Alors qu’en France le débat autour de l’autonomisation des sages-femmes ne cesse de s’envenimer, il est des pays où elle est depuis longtemps actée. Au Royaume Uni par exemple, où les grossesses à bas risque peuvent être exclusivement suivies par les sages-femmes, dans des unités sages-femmes autonomes, géographiquement séparées de tout service hospitalier (« maisons de naissance ») ou adossées à un service d’obstétrique.
Les patientes suivies par les sages-femmes peuvent choisir d’accoucher à domicile où dans une de ces unités autonomes. Elles ne sont transférées dans un service d’obstétrique que si un avis médical, chirurgical ou obstétrique est nécessaire. Parmi les options qui leur sont proposées figure la possibilité de l’immersion dans une baignoire ou dans une piscine pendant le travail. L’immersion aurait un effet favorable sur les douleurs, évitant la médicalisation. Au Royaume-Uni, ce choix est fait par 36 à 47 % des femmes accouchant sous le contrôle exclusif des sages-femmes, contre 9 % seulement de celles accouchant dans des unités d’obstétrique.
Une étude prospective de cohorte montre pourtant que cette option a d’autres avantages que le seul contrôle de a douleur. Réalisée sur 16 577 nullipares à faible risque, elle montre en effet que l’immersion est associée à une réduction du risque de complications nécessitant le transfert pendant le travail dans une unité d’obstétrique, pour les accouchements planifiés à domicile (Risque Relatif [RR] 0,88 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,79 à 0,99) mais plus encore pour les accouchements dans les unités autonomes (RR 0,59 ; IC : 0,50 à 0,70) ou les unités « adossées » (RR : 0,78 ; IC 0,79 à 0,99). Pour les femmes accouchant dans les unités autonomes, l’immersion est aussi associée à une diminution du risque de césarienne pendant le travail (RR : 0,61 ; IC : 0,44 à 0,84) et à une chance plus élevée que l’accouchement se passe normalement (RR : 1,09 ; IC : 1,04 à 1,15).
Dr Roseline Péluchon
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