| 24.05.2017
En choisissant le centre de promotion familiale ATD Quart Monde de Noisy-le-Grand pour son premier déplacement, ce 24 mai, Agnès Buzyn a offert une image d'une ministre de terrain, profondément sociale, et à l'écoute des plus vulnérables. Avec curiosité et application, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé a écouté les explications de la présidente d'ATD Quart Monde, Claire Hédon, sur leur action globale et intégrée contre la pauvreté, le temps que prend la réinsertion, la reconquête de l'estime de soi, ou encore les innovations sociales que conduit l'association. Avec empathie et humilité, Agnès Buzyn a écouté les récits de vie bouleversants de personnes ayant vécu la précarité. Elle s'est arrêtée auprès des plus petits, visitant leur atelier de peinture ou écoutant une répétition de théâtre, comme des plus grands, au sein de l'entreprise solidaire TAE.
« J'avais envie de m'approcher des acteurs de terrain. J'ai besoin de voir et de sentir les choses », a-t-elle déclaré, coupant court au cliché d'experte techno ou de grand mandarin, refusant toute « approche administrative ou idéologique des besoins ». « La précarité est un sujet majeur de notre société. L'injustice n'est plus supportable. »
Il a bien sûr été question de Santé… publique et de prévention. « Il n'y a pas de lien artificiel entre les deux pans de mon ministère, précarité et santé vont de pair. Souvent la maladie déclasse, et quand on est déclassé, on a du mal à avoir accès aux soins », a défendu Agnès Buzyn. La prévention est un « sujet majeur », a-t-elle insisté. « Les personnes précaires n'ont pas le temps de penser à l'avenir vue l'urgence de leur situation. C'est un cercle vicieux. Il faut que l'accès à la santé se fasse dès le plus jeune âge. » Et de faire valoir un engagement de longue date : « Je me suis toujours battue pour les personnes les plus vulnérables et éloignées de l'accès aux soins. »
Temps du diagnostic avant une feuille de route mi-juin
« Aujourd'hui, c'est le temps du diagnostic », a dit Agnès Buzyn, faisant part de son envie de prendre le temps de la réflexion. « Il y a aura une feuille de route sur la précarité, la pauvreté, et la réinsertion, c'est certain », a-t-elle néanmoins avancé, promettant de livrer de grandes orientations dès la mi-juin. « Je veux bien faire, dans la justice, et non dans la précipitation et l'agitation. Les sujets sont très lourds, nous n'avons pas le droit à l'erreur », a-t-elle ajouté, solennelle.
La ministre a enfin donné un avant-goût de sa méthode de travail : co-construire avec les personnes concernées (« faire avec les gens, et pas pour les gens, partir de leurs besoins »), adopter une approche et une vision intégrées, et non en solo, simplifier l'accès aux droits. Elle a enfin tracé le périmètre de son ministère : famille, pauvreté, perte d'autonomie, vieillesse, retraites et santé.
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