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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 13 avril 2024

Femmes La lutte contre les violences obstétricales et gynécologiques s’organise

par Marlène Thomas      publié le 10 avril 2024

Portée par la vague #MeToo, associations et patientes ont réussi à briser ces dix dernières années le tabou autour de cette forme de maltraitance. Une mobilisation qui se heurte à la résistance d’une partie de la corporation.
 

«Pour me remettre, je n’ai pas eu d’autre choix que de vouloir changer le monde.» Victime de violences obstétricales à la naissance de sa fille, en 2015, Sonia Bisch a fondé en 2017 le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques France. Un collectif accompagnant, depuis sept ans, les vagues de dénonciations successives de praticiens, parfois de renom, tels que la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou, ou Emile Daraï (spécialiste de l’endométriose), visé par 32 plaintes pour «viols» et «violences». Portée par la déferlante #MeToo et l’arrivée de professionnels plus sensibles à ce sujet, la lutte contre les violences obstétricales et gynécologiques a, depuis dix ans, franchi le seuil des cabinets.

vendredi 12 avril 2024

CMGF 2024 - Benzodiazédiépines : comment arriver à ne pas prescrire ?

Caroline Guignot    5 avr. 2024

La France reste le deuxième pays européen plus gros consommateur de benzodiazépines (BZD) derrière l’Espagne. Si le nombre de boîtes vendues dans notre pays a diminué d’environ 25 % en 10 ans, certains chiffres restent préoccupants : les données d’utilisation 2017-2022 confirment que si la consommation des BZD anxiolytiques est globalement stable sur cette période, une augmentation de près de 30 % est observée parmi les moins de 19 ans, et même 42 % pour les filles de cette classe d’âge. De même, pour les BZD hypnotiques, il y a bien eu une baisse de consommation globale de 20 % sur la période observée mais les jeunes filles de moins de 19 ans se voient là encore prescrire davantage de BZD (+8 % sur la période). Parce que ces molécules sont prescrites dans 3 cas sur 4 par les médecins généralistes, il semble essentiel de comprendre et d’identifier les raisons pour lesquelles, malgré la bonne connaissance des mises en garde relatives à cette classe thérapeutique, les médecins traitants continuent à les envisager encore largement. Une session dédiée du Congrès Médecine Générale France (CMGF, 21-23  mars 2024, Paris) a permis d’aborder la question.


Fin de vie : ce que permettra ou non la loi française, par rapport aux situations les plus observées à l’étranger

Par    Publié le 10 avril 2024 

« Le Monde » a recensé les pathologies les plus fréquentes qui ont conduit à des euthanasies en Belgique et aux Pays-Bas et a imaginé le sort de mêmes patients en France si le projet de loi, qui est présenté en conseil des ministres mercredi, était voté.

Le projet de loi sur l’« aide à mourir », dont les grandes lignes ont été dévoilées par Emmanuel Macron en mars, sera présenté en conseil des ministres mercredi 10 avril et arrivera en première lecture à l’Assemblée nationale le 27 mai. D’après le texte, transmis au Conseil d’Etat, l’aide à mourir pourra strictement bénéficier aux personnes remplissant simultanément ces cinq conditions :

  • avoir au moins 18 ans ;
  • être de nationalité française ou résider en France ;
  • être capable de manifester sa volonté « de façon libre et éclairée » ;
  • avoir déclaré une maladie grave et incurable engageant son pronostic vital à court terme ou à moyen terme ;
  • présenter une souffrance physique ou psychologique « réfractaire ou insupportable ».

Le patient devra formuler sa demande auprès d’un médecin qui, après avoir recueilli l’avis d’un spécialiste et d’un soignant du demandeur, rendra sa décision dans un délai de quinze jours. Le texte prévoit que le patient s’administre lui-même la substance létale lorsqu’il en est capable ou, à défaut, qu’il le demande à une personne de son choix. Le médecin ou l’infirmier présent, chargé de vérifier la volonté du patient, pourra aussi accomplir cette tâche.

Quels sont les enjeux spécifiques du projet de loi français ?

Deux questions importantes se posent à partir des conditions prévues par ce projet de loi : comment définir l’échéance du pronostic vital à moyen terme, et qu’en est-il des directives anticipées, non prises en compte ?

