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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 15 mars 2021

Caen. Maman de jumeaux, elle lance Twinsplace, une boutique en ligne spécialisée

Par Margaux Rousset  Publié le 

Lorsqu’elle est tombée dans « la marmite jumeaux« , comme elle aime appeler son aventure, Muriel Herbert a vu sa vie changer. En 2013, cette ancienne étudiante de l’EM Normandie à Caen (Calvados), est devenue maman de jumelles, Rachel et Calie, après un parcours de PMA (procréation médicalement assistée). C’est à ce moment là qu’elle a cherché à entrer en contact avec d’autres parents dans la même situation qu’elle. 

« Je cherchais des témoignages de parents sur les réseaux sociaux mais j’avais beaucoup de mal à en trouver », explique-t-elle. Elle décide de créer une page sur Facebook « tu sais que tu es parents de jumeaux quand… » qui cartonne avec plus de 23 000 abonnés et écrit un livre « Parents de jumeaux, notre vie croustillante » en 2015 qui touche plus de 5 000 lecteurs. Elle est également marraine de l’association Jumeaux et plus 14 basée à Colombelles. 

Un site pour faciliter la vie des futurs parents de jumeaux

Depuis le mois de février 2021, elle a décidé de lancer un site internet qui regroupe plusieurs marques spécialisées dans les affaires pour jumeaux. « J’ai remarqué qu’en tant que parents de jumeaux, c’est toujours compliqué de trouver des produits précis ou en double sur un seul et même site ». C’est là qu’est né Twinsplace.

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DIAPORAMA SONORE. "Un endroit qui me sauve", paroles de patients et soignants à l'hôpital psychiatrique de jour de Dole

Publié le 13/03/2021

Le travail des soignants en psychiatrie est peu mis en lumière. Il est pourtant vital, notamment en cette période de crise généralisée. L'hôpital de jour du CHS Saint-Ylie (Jura) nous a ouvert ses portes. Découvrez notre diaporama sonore. 

Le CHS Saint-Ylie accueille les patients de Dole et des cantons environnants

Le CHS Saint-Ylie accueille les patients de Dole et des cantons environnants

La prise en charge psychiatrique est l'un des enjeux majeurs de nos sociétés modernes, bouleversées par de multiples crises, notamment ces dernières années. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les troubles mentaux ou neurologiques affecteront une personne sur quatre dans le monde à un moment ou l’autre de leur vie. Peur de la stigmatisation, absence de prise de conscience de la maladie, manque d’informations, rejet du soin… Les freins à la prise en charge des besoins psychologiques sont nombreux. "Il existe des traitements, mais près des deux tiers des personnes que l’on sait souffrir d’une pathologie mentale, ne vont jamais se faire soigner auprès d’un professionnel de la santé. Le rejet social, la discrimination et les négligences empêchent ces malades de bénéficier des traitements", affirme l’OMS.


Deux-Sèvres : union sacrée pour le centre de psychiatrie de Thouars

Publié le 

Frédéric Pain, Bruno Faulconnier, Laurent Flament, Frank Bellivier, Nemat Jaafari et Bruno Bonnain (de gauche à droite) l’assurent : ministère, Agence régionale de santé et centres hospitaliers (Nord-Deux-Sèvres, Niort, Poitiers) sont mobilisés pour la psychiatrie à Thouars. 
© Photo NR

Le délégué ministériel à la santé mentale, Frank Bellivier, était hier à Thouars. Le renouveau du centre de psychiatrie, bénéfique en matière d’attractivité, a vocation à servir de « modèle ».

Comme un symbole du caractère éminemment collectif de l’opération, ils ont communiqué groupés. Les différents acteurs du renouveau du centre de psychiatrie de Thouars, durement éprouvé par l’assassinat de l’infirmière Élodie Multon le 13 février 2020, étaient réunis sur place hier autour de Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie en lien direct avec le ministre Olivier Véran.

Interview Dominique Simonnot : «C’est un miracle que la situation en prison ne soit pas pire»

par Chloé Pilorget-Rezzouk et photo Frédéric Stucin

publié le 14 mars 2021

La Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté s’inquiète de la hausse en flèche de la population carcérale en pleine épidémie.

La Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, qui fut auparavant chroniqueuse judiciaire à Libération puis au Canard Enchaîné, s’inquiète d’une remontée des entrées en détention (1 000 par mois), a fortiori en pleine épidémie. Vendredi soir, on comptait 261 détenus et 261 personnels positifs au Covid-19, d’après les derniers chiffres de l’administration pénitentiaire communiqués à Libération. Depuis le début de la crise sanitaire, trois prisonniers et deux personnels sont décédés. Alors que les clusters se multiplient (Fleury-Mérogis, Tours, Muret…), Dominique Simonnot appelle au déploiement rapide d’une stratégie de déflation carcérale et de vaccination derrière les barreaux.

Dès votre prise de fonction il y a cinq mois, vous alertiez sur le risque sanitaire entre les murs. Encore mercredi, vous communiquiez sur un cluster de Covid-19 à la maison d’arrêt de Tours. Quelle est la situation actuelle dans les prisons ?

Je suis inquiète. Et n’importe qui devrait l’être. J’ai tout le temps des directeurs et des surveillants de prison qui me disent : «Ça ne peut plus durer comme ça, on ne sait plus quoi faire.» Nous recevons beaucoup de lettres de détenus, qui nous racontent des parloirs atroces parce que séparés de leurs proches par des vitres de plexiglas. Comme avant Robert Badinter (garde des Sceaux de 1981 à 1986, ndlr) ! Ils ne peuvent pas se toucher, les familles attendent alignées les unes à côté des autres…

Picasso, Rodin, Chagall : ces artistes et leurs muses exposent leur amour fou à Poitiers

 





Publié 

Marc Chagall. Le Peintre, Ida et Bella ou Le Peintre et sa famille, 1928-1929. Pastel sur toile. Collection particulière . (© Adagp, Paris, 20202021)

Dans sa nouvelle exposition, le musée Sainte-Croix de Poitiers s'apprête à inviter (en cas de réouverture) les visiteurs dans l'intimité de dix couples emblématiques du monde artistique.

Intitulée L’Amour fou ? Intimité et création, l'exposition devrait, si les conditions sanitaires le permettent, ouvrir le 25 mars, pour le plus grand bonheur des employés du musée. "Ça nous change un peu de notre quotidien de ces derniers temps qui était plus du travail de fond, donc ça fait plaisir", se réjouit Pauline Laforêt, régisseuse adjointe du musée Sainte-Croix de Poitiers.

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Vaccin Covid-19 : direct AstraZeneca, Janssen, Pfizer, Moderna...




Alors que le vaccin de AstraZeneca est suspendu dans plusieurs pays, dont l'Irlande et la Norvège, les doses de Janssen, le vaccin du groupe Johnson&Johnson, devraient être livrées en France à la mi-avril. Efficacité des vaccins Covid, différences, effets secondaires, principe, doses, âge, conservation... Infos en direct. 

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Angers. Les comportements humains scrutés par les chercheurs

 Melle-Taliane N’GOMA. Publié le 

L’université d’Angers (Maine-et-Loire) ouvre ce mardi 16 mars, un userlab s’intitulant Plateforme angevine d’analyse des comportements. Le but ? Comprendre les comportements humains à travers une série d’expérimentation.

Et si le comportement des humains, souvent compliqué et imprévisible, était scruté pour la bonne cause ? C’est tout l’intérêt d’un userlab ! Porté par la structure fédérative de recherche (SFR) Confluences d’Angers, une plateforme angevine d’analyse des comportements (P2AC) va permettre aux chercheurs de en sciences humaines et sociales de l’université d’Angers d’analyser et comprendre les réactions des différentes personnes. Cet outil est inauguré ce mardi 16 mars, en présence de Christian Roblédo, président de l’université d’Angers.


En Thérapie vue par un vrai psy : la série ARTE décryptée [INTERVIEW]

Par Julia Fernandez — 12 mars 2021

Médecin-psychiatre à l'AP-HP de Paris et auteur du livre "Pop & Psy", Jean-Victor Blanc analyse pour nous la série d'Olivier Nakache et Eric Toledano, et répond aux questions que l'on peut se poser sur la psychanalyse.

