Lundi 25 décembre 2023
Provenant du podcast
Avec sciences
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Lundi 25 décembre 2023
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Avec sciences
27 déc. 2023
À Meaux, l'incompréhension et le chagrin après la découverte lundi soir de cinq cadavres dans un appartement : une femme de 35 ans et ses 4 enfants âgés de 10, 7, 4 ans, et 9 mois. L'autopsie des victimes est prévue ce mercredi. Le père de famille de 33 ans, principal suspect, est toujours en garde à vue. Il a été interpellé mardi matin à Sevran en Seine-Saint-Denis, mais n'a pas encore été interrogé par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles
par Alexandra Schwartzbrod publié le 27 décembre 2023
La place du clitoris dans le plaisir féminin est un sujet qui, heureusement, ne choque plus personne aujourd’hui. On en parle désormais sans tabou, même si certain(e) s rougissent encore à cette évocation. Alors imaginons une princesse se lancer dans cette étude dès le début du siècle dernier, n’hésitant pas à calculer elle-même sur ses amies ou même parentes, à l’aide d’un compas, la distance entre leur clitoris et l’entrée de leur vagin. Pionnière en la matière, car elle se considère comme frigide et cherche à tout prix à y remédier, Marie Bonaparte, arrière-petite-nièce de Napoléon 1er, est en effet persuadée que plus la distance entre ces deux points est grande, moins le frottement est suffisant, au cours de la pénétration, pour provoquer l’orgasme chez la femme. Elle ira même jusqu’à subir plusieurs interventions chirurgicales pour rapprocher ces deux points qu’elle trouve trop éloignés chez elle. Cette entrée en matière un peu brutale est nécessaire pour comprendre l’incroyable destin de cette femme moderne avant l’heure et en total décalage avec son milieu.
Depuis le pogrom du 7 octobre 2023 en Israël, qu’il s’agisse de nos patients juifs, franco-israéliens, israéliens ou encore de certains de nos patients issus de la diversité culturelle française, qu’il s’agisse de nos proches avec qui nous échangeons dans le cadre de notre vie militante ou privée, ou encore d’un bon nombre d’invités et auditeurs intervenant sur les radios israéliennes ou françaises que nous écoutons quotidiennement, une même butée stoppe et ébranle leur réflexion sur la conjoncture. Cet achoppement revient à la question suivante :
« Que faire avec les terroristes islamistes, en Israël comme ailleurs ? »
Le défi de trouver réponse à cette question est d’autant plus grand pour l’État hébreu qu’il n’est pas beaucoup aidé, ni par les autres pays occidentaux, ni par les institutions internationales, pour pouvoir combattre efficacement l’Islamisme, cette idéologie totalitaire qui se répand à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. Israël se trouve en effet exposé en avant-garde, insuffisamment épaulé par les nations et en responsabilité de trouver des solutions au regard de la menace terroriste islamiste.
Cette question pour l’heure sans réponse suffisamment rassurante, pour les Israéliens comme pour tous les citoyens du monde confrontés à la menace terroriste islamiste, confine dans un état d’angoisse. De fait, une violence subie sans perspective de dégagement atterre, tant lors de ses émergences meurtrières qu’entre ces émergences qui exposent à la répétition des attaques.
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Le mardi 19 décembre 2023 une campagne de communication pour lutter contre les violences faites aux professionnels de santé a été lancé par la Ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Une campagne choc assortie d’un slogan quelque peu maladroit vis-à-vis des malades...
Comme elle s’y était engagée en septembre dernier, à travers le plan national pour la sécurité des professionnels de santé, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, lance une campagne contre les violences aux soignants. Pour rappel, les données de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) mettent en avant près de 65 signalements de violences à l’encontre de professionnels de santé par jour. La meilleure manière de protéger les professionnels de santé est d’abord d’éviter que des situations de tension ne surviennent et donc d’agir en amont pour circonscrire au mieux l’irruption des violences. Les patients et les professionnels de santé doivent donc s’engager dans une démarche de tolérance zéro face aux violences et à leurs auteurs.
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Le 14 décembre, le CH Charles Perrens a inauguré sa nouvelle Unité Régionale d’Aquitaine Dépression et Anxiété Résistante (RADAR). Ce dispositif innovant est à destiné, entre autres, aux soignants victimes d’épuisement professionnel.Communiqué.
