A Rennes, une unité veille à la santé psychologique des étudiants
Publié le mardi 10 avril 2012 à 09:53 par Samuel NOHRA.
Ouverte en novembre 2010, l'unité de soins études de Beaulieu permet à des jeunes, de 17 à 25 ans, de poursuivre leurs études tout en prenant en charge leur mal-être psychologique.
Des jeunes de tout l'Ouest
« Je ne veux pas que l'on sache que j'ai des problèmes psychologiques », explique cet étudiant rennais d'une vingtaine d'années. Depuis plusieurs mois, il se rend régulièrement à l'unité soins études du centre médical et pédagogique de Beaulieu. Une unité ouverte en novembre 2010 et qui est, à ce jour, unique dans l'Ouest. Un endroit où il peut, en toute confiance, trouver de l'aide pour se reconstruire sur le plan psychologique. Ils sont des dizaines d'autres étudiants à fréquenter ce lieu géré par la Fondation santé des étudiants de France.
« Nous accueillons des jeunes de 17 à 25 ans confrontés à des pathologies psychologiques ou qui éprouvent un mal-être »,explique le dr François Casasoprana, psychiatre. « Des jeunes qui viennent de Rennes mais aussi de tout l'Ouest. Notre service comprend 10 lits d'hospitalisation à temps plein et cinq places en hôpital de jour. Nous fonctionnons du dimanche soir au vendredi soir. »
Rester ouvert sur le monde
La grande particularité de ce centre étant qu'il comprend des salles de cours avec une équipe de professeurs détachés du lycée Chateaubriand. « Il s'agit à la fois de soutenir le lien aux études et de permettre l'élaboration d'un savoir personnel sur ce qui ne va pas », précise Alain Le Bouëtté, psychologue au sein de cette unité. Ne pas couper les patients des études tout en assurant un soutien médical.
« Nous tenons aussi beaucoup à ce que nos patients restent ouverts sur le monde extérieur en se rendant à des expositions, à des événements sportifs, à des manifestations culturelles. La semaine dernière, plusieurs ont tenu à se rendre au meeting de François Hollande. Malheureusement, c'était déjà complet, ils n'ont pas pu y assister. »
C'est également dans cette optique que le centre est fermé le samedi et ne rouvre que le dimanche soir. « Pour garder aussi le contact avec la famille ou les amis. » L'équipe médicale du centre aime à se comparer à « une passerelle » et permettre aux patients de retrouver leur équilibre sans se couper totalement de leur environnement.
La singularité de chaque cas
« Nous n'accueillons pas des jeunes après une crise aiguë qui est davantage du ressort du milieu médical », précise le psychologue. « Nous intervenons plutôt sur l'étape d'après. Nossoignants sont sensibilisés à la singularité de chaque cas, conscients que les patients sont à un moment charnière de leur existence et que le désir d'autonomie ne peut pas être dissocié d'une certaine reconnaissance de ce qui peut y faire limite. » Ici, on ne parle pas de problèmes mais de solutions à mettre en oeuvre pour retrouver un équilibre. En d'autres termes, se sentir bien dans sa peau et dans sa tête.
Et comment est admis dans ce centre ? « Le processus d'admission comporte deux rendez-vous avec l'équipe soignante et, intercalé entre les deux, un rendez-vous avec l'équipe pédagogique. Une des conditions est de poursuivre ses études. »
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