La définition de l’engagement du pronostic vital à moyen terme est centrale pour dessiner avec précision les contours de ce dispositif. Selon que l’échéance est posée à quelques semaines ou à plusieurs mois, les pathologies ouvrant le droit à l’aide à mourir ne sont pas les mêmes.

Mélanie Heard, responsable du pôle santé à Terra Nova, et Martine Lombard, professeure émérite de droit, s’inquiétaient dans une tribune au Monde que l’ambiguïté de la formulation ne vide « la future loi sur la fin de vie d’une grande partie de sa portée pratique », en laissant la responsabilité de l’interprétation aux médecins, qui seront probablement très prudents. D’autres, comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), dénoncent cette notion, qui « condamne les patients atteints, par exemple, de la maladie de Charcot, à éprouver les drames des derniers stades d’évolution de la maladie », dont l’évolution est lente mais inéluctable. Des professionnels militent aussi pour une évolution de la loi : « Pour que ceux qui ne veulent pas subir une déchéance physique ou psychique puissent avoir un accompagnement vers la mort », argumentait à la fin de 2023 dans Le Monde la neurologue Valérie Mesnage.

Peter Higgs : l'homme derrière le boson

Jeudi 11 avril 2024

Provenant du podcast

La Science, CQFD

Peter Higgs au CERN en 2008 - Marc Buehler - CC

Le lundi 8 avril dernier s’est éteint Peter Higgs, le physicien qui a théorisé l'existence du boson éponyme, détecté en juillet 2012. Une découverte qui lui aura valu le prix Nobel en 2013. Comment la mise en évidence du boson de Higgs a changé le visage de la physique des particules ?

Avec

Michel Spiro Physicien, directeur de recherches émérite au CEA, ex-président du Conseil du CERN

Ursula Bassler Directrice adjointe scientifique de l’IN2P3, et anciennement présidente du conseil du CERN.

Yves Sirois Physicien des particules, directeur de recherche CNRS et directeur du laboratoire Leprince-Ringuet à l’Institut Polytechnique de Paris.

Christophe Grojean Directeur de recherche au CNRS à l’Institut de physique théorique (IPhT) du CEA à Saclay

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jeudi 11 avril 2024

Psychiatrie : les familles des patients démunies face au manque de médecins en Sarthe

Mardi 9 avril 2024

De France Bleu Maine

Les familles des patients atteints de maladies mentales ou de troubles psychiques s'inquiètent du manque de psychiatres en Sarthe mais aussi du manque de lits à l'hôpital psychiatrique d'Allonnes. Une situation tendue qui peut mettre en danger les patients et leurs proches.

La mobilisation du personnel de l'EPSM, l'hôpital psychiatrique d'Allonnes, ne faiblit pas. Les employés dénoncent le manque de moyens humains, financiers et matériels qui met en péril, selon eux, la prise en charge des patients. A cela s'ajoute le manque de psychiatres qui exercent en Sarthe. C'est aussi le constat alarmant dressé par Pascal Boucherie, le délégué départemental de l'Unafam 72, l'union nationale des familles et amis de personnes malades ou handicapées psychiques


France Bleu Maine : Le personnel de l'EPSM de la Sarthe parle d'état catastrophique de la psychiatrie dans le département. Est-ce que vous partagez ce point de vue ?


Pascal Boucherie : Malheureusement, on ne peut que le partager. D'abord, il y a le manque de soignants au sens large, le manque de lits qui rend très difficile la prise en charge des patients qui rentrent dans la maladie. Cela conduit des patients à se rendre aux urgences du centre hospitalier du Mans. Mais là aussi ces malades qui souffrent de pathologies psychiatriques ont de grosses grosses difficultés à être pris en charge.


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Le Jardin du dedans : un outil pour parler santé mentale aux enfants

Publié le 

Parler de santé mentale avec les enfants est parfois complexe. C’est pourtant essentiel pour les aider à comprendre cette composante essentielle de leur santé. Psycom a créé un kit pédagogique, intitulé le Jardin du dedans©,accompagné d’un atelier en ligne pour s’en emparer.