Auteur(s) : Pierre-Ludovic Lavoine, Leïla Boutenchouf
Expérience psychique subjective, avec sa propre logique, son langage et sa sémiologie, le délire est l’expression d’un puissant conflit interne vécu par le sujet. Le soignant doit être à l’écoute de la parole délirante, dans sa dimension signifiante. Une écoute qui se travaille car elle fait appel à la fois à des connaissances théoriques et à une recherche personnelle.
Ce livre est avant tout un outil d’accompagnement du soignant dans son périlleux chemin auprès du malade psychotique et délirant. Il a aussi la prétention naïve de désigner les pièges et embûches pour parvenir « au plus près du délire».
A vocation pédagogique, sa forme didactique cherche à en faire un ouvrage clinico-pratique, qui relègue au second plan les tableaux théoriques et diagnostics ainsi que les conduites à tenir et autres protocoles de soins, certes rigoureux, mais parfois très éloignés du malade. En matière de souffrance psychique, il n’y a pas de « prêt à penser », il existe seulement des rencontres qui rythment le quotidien.
par Ève Beauvallet publié le 19 décembre 2023
Il faut protéger l’ennui et la divagation comme des citadelles assaillies. Hier, le défenseur du temps vide le plus populaire était sûrement Gaston Lagaffe, qui dépensait une énergie inouïe à inventer les conditions de sa propre oisiveté. Nicolas Heredia, lui, ne peut jouir du même niveau de notoriété, mais s’y emploie avec fermeté en proposant avec sa Fondation du rien de pouvoir s’inscrire à un riche programme d’activités avec la certitude qu’elles seront annulées. Réservez donc en ligne votre créneau pour l’atelier «cuisine vietnamienne», «danse brésilienne» ou «running & philosophie», ayez en retour l’assurance de ne strictement rien foutre. Et les membres de cette curieuse société «désormais déployée à l’internationale» s’emploieront à ce que vous ne foutiez rien dans l’allégresse, à l’occasion du petit spectacle-conférence qui accompagne de temps à autre ce dispositif de marketing expérientiel über-disruptif dans la start-up nation.
par Laure Broulard, Correspondante à Bruxelles publié le 24 décembre 2023
Au téléphone, la voix de Debby Mattys se met tout d’un coup à vibrer de colère. «Vous vous imaginez, c’est l’Eglise. L’Eglise qui dit qu’il faut prendre soin de son prochain et qui a pourtant humilié et maltraité nos mères pendant des années», lâche-t-elle. Cette cinquantenaire fait partie des enfants belges qui ont été soustraits à leur mère et placés à l’adoption contre paiement entre les années 50 et les 80. Ils seraient 30 000, selon le média flamand Het Laastse Nieuws, qui a publié une enquête mi-décembre sur le sujet. Avec des témoignages glaçants : des femmes tombées enceintes hors mariage et placées chez des religieuses par leur famille pour cacher leur grossesse y racontent comment elles ont été influencées ou forcées à abandonner leurs bébés. Certaines ont été stérilisées de force ou abusées sexuellement.
La mère de Debby a été prise en charge à Huis Elizabeth, une institution tenue par des sœurs près d’Anvers, lorsqu’elle est tombée enceinte en 1967, à 18 ans. «Les conditions étaient effroyables. Les nonnes l’humiliaient, lui disaient qu’elle était une honte pour la société, qu’elle ne pouvait pas s’occuper d’un enfant. Elle a dû accoucher derrière un drap, afin qu’elle ne me voie pas naître. Et puis elle a pris le tramway toute seule pour rentrer chez elle, sans moi. Sa famille n’a plus jamais voulu en parler», raconte Debby. Cette histoire, elle l’a entendue en 2019 de la bouche de sa mère biologique qu’elle a pu rencontrer après des années de recherche. Et après avoir trouvé dans les papiers de ses parents adoptifs des factures liées à son adoption, pour environ 20 000 francs belges, soit environ 500 euros.
par Anastasia Vécrin publié le 24 décembre 2023
«Famille, je vous hais !» la célèbre formule d’André Gide parle à tout le monde. Qui n’a pas connu un moment de crise dans sa vie familiale ? Etymologiquement, «la famille» désigne l’ensemble des personnes vivant sous le même toit. Mais existe-t-il un espace humain qui suscite autant de frustrations ? Est-ce parce qu’on exige de nos proches de l’affection, un lien authentique, comme l’a montré le sociologue François de Singly (1), qu’il y a toujours une part de déception ? On sait les ambivalences qui peuvent traverser la famille : liens d’amour et de désamour, de violence et de sécurité, de contraintes et de liberté.
