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mercredi 5 août 2015

Le suicide assisté en pleine santé pour éviter le « naufrage de la vieillesse »

04/08/2015




Gill Pharaoh
Londres, le mardi 4 août 2015 – Pas une semaine ne passe désormais sans qu’une étude ou un cas troublant ne viennent enflammer le débat sur la « fin de vie ». La polémique est ici relancée par le Sunday Times, qui dévoile l’interview qu’a donné, avant son suicide assistée en Suisse, une infirmière britannique à la retraite, âgée de 75 ans, qui a choisi de mettre fin à ses jours bien qu’elle ne souffrait apparemment d’aucune pathologie mise à part une probable « gérontophobie ».

« Vieillir, c’est épouvantable »

Gill Pharaoh a tenu à expliquer son choix au quotidien anglais : « je veux mourir en ayant toute ma tête et en étant capable de me débrouiller seule. Je ne veux pas être un poids pour les gens que j’aime autour de moi (…) J’ai mis de l’ordre dans ma vie, rapportait-elle encore, et j’espère pouvoir m’effacer aussi discrètement que possible. J’ai soigné des gens âgés toute ma vie. Je me suis toujours dit que je ne deviendrais jamais vieille. Vieillir, ce n’est pas amusant ».
Dans cette entretien, cette spécialiste des soins gériatriques, qui avait par le passé publié deux livres sur la prise en charge des personne âgées, a expliqué que sa plus grande crainte était de devenir « une vieille dame bloquée dans un lit d'hôpital » ou une « vieillefemme claudiquant dans la rue » expliquant qu’à son sens « la réalité de la vieillesse n'est pas souvent comprise (…) et que généralement, c'est affreux ».
Après une balade sur les rives du Rhin, un dîner dans un restaurant cossu, Gill s’en est allée, non sans avoir, en adéquation avec son désir d’indépendance, organisé elle-même son enterrement…

Fallait-il suicider Chateaubriand ?

Ce cas « intéressant » rappelle une fois de plus, que toute législation concernant l’euthanasie ou le suicide assisté se doit d’être strictement encadrée. A moins qu’on se résolve à accompagner à la mort, tout ceux qui, comme Chateaubriand, pense que « la vie me sied mal ; la mort m'ira peut-être mieux ».
Frédéric Haroche

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