Le kit pédagogique Le Jardin du dedans© a été créé par Psycom, avec le soutien de l’Unicef France, pour :

– Sensibiliser les enfants à la notion de santé mentale : de quoi parle-t-on ? Qu’est-ce qui compose la santé mentale ? Quels sont les éléments qui permettent d’y prêter attention ? Ce qui peut aider quand ça ne va pas…

– Ouvrir le débat pour lever le tabou sur la santé mentale : est-ce grave si je ne me sens pas bien ? Est-ce que ça veut dire que je suis fou ou folle ? Que vont penser les autres ? Faut-il que j’en parle ? À qui puis-je en parler ?

– Aider les adultes à aborder ces questions complexes avec les enfants.

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Aumôneries hospitalières : une nouvelle charte actualise leur fonctionnement

Publié le 

Une note d’information rappelle le cadre d’intervention des aumôniers dans les établissements publics de santé et les établissements publics sociaux et médico-sociaux et présente la charte des aumôneries hospitalières mise à jour.

La charte nationale des aumôneries hospitalières actualise la précédente signée le 5 septembre 2011 afin de préciser les règles qui régissent l’activité des aumôniers dans les établissements publics de santé et les établissements publics sociaux et médico-sociaux relevant de la fonction publique hospitalière.
Cette actualisation fait également écho aux préconisations de clarification du rôle de médiation des aumôniers exprimées par M. Patrick PELLOUX dans son rapport sur la prévention et la lutte contre la radicalisation des agents exerçant au sein des établissements de santé publié en février 2022.

Cette nouvelle charte résulte d’un travail qui a réuni, autour de la Direction générale de l’offre de soins et avec le concours du bureau central des cultes au Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, les aumôniers nationaux des cultes bouddhiste, catholique, juif, musulman, orthodoxe et protestant. Ont également été associés à ces travaux la Fédération hospitalière de France et France-Assos-Santé représentant des usagers.

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Début de grossesse et fausse couche : pourquoi tant de silences ?








Bonjour,

Je m'appelle Joséfa Lopez et dans cet épisode, on va parler du début de grossesse et de la fausse-couche.

Qu’on ait suivi un parcours en assistance médicale à la procréation (AMP) ou non, découvrir qu’on attend un enfant que l’on désirait est généralement une bonne nouvelle. Mais souvent, alors même qu’on voudrait le crier sur les toits, on garde le secret. Certes, personne ne nous y oblige. Mais c’est un peu la règle.

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A Epinay, des lycéens à la reconquête du temps sans écrans : « Les réseaux sociaux nous emportent »

Par    Publié le 10 avril 2°24

Un professeur note le temps d’écran de chacun des élèves, qui déposent ensuite leurs téléphones personnels dans une caisse, le temps du cours. Au lycée Feyder, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), le 11 mars 2024. 

Le rituel est devenu immuable. Chaque semaine, Erwan Chapelière ou sa collègue Cécile Gauthière relèvent le temps d’écran des élèves de la classe de seconde dont ils sont professeurs principaux. Les deux enseignants d’EPS du lycée Jacques-Feyder d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) installent une boîte sur un chariot et se placent à l’entrée de la salle. Les élèves montrent tour à tour leur téléphone sur lequel est inscrit leur temps moyen d’écran puis l’éteignent et le mettent dans la caisse pour toute la durée du cours.

Certains tentent bien de ruser face à cette manière singulière de faire l’appel : « Il est cassé »« Il n’a plus de batterie »« Je l’ai oublié »… Mais ce jour-là, Erwan Chapelière, crayon et carnet en main, reste implacable. Il égrène les temps recensés et commente : « 4 h 24, tu as baissé, c’est bien »« 6 h 59, faut que tu fasses un effort »« 7 h 15, Yassine tu te relâches… Tu as réinstallé TikTok ? Tu restes jusqu’à 19 heures aujourd’hui ».

Etes-vous victime de « childsplaining » ?

Darons daronnes

Par Clara Georges

Scène de la vie quotidienne. Ma fille aînée, 9 ans, temporairement libérée de son frère et de sa sœur, partis en classe verte, passe toutes ses soirées « de grande » à jouer à Rayman sur la PlayStation de son père. Après avoir malencontreusement tué le héros vingt fois au même moment du jeu (il y a des monstres à tentacules difficiles à éliminer), elle tend la manette à mon compagnon qui, faut-il le préciser, a joué à Rayman des nuits entières dans une vie antérieure. « Mais papa ! Pour faire descendre la bûche, faut appuyer sur rond ! Et là, tu dois sauter, avec la croix ! » Il avait beau tenter de bredouiller un « je sais ma chérie », impossible d’en placer une. Là, ça m’est tombé dessus comme une illumination : nos enfants font du childsplaining.

