Qu’est devenue la «bombe P»? Au milieu des années 70, racontent les démographes Yves Charbit et Maryse Gaimard dans leur livre (1), la bombe P, pour «population», faisait courir démographes, diplomates et organisations onusiennes. En 1974, à la première conférence mondiale sur la population, organisée à Bucarest, il n’y a guère de doute sur son explosion prochaine.
A l’époque, l’espèce Homo sapiens compte quatre milliards d’individus vivants, contre trois milliards en 1960, deux en 1927 et un seul en 1803. L’accélération semble non seulement fulgurante, mais surtout grosse d’une menace, pour l’essentiel vécue comme venant d’un«Tiers-monde», selon le vocabulaire de l’époque, puisque les pays industrialisés ont à l’époque effectué leur «transition démographique», offrant la perspective d’une stabilisation à long terme de leurs populations.
Si le constat est partagé, on s’affronte sur la réaction. Certains réclament des politiques de planning familial et l’usage massif de la contraception. D’autres rétorquent que le développement économique est le meilleur des contraceptifs. Les deux auteurs racontent la passionnante histoire qui suivit. Car, si nous avons dépassé le septième milliard en 2012, c’est à un rythme d’un milliard tous les treize ans, quasi identique à celui de 1974. La bombe P n’a donc pas explosé, pourraient penser certains.
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