| 04.08.2015
2015 fut une année de mobilisation pour les médecins. Mais ce
conflit s’inscrit dans une longue histoire de grèves, de protestations et de
négociations avec l’Etat, l’Assurance-maladie, les mutuelles. Cet été, « le
Quotidien » remonte le temps, et se remémore certains des épisodes les plus
marquants de la contestation médicale qui font écho aux préoccupations
actuelles.
« C’est un échec total ». Le Pr André Grimaldi n’y va pas par
quatre chemins pour dresser le bilan de la mobilisation de 2009 contre la loi «
Hôpital-Patients-Santé-Territoire » (HPST). Le diabétologue est pourtant fier
d’avoir, au moins le temps d’une manifestation, réussi à fédérer l’ensemble du
monde hospitalier contre la réforme (voir les témoignages de l'époque). Le 28
avril 2009, « on n’a pas défilé par syndicat ou par corporation, mais par
service, les médecins avec les infirmières et les agents hospitaliers », se
souvient-il.
La motivation du Pr Grimaldi était alors simple : pour lui, la loi
Bachelot consistait à supprimer le service public hospitalier et à avancer vers
une régulation de la santé par le marché. « HPST, c’est une loi de mise en
pratique de l’hôpital-entreprise », résume-t-il.
La lutte continue
Face à cette menace, la contestation était multiforme. « Il y avait
ceux qui étaient attachés au travail d’équipe, mais il y avait aussi ceux qui
étaient attachés au vieux pouvoir mandarinal et qui étaient furieux de perdre
leur pouvoir au profit de l’administration », se rappelle le Pr Grimaldi, qui
se situe clairement dans la première catégorie.
Résultat : la manifestation mémorable d’avril 2009, et la naissance
du « Mouvement de Défense de l’Hôpital Public » (MDHP) qui ne cesse, depuis, de
proposer une alternative à la politique hospitalière des gouvernements, de
droite comme de gauche. Car pour le Pr Grimaldi, la lutte continue contre la
privatisation de l’hôpital : « L’étape d’après, c’est la transformation de
l’hôpital en établissement privé à but non lucratif. Pour l’instant, on est au
milieu du gué. »
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