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samedi 14 avril 2012

NORVEGE. Dans la tête d'Anders Breivik

Créé le 10-04-2012

Faut-il punir ou déclarer irresponsable l'auteur du massacre d'Utøya? La question hante la Norvège qui se demande comment elle a pu engendrer un tel monstre.

Dans les conversations, aujourd'hui, on l'appelle "gjerningsmannen" (le "criminel") ou bien "terroristen" (le "terroriste"). Comme si le simple fait de le nommer pourrait laisser penser qu'il fait encore partie du monde des hommes. Anders Behring Breivik, 33 ans, est-il un criminel ou un fou ?
C'est la question qui déchire le pays et permet de comprendre pourquoi on a spécialement aménagé à son intention des locaux hybrides, mi-prison, mi-asile, dans le pénitencier de haute sécurité d'Ila, près d'Oslo. Jamais personne en Norvège n'a été détenu dans de pareilles conditions. Mais jamais non plus un tel crime n'avait été commis. Huit morts dans un attentat à la bombe au cœur de la capitale. Soixante-neuf jeunes abattus de sang-froid par un homme déguisé en policier sur l'île d'Utøya où se tenait l'université d'été des jeunes travaillistes. C'était le 22 juillet dernier. La Norvège, révulsée par la sauvagerie du tueur, découvrait alors le visage de ce grand blond aux yeux bleus, capable de fixer l'objectif des photographes d'un sourire de glace.

Deux expertises contradictoires

A Ila, Breivik a passé ses journées dans une ancienne salle de conférence de 60 mètres carrés, sous l'observation constante d'une équipe médicale. Dix employés de l'hôpital psychiatrique de Dikemark se relayaient à ses côtés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, consignant ses moindres faits et gestes. Leur tâche : assister les deux médecins, chargés par le tribunal d'Oslo d'évaluer pour la seconde fois son état de santé mentale.
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Norvège : Anders Behring Breivik reconnu pénalement responsable

Le Monde.fr avec AFP | 

Une contre-expertise psychiatrique a conclu que l'auteur des attaques en Norvège ne souffrait pas de "schizophrénie paranoïde".
Une contre-expertise psychiatrique a conclu que l'auteur des attaques en Norvège ne souffrait pas de "schizophrénie paranoïde". | AFP/DANIEL SANNUM LAUTEN

Une contre-expertise psychiatrique d'Anders Behring Breivik, rendue publique mardi 10 avril, contredit les résultats d'une première expertise officielle qui avait estimé l'an dernier que Breivik souffrait de "schizophrénie paranoïde", ce qui plaidait pour son internement psychiatrique plutôt qu'une peine de prison. Il est donc considéré par la justice norvégienne comme pénalement responsable.
"Il y a un risque élevé de récidive", ont précisé Agnar Aspaas et Terje Toerrisen, les deux experts psychiatres auteurs de la contre-expertise, estimant avoir disposé "d'autant, voire plus de matériels" que leurs confrères pour évaluer la santé mentale de Breivik. Ils assurent que Breivik"n'était pas psychotique au moment des faits". Leur rapport s'appuie sur 11 entretiens avec l'accusé, trois semaines d'observation permanente et lesprocès-verbaux des auditions par la police.
L'extrémiste s'est dit "content", par la voix de son avocat, du résultat de la contre-expertise psychiatrique. Lors de son procès qui s'ouvre lundi, "il va non seulement défendre [son geste] mais aussi déplorer, je crois, de ne pas être allé plus loin", a annoncé mardi son avocat. "Cela sera extrêmement difficile, un énorme défi d'écouter ses explications", a ajouté Geir Lippestadlors d'un point de presse.
OUVERTURE DU PROCÈS DANS SIX JOURS
Commandé après le tollé soulevé par la première expertise et publié six jours seulement avant l'ouverture du procès de l'extrémiste, la nouvelle expertise est, comme la première, provisoire et n'a qu'une valeur consultative. En dernier ressort, il reviendra aux juges du tribunal d'Oslo, dans leur verdict attendu en juillet, de trancher l'épineuse question de la responsabilité pénale du tueur.
Lire Le carnet de bord du terroriste norvégien1ere partie et 2e partie
Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik avait d'abord tué huit personnes en faisant exploser une bombe au pied de la tour qui abrite le siège du premier ministre, absent à ce moment-là. Puis, déguisé en policier, il avait froidement mitraillé pendant plus d'une heure des jeunes travaillistes réunis en camp d'été sur l'île d'Utoeya, près d'Oslo. La fusillade avait fait 69 autres victimes, essentiellement des adolescents pris au piège d'un lac aux eaux glaciales.
Anders Behring Breivik risque 21 ans de prison s'il est reconnu pénalement responsable de ses actes. En droit norvégien, cette peine peut être prolongée indéfiniment si un risque de récidive est avéré.

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