Comme ces hommes qui s’étalent en réunion pour répandre leur savoir devant un parterre de femmes réduites à une écoute muette (et, ont-ils longtemps cru, admirative), nos marmots nous expliquent la vie, non sans dédain, du haut de leur mètre vingt. Prenons ma fille cadette, 6 ans, childsplainer-née et ton condescendant : « Non mais maman, tu comprends rien en fait ! Je vais essayer de t’expliquer mieux. » S’ensuit une leçon de vie sur les mœurs de la cour de récré, ou bien sur comment verser du sucre dans le yaourt.

Même mon petit dernier, que dis-je, mon bébé, du haut de ses 4 ans, y va de ses « c’est pas ça du tout, tu comprends pas », avant d’entreprendre de nous éclairer enfin sur le sens de la vie, l’air exaspéré par notre léthargie intellectuelle.

Après tout, ce n’est peut-être que justice, me suis-je dit. On passe les premières années de leur existence à leur dicter nos lois, à leur imposer une vérité qu’ils n’ont pas d’autre choix que de considérer comme divine. Il suffit de voir leur degré d’étonnement lorsqu’ils découvrent, en allant jouer chez un copain, qu’ailleurs les choses peuvent se passer autrement.

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"Je reviendrai faire un carnage" : un septuagénaire menace le personnel de l'hôpital psychiatrique de Laval

De Marine Clette   Mardi 9 avril 2024 

Un homme de 73 ans a été condamné ce mardi à six mois de prison avec sursis après avoir menacé des professionnels de santé du service de psychiatrie adulte de l'hôpital de Laval. Quelques jours auparavant, l'homme avait été violent envers des salariées de son bailleur social.

Salle d'audienceSalle d'audience
Salle d'audience © Radio France - Sophie Allemand


"Je n'aime pas que l'on touche à mes affaires." C'est ainsi qu'un homme de 73 ans se défend mardi 9 avril à la barre du tribunal de Laval. Il comparait notamment pour menace de crime ou délit contre les personnes à l'encontre d'un professionnel de santé. En septembre 2023, il est interné d'office pour une dépression et une tentative de suicide, qu'il nie à l'audition.




mercredi 10 avril 2024

Shemseddine tué à Viry-Châtillon : «Le simple fait de parler de sexualité peut entraîner de la violence»

par Clémence Mary    publié le 8 avril 2024 

Derrière la notion de «crime d’honneur», la sociologue Margot Déage décrypte la construction de normes sociales et de genre auxquelles sont soumis les adolescents à un âge où le conformisme est de mise.

Après le passage à tabac de Samara à Montpellier le 2 avril, la violence entre jeunes a causé jeudi 4 avril la mort de Shemseddine, adolescent de 15 ans à Viry-Châtillon (Essonne). Autrice de l’essai A l’école des mauvaises réputations («Education et Société», PUF), fruit d’une enquête de terrain dans quatre collèges franciliens, la sociologue Margot Déage analyse les effets de conformisme et de réputation qui s’exercent de façon différente chez les filles et les garçons, à un âge où toute transgression de la norme expose à un isolement, voire à des violences, en ligne ou dans la vie réelle.

Violences au collège : e-réputation et mauvais genre

Mardi 9 avril 2024

Le collège Arthur Rimbaud à Montpellier au lendemain de l'agression d'une adolescente de 14 ans sur fond d'accusations d'harcèlement scolaire ©AFP - Pascal GUYOT

La semaine dernière a été entachée par trois actualités mettant en scène des violences extrêmes entre collégiens, et qui ont pour point commun le jeune âge des agresseurs et des victimes. Comment comprendre cette extrême violence chez les jeunes au collège ?

Avec

Isabelle Clair Sociologue, chargée de recherche au CNRS

Margot Déage maîtresse de conférence en sociologie à l’université Grenoble Alpes, membre du LaRAC (Laboratoire de Recherche sur les Apprentissages en Contexte)

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Interview Opérations «Place nette XXL» : «Quand on pénalise l’usage de drogues, on éloigne les consommateurs des soins»

par Charles Delouche-Bertolasi   publié le 8 avril 2024

La chercheuse Marie Jauffret-Roustide souligne les limites de la stratégie répressive dans la lutte contre la drogue.

