MONTRÉAL - Six ans après la mise en œuvre d’un plan de transformation des services en santé mentale, des organisations syndicales déplorent le manque d’effectifs médicaux dans les équipes de travail et demandent au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de déposer son bilan, prévu déjà depuis janvier.
Plusieurs personnes aux prises avec un problème psychiatrique sont «laissées à elles-mêmes», selon la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ), parce qu’elles doivent absolument avoir un médecin de famille pour consulter un psychiatre.
Michèle Boisclair, vice-présidente de la FIQ, a dressé un «sombre bilan» concernant les postes laissés vacants que devraient combler notamment les médecins de famille et les psychiatres.
Selon cette dernière, toutes les équipes des 12 centres de santé et des services sociaux (CSSS) du territoire montréalais sont incomplètes, à l’exception du CSSS Ahuntsic/Montréal-Nord, qui compte 48 intervenants.
À titre d’exemple, la FIQ révèle que le CSSS du Sud-Ouest/Verdun serait le plus mal en point, étant donné que seulement 50% des postes en santé mentale seraient comblés.
Selon le bilan, «les heures de disponibilité des spécialistes varient entre 1 à 14 heures par semaine» d’un CSSS à l’autre pour ceux qui ont besoin d’avoir accès à des services psychiatriques.
Cette situation a donc pour conséquence que «les délais d’attente sont vraiment plus longs», allant même jusqu’à un an avant d’obtenir un premier rendez-vous en psychiatrie. «Les personnes concernées se retrouvent donc plus souvent aux urgences ou dans les services de détention», a soutenu Mme Boisclair.
«La pénurie de médecins est là. Si vous n’en avez pas, ce n’est pas possible de faire un suivi par la suite», a-t-elle ajouté.
Contactée à ce sujet, Nathalie Lévesque, porte-parole du MSSS, a affirmé que l’équipe de direction en santé mentale fait actuellement le tour des régions pour rédiger le rapport, qui devrait être rendu public prochainement. |
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