Doit-on forcément s'allonger sur le divan chez le psy ? Quelles sont les limites à ne pas franchir pour le thérapeute ? Et c'est quoi, un transfert amoureux ? Alors qu'En Thérapie poursuit sa diffusion chaque jeudi, rassemblant plus d'un million de téléspectateurs devant le cabinet du docteur Dayan (Frédéric Pierrot), la série phénomène d'Arte passionne le public français pour la psychanalyse, encore peu abordée dans nos fictions locales.


Puy-de-Dôme : Psynergy, l'application clermontoise de psychothérapie par tchat numérique

Par  , France Bleu Pays d'Auvergne 

Delphine Py est psychothérapeute à Clermont-Ferrand depuis 2014. L'été dernier, elle a développé Psynergy, une application de suivi thérapeutique par tchat et vidéo. L'objectif : proposer une formule d'accompagnement psychologique plus adaptée à certaines pathologies.

Delphine Py utilise son smartphone pour correspondre avec ses patients.
Delphine Py utilise son smartphone pour correspondre avec ses patients. - © Delphine Py

La psychothérapie par écrans interposés, Delphine Py l'utilise depuis 2018. À l'époque, la psychothérapeute clermontoise rencontre une patiente souffrant de mutisme sélectif : elle ne parvient pas à s'exprimer en présence de certaines personnes. Les séances traditionnelles deviennent compliquées. La patiente se met à écrire et sa psychothérapeute à lui répondre par le biais de vidéos. 

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samedi 13 mars 2021

Risque mondial de "pénurie infirmière", le CII alerte sur les effets de la crise Covid

11.03.21

La pandémie de Covid-19 a vertement mis en lumière les conditions de travail de la profession infirmière et le manque de ressources auquel elle est confrontée à l’échelle mondiale. Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rendu public en 2020, le nombre d’infirmiers s’élève à 27,9 millions, mais il en manquerait près de 6 millions, dont 89% (soit 5,3 millions) dans les pays pauvres ou à revenu moyen, pour répondre aux demandes et aux besoins de soin croissants. Une situation que l’épidémie de coronavirus ne va faire qu’amplifier, alerte le Conseil International des Infirmières (CII) dans un communiqué diffusé ce jeudi 11 mars. D’après les conclusions d'une enquête du Conseil menée auprès des associations nationales d’infirmiers présentes dans 60 pays, 20% d’entre elles indiquent qu'un nombre croissant d’infirmières quittent la profession. Ou envisagent de prendre leur retraite une fois la pandémie passée. En cause, sans surprise, la lourde charge de travail et le manque de moyens – humains comme matériels – mais aussi l’épuisement professionnel et le traumatisme provoqués par la crise sanitaire. Nous avons vu comment l'effet COVID a gravement endommagé la santé physique et mentale de nos infirmières, relève le CII, qui déplore par ailleurs dans son enquête les lacunes des systèmes de santé et l’exposition disproportionnée des personnels soignants au virus. Et de préciser que 3 000 infirmiers seraient décédés des suites du Covid-19, un chiffre qu’il estime très sous-évalué, du fait du manque de données, voire de suivi, sur la question.


Infirmiers : une posture professionnelle en constante évolution

   12 mars 2021

Les contours de l’exercice professionnel des infirmiers sont en constante évolution. Et les transformations du système de santé réinterrogent également les fondements de cet exercice ainsi que ceux de la formation. Des adaptations sont à envisager.

« Le projet d’exercice des infirmiers doit s’ancrer à partir de compétences qu’ils acquièrent par leur expérience et du sens qu’ils mettent dans leurs missions soignantes, a soutenu Pierrette Meury-Abraham, infirmière en pratique avancée sur les pathologies chroniques stabilisées en Guadeloupe, lors du Salon infirmier qui s’est déroulé en ligne du 9 au 11 mars (replay disponible ici).

