contribuera « à combler un déficit dans l'offre de soins », s'est-il réjoui. Le gouvernement a selon lui « promis » de former 5 000 IPA avant la fin du quinquennat.
Du côté des médecins, la CSMF se félicite que les IPA exercent dans « une équipe sous la direction d’un médecin ». Le syndicat présidé par le Dr Jean-Paul Ortiz observe cependant que « le modèle économique de ce nouveau métier » reste à déterminer, en particulier en médecine de ville. « En l’absence d’évolution réglementaire et de moyens pour les rémunérer, les infirmiers en pratique avancée exerceront seulement dans les hôpitaux. »
Relire notre dossier sur les infirmières en pratique avancée.

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