Comment démêler la complexité de ces liens qui peuvent nous nourrir autant qu’ils nous abîment ? C’est ce que réussit la philosophe Sophie Galabru dans Faire famille. Une philosophie des liens (Allary Editions). Dans cet essai vivant, riche de ressources cinématographiques et de souvenirs intimes, la petite-fille de l’acteur Michel Galabru examine, des fondations à la recomposition, cette «machine à produire de l’appartenance».
Surtout, elle donne des clés pour s’émanciper de ces liens sans cesse retravaillés. «La famille est l’endroit où commence la lutte que chacun mène pour la liberté et l’amour de soi», rappelle la philosophe. Une lecture salutaire à l’heure des réunions de famille.
Vous appartenez à une famille célèbre. Comment qualifieriez-vous votre expérience familiale et en quoi a-t-elle inspiré cette réflexion ?
Par mon nom paternel, je suis tout de suite assimilée à un clan qui n’a pas été toujours facile à vivre, malgré la figure géniale et bienveillante de mon grand-père, en raison des éclatements, des conflits et des divorces, côté paternel. Du côté maternel, c’était tout à fait autre chose : une famille apparemment traditionnelle, attachée à des hiérarchies, au pouvoir des adultes sur les enfants, à l’autoritarisme et à la rigidité relationnelle. Autour de moi, la promesse du bonheur familial a été trahie par les épreuves de la vie.
Christophe Gattuso. 12 juin 2023
Paris, France – Confrontés à une montée de la violence en ville et à l’hôpital, les professionnels de santé sont souvent en recherche de stratégies pour préserver leur sécurité tout en assurant le soin. Lors du récent salon Santexpo, Yves Peiffer, psychologue et directeur de la pratique clinique et du développement à Crisis Prevention Institute, a présenté un panorama d’outils pour les aider à gérer les patients agressifs et désamorcer les situations conflictuelles.
Le décès le 23 mai d’une infirmière au CHU de Reims, poignardée par un patient souffrant de troubles mentaux, l’a cruellement rappelé : l’hôpital en tension doit faire face à un mal qui le ronge – l’expression de la violence.
Depuis sa création en 2005, l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), rattaché au ministère de la Santé, recueille, sur la base du volontariat, les signalements des atteintes aux personnes et aux biens commis dans les établissements et en médecine de ville.
Ainsi, en 2021 près de 37 500 faits ou actes de niveaux de gravité différents ont été enregistrés qui ont donné lieu à plus de 19 000 signalements.
« Les relations entre les soignants et les patients et/ou leurs accompagnants peuvent dégénérer en peu de temps à la suite d’un différend, voire d’une simple incompréhension, détériorant ainsi le caractère équilibré de l’alliance thérapeutique et de la relation de confiance, ce qui affecte de facto la qualité des soins », analyse l’ONVS dans son dernier rapport publié en novembre 2022.
par Johanna Luyssen publié le 25 décembre 2023
«Althusser trop fort.» Longtemps, ce canular macabre a circulé dans le milieu intellectuel français. Plaisanterie d’initiés, blague de khâgneux, il désigne le cou d’une femme, Hélène Rytmann, étranglée par le philosophe Louis Althusser le 16 novembre 1980 à 7h55 dans leur appartement de fonction de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Fait divers total, l’affaire a estourbi la France de l’époque : un philosophe marxiste, prophète en son pays, meurtrier de son épouse, au sein d’une des plus grandes écoles françaises. Mais en dépit de l’avalanche d’articles et de livres parus depuis quarante-trois ans, il a fallu attendre cet automne pour qu’un ouvrage le qualifie de féminicide.
Des circonstances du meurtre, on sait peu de choses. Althusser décrit lui-même l’épisode dans l’Avenir dure longtemps, publié après sa mort en 1990. Il parle de ce dimanche comme d’une «nuit impénétrable», où tout semble s’être déroulé sans lui, dans cet appartement du 45, rue d’Ulm (Ve arrondissement), aux «très vieux rideaux rouge “empire” lacérés par le temps et brûlés par le soleil». «Et soudain, je suis frappé de terreur, écrit-il. Ses yeux sont interminablement fixes et surtout voici qu’un bref bout de langue repose, insolite et paisible, entre ses dents et ses lèvres. […] Je sais que c’est une étranglée. Je me redresse et hurle : “J’ai étranglé Hélène !”»