Avec ses opérations «Place nette XXL», le gouvernement reste fidèle à une vision répressive qui guide depuis les années 70 la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants. Chargée de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et chercheuse au Centre d’étude des mouvements sociaux, Marie Jauffret-Roustide analyse les limites de cette stratégie pour la santé publique.

En quoi la politique française en matière de stupéfiants est-elle guidée par une répression historique des usagers de drogue ?

La loi du 31 décembre 1970 qui statue sur la lutte contre la toxicomanie, la répression du trafic et de l’usage illicite de stupéfiants est ambiguë. Elle considère que les usagers de drogues sont des délinquants et les pénalise, tout en proposant un dispositif de soins adapté. Ce texte voté post-Mai 68 permet de comprendre l’approche moralisante des drogues qui existe encore aujourd’hui. Réprimer les drogues revenait à contrôler la jeunesse contestataire pour certains parlementaires.

Réchauffement Justice climatique : face à l’Etat suisse, les «Aînées» tentent de montrer la voie

par Anaïs Moran, envoyée spéciale à Lausanne   publié le 10 avril 2024

Réunies en association, 2 500 femmes de plus de 64 ans ont mené pendant huit ans un combat judiciaire contre leur gouvernement, accusé de ne pas protéger les plus âgées contre le réchauffement, avant de se tourner vers la CEDH, qui rendra son arrêt ce mardi 9 avril.

Elles opinent toutes les trois d’un air entendu, étincelle intacte dans le regard. Indiscutablement, le 29 mars 2023 fut mémorable. Elles se souviennent de chaque instant, du moindre détail dans le décor. Strasbourg et ses berges, les deux tours cylindriques du Palais des droits de l’homme, la forme ovale de la Grande chambre, les nuances bleues du sol, la sonnerie qui retentit, deux fois, leurs corps qui se lèvent de manière solennelle, les dix-sept juges qui apparaissent, les caméras des journalistes qui s’animent, le silence, les tambours dans leur poitrine, la présidente irlandaise de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), Síofra O’Leary, qui prend place, au centre, derrière la boiserie claire, et qui annonce enfin : «Je déclare ouverte l’audience publique sur la recevabilité et le fond dans l’affaire Verein KlimaSeniorinnen Schweiz et autres contre la Suisse.» Elles ont tout entreposé dans leur mémoire. «On a beau être un peu vieillissantes, on ne risque pas d’oublier cet évènement de sitôt !» plaisante en chœur le trio, rencontré un midi d’hiver ensoleillé à Lausanne.

Le gouvernement dévoile sa stratégie nationale sur les soins palliatifs

PUBLIÉ LE 09/04/2024

Le gouvernement a dévoilé sa stratégie nationale relative aux soins palliatifs, à la douleur chronique et à l'accompagnement de la fin de vie. Dans le cadre des débats animés autour de l'aide active à mourir, celle-ci se veut plus consensuelle en mettant l'accent sur le renforcement de la médecine palliative.

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C’est l’une des demandes express de la communauté soignante : que dans le cadre des débats autour de la fin de vie et l’aide active à mourir, le gouvernement s’engage surtout à renforcer les soins palliatifs, auxquels l’accès pour tous n’est pas toujours garanti. Le projet de loi, détaillé début mars par Emmanuel Macron, sera présenté au Conseil des ministres mercredi 10 avril. En amont, la stratégie décennale relative aux soins palliatifs, à la douleur chronique et à l'accompagnement de la fin de vie a été publiée le 8 avril par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, et met notamment l’accent sur le renforcement des soins palliatifs, qui intègrent une notion plus large de « soins d’accompagnement ».

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Programme Fin de vie : le gouvernement prévoit une «stratégie décennale» pour les soins palliatifs

par Nathalie Raulin  publié le 8 avril 2024

Une «stratégie décennale» des soins palliatifs sera présentée mercredi 10 avril en Conseil des ministres. Un milliard d’euros supplémentaires seront consacrés au financement des soins d’accompagnement sur dix ans.

