Marie-Arlette Carlotti appelle les détracteurs du 3e plan Autisme à la raison
Plus d'un mois après la présentation officielle du troisième plan Autisme, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des Personnes handicapées, a souhaité faire un point presse sur le sujet ce 5 juin dans le cadre d'une visite de l'unité pilote de diagnostic précoce de l'hôpital parisien Robert Debré de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP, lire notre sujet du 02/05/2013). Une façon en quelque sorte de réaffirmer les orientations du plan et aussi de répondre aux critiques de certaines organisations syndicales de professionnels de la psychiatrie (lire notre sujet du 28/05/2013). La ministre a indiqué qu'il était "temps de tourner la page des vieilles querelles dans l'intérêt des personnes autistes", propos que le ministère a d'ailleurs repris dans un communiqué. À plusieurs reprises, elle a rappelé que ce plan avait été élaboré en concertation avec les professionnels et les représentants des familles. "Le plan est ouvert... il n'y a pas de choix idéologique", a-t-elle déclaré suite à la table ronde organisée à l'hôpital. Elle s'est aussi dite "prête à discuter" avec les opposants au troisième plan, "encore une fois"... "je n'ai pas à prendre position sur des méthodes"... a-t-elle ajouté.
Une unité autour du 3e plan
À l'hôpital Robert Debré, la ministre était entourée de plusieurs responsables associatifs mais aussi de professionnels comme Shannon Murray, président d'Agir et vivre l'autisme, Danièle Langlois, présidente d'Autisme France, Vincent Gerhards, président du collectif autisme, ou encore le Pr Catherine Barthelemy, chef du service universitaire d'explorations fonctionnelle et de neurophysiologie en pédopsychiatrie du CHRU de Tours, où une unité pilote a été développée comme à l'hôpital Robert Debré dans le cadre du deuxième plan Autisme. Des personnes plutôt favorables au troisième plan. Les représentants des parents de personnes autistes ont d'ailleurs salué non seulement le fait d'avoir été associés à l'élaboration du plan mais aussi d'être pour la première fois parties prenantes de son comité de suivi qui se réunira le 20 juin prochain. Dans ce cadre, se retrouveront des parents d'enfants autistes, des gestionnaires de structures médico-sociales, des professeurs d'université, des neurobiologistes, des psychiatres, des représentants de l'État..., signale le ministère.
Une impulsion politique
Le Dr Nadia Chabane, pédopsychiatre, responsable de l'unité de l'hôpital Robert Debré, a conclu le point presse en signalant que le spectre de l'autisme était tellement large qu'il n'existe pas de réelles bonnes pratiques... et que chacun a envie d'avancer avec l'impulsion d'une vraie politique. Cela suffira-t-il pour effacer les tensions ? En écho aux détracteurs, des professionnels se sont organisés en "collectif pour une psychiatrie de progrès sur le plan Autisme 3". Le temps est "venu de refonder les pratiques de la psychiatrie, de redéfinir son rôle dans la société, dans l'esprit d'un progrès, nécessaire et attendu", clament-ils. Dans un communiqué, ils partagent le diagnostic du troisième plan sur le retard français mais aussi son objectif d'apaisement des tensions entre les partenaires concernés par la problématique de l'autisme et l'accent porté sur l'inclusion sociale. Ils recommandent que "les centres ressources autisme et les réseaux d'intervention précoces soient portés par des opérateurs identifiés et au moins étroitement articulés aux secteurs de psychiatrie infanto-juvénile, et aux acteurs libéraux ou associatifs investis dans ce champ". Leurs deux autres suggestions concernent l'appropriation par tous les acteurs des objectifs du plan mais aussi un effort en matière de recherche.
Lydie Watremetz
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