Publié le 20 décembre 2023
Laure Westphal Psychologue
Laure Westphal, psychologue, analyse, dans une tribune au « Monde », les ressorts qui poussent des individus à se radicaliser et appelle à mieux articuler les services judiciaires et psychiatriques.
Mohammed Mogouchkov était fiché « S » et avait été contrôlé la veille de son assaut contre Dominique Bernard, le 13 octobre à Arras. Armand Rajabpour-Miyandoab avait « psychiquement décompensé » [subi une rupture de l’équilibre psychique] après la fin de son injonction de soins lorsqu’il a tué, le 2 décembre, un touriste près de la tour Eiffel à Paris.
Plutôt que d’évoquer les ratages des services de renseignement et de la psychiatrie, rappelons que les premiers ne prédisent pas plus les actions violentes que la seconde ne le fait pour les passages à l’acte. La prévention n’est pas la prédiction. Comme nous y conduit aussi le procès qui a condamné, le 8 décembre, les complices de l’assassin de Samuel Paty [assassiné le 16 octobre 2020 à Eragny-sur-Oise (Val-d’Oise)], c’est une réflexion sur la récidive et sur notre modèle de société que nous devons engager.
Qu’est-ce qui amène des individus à se radicaliser et à faire justice à l’oumma, la communauté musulmane mythique, ou au Prophète ? En proie à des affres affectives, des crises identitaires ou une panne d’idéal, certains sont portés par un désir d’appartenance. En se convertissant, beaucoup d’entre eux, comme Armand Rajabpour-Miyandoab, réparent un défaut d’affiliation. Ils conjurent des difficultés d’intégration avec une identité religieuse sans frontière. Le problème surgit lorsque, avec l’islam radical, ils reconnaissent en eux un sentiment de préjudice qui leur offre une solution : le djihad.
par Jean-Didier Wagneur publié le 8 décembre 2023
Café, bistrot, rade, troquet mais aussi boui-boui, assommoir, caboulot, estaminet (on peut y fumer), divan, tapis-franc ou popine : son nom est légion. Chaque époque, chaque région a ses appellations et il y en a eu pour tout le monde, depuis ceux éclairés au gaz qui brillaient de mille feux sur le boulevard des Italiens, aux cafés des «pieds humides» où les oubliés de la vie pouvaient noyer leur mal-être debout en plein vent. Grâce à Laurent Bihl, le lecteur saura tout de ce patrimoine national aussi provincial que parisien. Outre une enquête de terrain chez tous les limonadiers qu’il a pu croiser – scientificité oblige – cet historien spécialiste du XIXe siècle a vu son projet prendre de l’ampleur. Au départ le simple désir de rééditer l’ouvrage que son père, Luc, avait publié jadis à l’Age d’homme. Mais très vite, le sujet devient dévorant, la documentation s’entasse et la réédition se transforme en une véritable somme. Café révolutionnaire, café républicain, café du peuple… tout est là, commenté et servi par de nombreux témoignages. Car la littérature sur les bistrots est souvent de nature anecdotique, c’est le lieu du récit de soi et d’une éloquence plus ou moins avinée, alternant blague ou sédition. On s’y livre au name-dropping : le critique y écrit ses articles au retour d’une générale, le journaliste transforme les potins et les brèves de comptoir en échos, les poètes y accumulent les soucoupes et les rimes. Ce sont aussi des dîners de lettres, Verlaine et son absinthe, Allais et ses plaisanteries… Lieu du coudoiement des politiques, des écrivains et des artistes, les cafés sont entrés dans les annales de la littérature en faisant oublier leurs fonctions et le fait qu’ils sont une production des temps et des gens. Aussi Laurent Bihl, comme le souligne Pascal Ory dans sa préface, complète cela d’une solide enquête écrite avec vivacité et parfois humour.
par Margaux Gable publié le 25 décembre 2023
«Je ne suis pas une battante, j’ai juste pas le choix», martelait Clémentine Vergnaud dans son podcast Ma vie face au cancer. Dans ce quatrième épisode diffusé en mai, la journaliste de franceinfo – décédée samedi 23 décembre d’un cancer des voies biliaires à l’âge de 31 ans – remettait en question la nébuleuse de poncifs et de métaphores guerrières répétés par son entourage depuis l’annonce de sa maladie. «On m’écrit souvent que je suis forte […] et des tas de choses qui m’horripilent […]. Mais quand j’ai fait mes premiers traitements, je ne me battais pas. Je subissais», partageait-elle, balayant l’idée de«lutte» et préférant le «vivre avec».
