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lundi 22 mai 2017

Le lien entre infection à streptocoques et troubles mentaux confirmé dans une cohorte danoise

Damien Coulomb
| 24.05.2017

La relation entre infections à streptocoques et apparition de troubles obsessionnels compulsifs et de tics est décrite dans la littérature sous le nom de troubles neuropsychiatriques auto-immuns associés aux infections à streptocoques (ou hypothèse PANDAS). Les études qui la mettent en évidence étaient jusqu'à présent de petite taille, avec des résultats parfois contradictoires.

En mobilisant les ressources du registre de population danois constitué entre janvier 1996 et décembre 2013, le Dr Sonja Orlovska et ses collègues du centre de santé mentale de Copenhague ont tranché. Ils ont confirmé dans un article paru dans le « JAMA Pyschiatry » le surrisque de trouble mental et de tic chez les enfants et adolescents ayant souffert d'une infection à streptocoques.
Le registre comprend plus d'un million d'enfants de moins de 18 ans. Au moins un test pour la détection du streptocoque a été réalisé chez 638 265 enfants, dont 349 982 ont eu au moins un test positif. Comparés aux enfants dont les tests étaient négatifs, ceux ayant au moins un test positif présentent un risque de trouble mental significativement augmenté de 18 %, et en particulier un risque de troubles obsessionnels compulsifs augmenté de 51 %. Le risque d'apparition de tics est quant à lui augmenté de 35 %.
D'autres agents infectieux à pied d'œuvre
Les auteurs notent que les infections de la gorge causées par d'autres agents infectieux que les streptocoques sont également associés à un risque de trouble mental significativement augmenté de 8 %, un risque de trouble obsessionnel compulsif augmenté de 28 % et un risque de tic augmenté de 25 %, par rapport aux jeunes n'ayant jamais subi de test.
Une explication possible derrière l'hypothèse PANDAS réside dans l'existence d'une réaction auto-immune. Les anticorps dirigés contre le streptocoque interagiraient avec les ganglions de la base, à cause des similarités entre les protéines de surface des streptocoques et de celles des cellules nerveuses des ganglions de la base. « Les infections non à streptocoques sont, elles aussi, associées à une augmentation du risque de troubles mentaux, notent les auteurs, ce qui suggère que d'autres agents infectieux pourraient être impliqués. »

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