C’est un aperçu complet du «modèle français de la fin de vie» promis par Emmanuel Macron le 3 avril 2023 à l’issue de la Convention citoyenne qui va atterrir mercredi sur la table du Conseil des ministres. Passage obligé avant sa transmission au Parlement, le projet de loi sur l’aide à mourir, dont Emmanuel Macron a dévoilé les grandes lignes dans un entretien à Libération et la Croixest attendu au menu. Mais ce n’est pas tout. Une «communication» détaillée sur la «stratégie décennale des soins d’accompagnement pour le renforcement des soins palliatifs» est également au programme. Façon pour le gouvernement de rappeler qu‘il s’agit bien là, conformément à l’engagement du chef de l’Etat, du «premier pilier» de la réponse apportée aux malades en fin de vie. Et partant de désamorcer les critiques des soignants de soins palliatifs, heurtés qu’on songe à dépénaliser l’aide à mourir sans leur avoir donné au préalable les moyens d’accompagner les agonisants dans de bonnes conditions.

Interview «Il y a un risque très élevé que la taxe lapin soit contre-productive»

par Julie Lescarmontier   publié le 8 avril 2024

Avec sa «taxe lapin» de 5 euros, Gabriel Attal espère garantir des millions d’heures de rendez-vous médicaux. Pour le chercheur en économie comportementale Nicolas Jacquemet, rien n’est moins sûr. Il craint au contraire une augmentation des annulations si on peut compenser cette faute morale par une petite amende.

France, Paris, 2023-08-23. Salle d attente vide dans une clinique privée parisienne. Consultations spécialisées. Soins externes. (Laure Boyer)

France, Paris, 2023-08-23. Salle d attente vide dans une clinique privée parisienne. Consultations spécialisées. Soins externes. (Laure Boyer/Hans Lucas.AFP)

La «taxe lapin» proposée par Gabriel Attal peut-elle être efficace pour lutter contre les rendez-vous non honorés ?

Sur la base des travaux sociologiques existants, on a toutes les raisons de penser que la «taxe lapin» soit contre-productive et que le nombre de rendez-vous non honorés augmente plutôt que diminue. Une étude a déjà été menée sur une mesure similaire de lutte contre le retard des parents qui récupèrent leurs enfants à la crèche. Lorsqu’une sanction financière de trois dollars [expérimentation dans une crèche d’Haïfa, ndlr] a été mise en place pour éviter au personnel d’attendre des heures chaque soir, le nombre de retards a paradoxalement augmenté.

Pentobarbital







À propos

Dans Pentobarbital, Julien Auriach, professeur de philosophie lyonnais, discute du suicide assisté et de l'euthanasie : bref, des fins de vie un peu originales. Sont invités au micro artisanal de Pentobarbital tous ceux qui, de près ou de loin, touchent à la fin de vie. Médecins, politiques, journalistes, philosophes ... 

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Féminicides, la guerre mondiale contre les femmes








À propos de la série

Pour LSD, Pauline Chanu retrace le continuum féminicidaire dans le monde entier. Des féminicides conjugaux aux tueries masculinistes, des crimes “d’honneur” aux tueurs en série… Comment se maintient ce système qui autorise les hommes à tuer les femmes ?

Des féminicides conjugaux aux tueries masculinistes, des crimes dits « d’honneur » à ceux des tueurs en série, du génocide des femmes autochtones au Canada, aux meurtres de masse à Ciudad Juarez au Mexique, des chasses aux « sorcières » contemporaines aux infanticides sexospécifiques en Asie… Cette série raconte comment, dans le monde entier, les féminicides sont un élément fondateur et structurant des sociétés patriarcales dans lesquelles les hommes considèrent les femmes et leurs corps comme des territoires qu’ils peuvent posséder, marquer, ravager ou sacrifier, le plus souvent en toute impunité.

Produits d'une culture fondée sur la haine des femmes, une perception violente de la sexualité et sur l'honneur des hommes, les féminicides ne sont pas les symptômes d’une déviance, mais bien l'expression d'une norme, tolérée par nos différentes institutions (l'État, la police, la justice, l’éducation, la religion) mais aussi par la culture, les médias, la langue, l'opinion publique. Dans ce système, les femmes sont catégorisées et hiérarchisées entre elles selon des critères classistes, racistes et validistes, mais aussi selon un idéal de pureté et de chasteté.

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