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mercredi 18 août 2010




Par Reuters, publié le 18/08/2010

Des scientifiques invitent à voir autrement les psychotropes


Des scientifiques suisses suggèrent d'associer la consommation de psychotropes, comme le LSD, la kétamine ou les champignons hallucinogènes, et la psychothérapie afin de soigner des personnes souffrant de dépression, de troubles compulsifs ou de douleurs chroniques.

La recherche sur les effets des drogues psychédéliques, utilisées par le passé en psychiatrie, a été assez limitée ces dernières années en raison de la connotation négative associée aux drogues mais certains scientifiques estiment aujourd'hui que de nouvelles études sur les potentiels cliniques sont pleinement justifiées.

Selon les chercheurs, de récentes études montent que les psychotropes comme le LSD, la kétamine et la psilocybine - le composant psychoactif contenu dans les drogues euphorisantes comme les champignons hallucinogènes - agissent sur le cerveau de telle manière qu'ils pourraient être en mesure de réduire les symptômes de troubles psychiatriques.

Les drogues pourraient être utilisées comme catalyseurs, expliquent les scientifiques, permettant aux patients de modifier leur perception des problèmes ou de l'intensité de leurs souffrances et d'entamer un travail avec des thérapistes comportementaux ou des psychothérapeutes.

"Les psychotropes peuvent offrir aux patients de nouvelles perspectives, notamment quand les souvenirs enfouis remontent à la surface. Ils peuvent alors travailler à partir de cette expérience", souligne Franz Vollenweider de l'unité d'imagerie cérébrale à l'University Hospital of Psychiatry, qui a publié un article sur la question dans la revue Nature Neuroscience.

Suivant le type de patient consommant la drogue, la dose délivrée et la situation, les psychotropes peuvent offrir une palette d'effets, selon les experts, allant d'une sensation de bonheur illimité à un sentiment d'angoisse, de perte de contrôle et de panique.

FAIBLES DOSES

De précédentes études ont montré que l'utilisation de ces drogues pouvaient améliorer les problèmes des patients en agissant sur le cerveau et les neurotransmetteurs connus pour être altérés dans le cas de patients souffrant de dépression ou d'anxiété, indiquent Vollenweider et son collègue, Michael Kometer, co-rédacteur de l'article.

Mais si les médecins étaient appelés à les utiliser pour soigner des patients, les doses utilisées devraient être faibles, soulignent-ils.

"L'idée c'est ce que ce soit très limité, peut-être plusieurs sessions sur plusieurs mois, et non une prise sur le long terme comme dans le cas d'autres médicaments", a indiqué Vollenweider dans le cadre d'une interview téléphonique.

Une étude publiée par des scientifiques américains en août montre qu'une infusion de kétamine, un anesthésique utilisé dans le cadre de la médecine humaine et vétérinaire, peut agir en quelques minutes sur le moral sur des patients souffrant de troubles bipolaires.

Les maladies psychologiques constituent un problème grandissant dans le monde. Selon Vollenweider et Kometer, certains patients, souffrant de problèmes psychiatriques sévères ou chroniques, ne réagissent pas au Prozac ou au Paxtil.

"Ce sont des maladies graves qui raccourcissent l'espérance de vie, et les traitements disponibles actuels montrent des taux de réussite faibles. Les psychotropes pourraient offrir une alternative susceptible d'améliorer le bien-être des patients et d'alléger la charge économique qui pèse sur les patients et la société", écrivent-ils.

Marine Pennetier pour le service français

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