| 03.01.2018
Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), s’est penchée sur le lien entre le poids de naissance, celui des enfants à l’âge de 5-6 ans, et en classe de troisième, selon le milieu social, en se basant sur les données recueillies en milieu scolaire.
Les gros bébés « font » les gros enfants. En effet, le poids de naissance élevé (plus de 4 kg) est corrélé à une surcharge pondérale chez l’enfant de 5-6 ans (20 % sont en surcharge pondérale, contre 8 % des bébés de moins de 2,5 kg à la naissance). Et à l’inverse, les petits bébés « font » les petits enfants (12 % de sous-poids en grande section de maternelle contre 2 % pour ceux qui avaient un poids de naissance élevé, et 6 % pour ceux qui étaient de poids standard à la naissance).
Persistance du surpoids variable selon les classes sociales
Ce lien est marqué par le gradient social. Les gros bébés sont plus nombreux chez les cadres que chez les ouvriers (8 % contre 6 %) mais à l’inverse, la surcharge pondérale à 5-6 ans concerne davantage les enfants d’ouvriers que de cadres (16 % contre 6 %). Ce qui s’explique par le fait que les enfants de cadres sortent davantage du surpoids entre 6 et 15 ans, du fait d’habitudes de vie favorisant ou non, le surpoids et l’obésité selon les classes sociales. « La persistance du surpoids est socialement différenciée », indique le rapport de la Drees, qui précise que « 31 % des enfants d’ouvriers nés à 4 kg ou plus, contre seulement 13 % des enfants de cadres dans le même cas sont en surcharge pondérale en grande section de maternelle ». Cela « témoigne de l’importance de déterminants liés à l’origine sociale, tels que les habitudes de vie et les facteurs environnementaux ». La Drees met ainsi en avant le fait de ne pas prendre de petit déjeuner, de passer davantage de temps devant un écran, des éléments plus présents chez les ouvriers.
À l’inverse, les petits bébés sont aussi plus nombreux chez les ouvriers que chez les cadres (9 % contre 6 %), et ils basculent plus fréquemment vers le surpoids à 6 ans chez les ouvriers que chez les cadres. De leur côté, les enfants de cadres de petit poids de naissance sont plus nombreux à rester en sous-poids.
Et à l’adolescence ?
Ces liens perdurent à l’adolescence. « L’indice de masse corporelle à 15 ans est étroitement associé aux données staturo-pondérales relevées à 6 ans », mais « le gradient social en matière de persistance dans le surpoids entre 6 ans et 15 ans est, lui, moins marqué », ajoute le rapport de la Drees.
Variations ces 20 dernières années
La part des enfants de petit poids à la naissance a augmenté, passant de 6,2 % en 1995 à 8,2 % en 2016 (la majorité, 59 %, de ces enfants étant des prématurés). Celle des enfants de gros poids de naissance est restée stable sur la même période, autour de 7 %. La part des enfants en surcharge pondérale à 5-6 ans a légèrement baissé, passant de 14 % en 2000-2001 à 12 % en 2013.
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