Cette étude menée sur la population suédoise apporte une image plus claire des facteurs de risque de suicide. Ses résultats publiés dans la revue Psychological Medicine participent à une meilleure évaluation possible d’un risque qui reste extrêmement complexe à détecter, même quelques jours seulement avant la tentative.
Cette collaboration de l'Université de Lund (Suède) et de Stanford confirme, à partir de l’analyse de 8.721 cas de suicide intervenus entre 2001 et 2008 sur une population de 7 millions de personnes, des éléments certes déjà connus mais apporte également de toutes nouvelles données sur les conditions médicales qui vont peser sur le risque de suicide et donc contribuer à améliorer l’évaluation complexe de ce risque.
Ainsi les auteurs rappellent que,
· le taux de suicide chez les hommes est presque 3 fois supérieur à celui des femmes,
· les principaux facteurs de risque chez les hommes, sont un âge jeune, le célibat et un faible niveau d’études,
· chez les femmes, la maladie mentale est un facteur de risque plus important ainsi que le chômage.
Sur les conditions médicales pré-existantes,
· La dépression multiplie par 32 le risque de suicide,
· l'anxiété par 15,
· la BPCO par 3,05,
· l'asthme par 2,25,
· l’AVC par 1,67,
· le cancer par 1,72 fois.
L’isolement aussi…Les personnes qui n’ont pas de réseau social sont également à risque accru de suicide : Le divorce multiplie le risque par 2,25.
À propos de l'étude:
Sur le suivi médical, l’étude révèle que parmi les personnes qui se sont suicidées, 29,5% des femmes et 21,7% des hommes avaient consulté un médecin au cours des 2 semaines précédant leur suicide, et 57,1% des femmes et 44,9% des hommes au cours des 13 semaines précédant leur suicide.
Des résultats à forte signification clinique pour les professionnels de santé en soins primaires, en ambulatoire comme à l’hôpital et a fortiori en psychiatrie. L’absence de signaux clairs, même pour les médecins les plus expérimentés reste toujours un obstacle à la détection du risque, comme le soulevait cette étude publiée en 2011 dans le British Medical Journal «Même des médecins avec une longue formation et de l'expérience ont des difficultés à évaluer si oui ou non une personne est à risque imminent de suicide ».
La nécessité de définir de vraies stratégies de collaboration interdisciplinaireainsi qu’avec la société en général, afin de parvenir à réduire le risque de suicide, est soulignée par les auteurs. Tout en tenant compte, dans l’évaluation du risque, de la présence de conditions médicales comme la dépression, l'anxiété, la BPCO, l'asthme et certains facteurs de risque sociaux.
A noter, en dépit d’une baisse de 25 % en 25 ans, et de 50% chez les jeunes, le taux de suicide en France, reste l’un des plus élevé d’Europe. Rappelons qu’en France, un Français sur 20 pense au suicide au moins une fois dans l’année.
Source: Psychological Medicine doi.org/10.1017/S0033291713000810 online: 23 April 2013Sociodemographic, psychiatric and somatic risk factors for suicide: a Swedish national cohort study
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