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La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) met en exergue dans son rapport sur le profil et le parcours des étudiants en première année commune aux études de santé (Paces) un clivage social important. Quatre étudiants sur dix sont issus des classes sociales les plus favorisées, notent les auteurs de l'étude*. Ils ajoutent que, "parmi les inscrits en première année, un enfant de cadre a deux fois plus de chance qu'un enfant d'ouvrier d'intégrer une deuxième année, cet écart s'élevant même à 2,5 pour les études de médecine". À l'inverse, l'origine sociale des étudiants au concours de sages-femmes ne semble pas avoir de lien avec leur réussite ou leur échec.
Les auteurs rappellent aussi au passage que la Paces a été lancée à la rentrée universitaire 2010 et qu'elle regroupe désormais les filières de médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique. Globalement, en janvier 2014, près de 57 745 étudiants étaient inscrits en Paces. Pour les deux tiers, il s'agissait d'une première inscription. Cette étude est donc l'occasion de dresser un bilan plutôt positif de la mise en place de la Paces. Premier critère qui va dans ce sens, le nombre des inscrits est, notamment depuis les rentrées 2012-2013 et 2013-2014, en hausse. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette évolution. Ils notent ainsi que le numerus claususdes différentes filières a légèrement progressé entre 2009 et 2014 avec un peu plus de 200 places supplémentaires. Et ils soulignent que la Paces a introduit un nouveau dispositif de réorientation dès la fin du premier semestre. Les étudiants les moins bien classés sont désormais dirigés vers d'autres filières. À l'issue du concours de la fin du second semestre, une réorientation est également proposée aux étudiants qui ne seraient pas autorisés à redoubler.
Autre critère positif, "les abandons d'études médicales ou les réorientations après un ou deux ans apparaissent légèrement moins élevés depuis la réforme". Selon la Drees, l'augmentation du numerus clausus de médecine ne permettrait pas d'expliquer cette tendance. Elle serait plutôt liée à la mise en place du nouveau dispositif de réorientation systématique. Plus largement, les abandons d'études supérieures sont rares. Par contre, la mise en place de la première année de médecine ne semble pas avoir eu d'impact important sur la féminisation. "En deuxième année d'études médicales, les femmes restent majoritaires, quelle que soit la filière". Autre constante, le numerus clausus par région a peu d'effet sur le choix du lieu des études. Selon l'étude de la Drees, les universités disposant d'unnumerus clausus élevé au regard du nombre d'étudiants inscrits n'exerceraient pas d'attraction particulière.
* L'étude est signée Laurent Fauvet pour le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Steve Jakoubovitch et Fanny Mikol pour la Drees.
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