Comme elle, nombre de patients et de praticiens s’opposent au vocabulaire belliqueux qui entoure les maladies cancéreuses. Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre, ancien responsable du département de psychologie clinique au Centre régional de lutte contre le cancer de Marseille et auteur du livre Le cancer est un combat. Même pas vrai,revient sur les conséquences de ce champ lexical pour les patients.
par Thibaut Sardier et Photo Clairéjo publié le 26 décembre 2023
L’enfer ? C’est les autres ! L’amour et la liberté en famille ? A l’heure des fêtes, des repas houleux ou bienheureux nous rappellent combien certaines attaches nous nourrissent quand d’autres nous emprisonnent. Distance à réinventer constamment avec ses proches, hospitalité avec l’étranger, partage des écrans en famille, contact avec la nature… Pour négocier cette période au mieux jusqu’au nouvel an, «Libération» explore la complexité de ces liens qui nous émancipent et nous aident à changer le monde.
Il suffit parfois de deux lettres pour changer le monde. Qu’un «f» devienne «ph». Et voici que les sacro-saints liens du sang qui font les familles traditionnelles et les patries conservatrices laissent la place à d’autres types de relations, plus ouvertes mais aussi plus solides. Tel est le pouvoir de la «philiation» (et avec elle, de la «phratrie»), néologisme forgé par la philosophe Marie José Mondzain. En s’appuyant sur le grec philia (l’amitié), le terme vient placer toute relation humaine sous le sceau de l’accueil et de l’hospitalité. «Naître biologiquement ne suffit pas. Encore faut-il être adopté», écrit l’autrice en ouverture de son essai Accueillir. Venu(e) s d’un ventre ou d’un pays, publié en novembre aux (jamais si bien nommées) éditions Les liens qui libèrent. Une façon d’insister sur le fait que la relation entre deux êtres humains doit moins à la «nature» qu’à tout ce qui se construit à force d’attention portée à l’autre, de reconnaissance des différences et d’interdépendance. Aussi le nouveau-né et le migrant se retrouvent-ils pensés ensemble dans cette expérience intellectuelle si réjouissante où l’adoption est le modèle de toute relation humaine : se relier, c’est s’adopter. De quoi ravir toutes les familles qui s’inventent hors des sentiers battus de la filiation.
La dépression est une maladie mentale courante qui touche plus de 260 millions de personnes à travers le monde. Elle se caractérise par une humeur dépressive, de l’anhédonie, de l’anxiété, des sentiments de dévalorisation ou de culpabilité, des idées suicidaires et de la fatigue.
Une revue de la littérature fait le point sur les connaissances actuelles
Deux infirmières en PMI nous ont autorisés à suivre leur mission quotidienne auprès des enfants et de leur familles. Découvrez notre reportage…
Une mère se présente avec son nouveau-né à la PMI Croix-Saint-Simon, dans le 20e arrondissement de Paris. Elle a une heure de retard, mais elle est venue de loin avec son bébé pour une première rencontre avec Emilie Colonges. L'infirmière puéricultrice et directrice de l'établissement de santé, suit une trame de questions qui reprend les points importants de la santé du nourrisson et de la mère. Comment il mange, où vit la famille, est-ce que le bébé dort dans son lit ou bien avec sa mère, y a-t-il des difficultés autour de l'allaitement... L'entretien dure une heure et la puéricultrice à la fois répond aux questions de la maman, fait un bilan de santé et prodigue des conseils de prévention.
Les PMI, pour Protection Maternelle et Infantile, sont des lieux gratuits et ouverts à tous. Une équipe pluridisciplinaire, infirmières puéricultrices, médecins, psychologues, psychomotriciens, y assurent un suivi global des enfants de 0 à 6 ans et de leurs parents.
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