02.09.2016
Cet été, cinq infirmiers se sont suicidés. Une série de drames qui a vivement ému la profession. Mais dont les politiques ne semblent pas avoir pris conscience. Face à ce silence, la coordination nationale infirmière a adressé, vendredi 2 septembre, une lettre ouverte à François Hollande. « Vous n’avez peut-être pas encore été informé de l’été tragique que vient de vivre le monde de la santé », présume Nathalie Depoire, qui énumère, les dates et lieux où sont survenus ces suicides. Une méconnaissance qu’elle imagine « car malgré nos nombreuses sollicitations, notre (et votre) ministre de la santé, Madame Marisol Touraine n’a fait qu’une seule déclaration à ce sujet, très récemment, sous la pression médiatique ».
"Arrêter les diminutions d'effectifs"
Au-delà de ce « long silence ministériel assourdissant qui a blessé les professionnels de santé », la présidente du syndicat alerte le président sur la détérioration de la situation, sur le terrain et notamment dans la fonction publique hospitalière. Dans ces services, les professionnels « souffrent de la pression imposée par les restructurations et la course à l’acte induite par la tarification à l’activité. Les moyens humains et parfois matériels, sont réduits, la qualité des soins dégradée et les soignants le vivent très mal », constate-elle. Rappelant « l’abnégation » dont ont fait preuve les professionnels lors des attentats, Nathalie Depoire juge que François Hollande ne peut pas se permettre de « ne pas entendre leur souffrance quotidienne ». Espérant de la part du président « une intervention rapide », elle considère « impératif d’arrêter les diminutions d’effectifs, de définir des ratios soignants au lit du patient et de mettre en place une réelle prévention des risques psychosociaux dans les établissements de soins ».
Marisol Touraine prend la parole
Dans un entretien publié jeudi 1er septembre sur un site d'information spécialisé, Marisol Touraine s’est dite « profondément attristée » par ces décès, soulignant que des « investigations » étaient en cours. Pour l’heure, seul un suicide a été reconnu comme un accident du travail. Outre l’intensification des efforts en matière de prévention des risques psychosociaux, la ministre a promis « une série de nouvelles mesures qui s’appuieront notamment sur les travaux actuellement menés par l’inspection générale des affaires sociales ».
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