Il doit ensuite s’adapter aux attentes et aux besoins exprimés par les patients en fonction des territoires. » Car certes, les projets régionaux de santé mis en place par les Agences régionales de santé (ARS) tracent les grandes lignes de ces problématiques de santé mais les équipes interprofessionnelles peuvent prendre en charge des groupes de patients confrontés à des problèmes sans réponses. « Il est de notre responsabilité de les repérer, de les faire remonter et de trouver une réponse », a-t-elle ajouté. Une démarche qui passe par de l’écoute active, l’éducation thérapeutique ainsi que la recherche.

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Le CHU de Lille coordonnera le numéro national de prévention du suicide

 Lille actu

Par Nicolas Demollien  Publié le 

Le CHU de Lille (Nord), fort de son expertise en la matière, a été désigné pour coordonner la mise en place d'un numéro national de prévention du suicide. Explications.

Le CHU de Lille (Nord) va gérer la mise en place du numéro national de prévention du suicide.
Le CHU de Lille (Nord) va gérer la mise en place du numéro national de prévention du suicide. (©Illustration/Pixabay)
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Rixes entre jeunes en Essonne : après la mort de Toumani, 14 ans, les habitants vivent dans la peur d’un « match retour »

Par   Publié le 13 mars 2021

Deux semaines après la bagarre qui a coûté la vie à l’adolescent, poignardé dans une rixe entre deux bandes, à Boussy-Saint-Antoine, reportage dans le département, où les habitants se sentent démunis face à la montée de la violence.

Patrouille de police à Quincy-sous-Sénart (Essonne), le 24 février.

Lassana n’a pas peur (les prénoms des mineurs interrogés ont été modifiés). D’ailleurs, ici, personne n’a peur, « pas vrai ? ». Nous sommes mercredi, c’est jour d’entraînement pour les moins de 12 ans au stade d’Epinay-sous-Sénart (Essonne). Il y a deux semaines, une bagarre entre adolescents de la commune et de la ville voisine de Quincy-sous-Sénart a fait un mort, côté Quincy. Toumani a été poignardé. Il avait 14 ans.

Quelques-uns ici le connaissaient. Lassana est triste, évidemment, mais surtout pour son grand pote d’Epinay. « Ils l’ont mis en taule. » Le grand copain de Lassana a avoué avoir donné le coup mortel. Il a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire, à 15 ans. « T’es dingue, l’autre est mort, c’est ça qui est triste ! », grince un autre bambin.

Nelson marmonne à l’arrière du petit groupe de footballeurs. Lui a eu peur. Les moqueries fusent. Il n’osait pas sortir de chez lui après la baston du 23 février. « C’est bon », grogne-t-il, maintenant ça va mieux. Mais c’est sûr, « il va y avoir la guerre, lâche-t-il. Ils vont venir se venger. » Qui ira si le « match retour » est organisé ? Personne officiellement. « Mais les grands vont nous attraper, glisse Lassana. Et on va nous traiter de bouffons si on n’y va pas. »

Leader au féminin

Niamey, le samedi 13 mars 2021 - La journée des droits des femmes, le 8 mars, est aujourd’hui parfois détournée pour devenir une manifestation éloignée de ses aspirations premières. Elle demeure cependant toujours un moment privilégié pour faire le portrait de femmes qui ont su dépasser les obstacles toujours régulièrement rencontrés par ces dernières pour faire entendre leurs voix singulières. Ainsi, Facebook publie en ce mois de mars un livre intitulé Leadhers qui présente le destin de femmes africaines qui se sont imposées dans un monde encore trop marqué par les diktats sexistes et patriarcaux.

Une seule issue : l’excellence

Pour avoir le choix de devenir ce que l’on veut, il faut parfois accepter que l’on a d’abord aucun choix. Djamila Ferdjani à la différence de ses frères ou de certains de ses camarades n’avaient pas la possibilité de s’abandonner à la paresse ou de se laisser tenter par des résultats justes suffisants. Elle devait toujours se fixer comme objectif l’excellence afin de ne pas donner à ses parents l’occasion de remettre en question la pertinence de ses choix. Née en Algérie, en février 1962 et très vite exilée avec sa famille (ayant lutté contre la France pour la décolonisation de l’Algérie) au Niger, Djamila Ferdjani a très vite compris que son destin était très simplement tracé. Deuxième dans une famille de neuf enfants, dont le père avait deux épouses, elle était préparée à se marier à son tour et à fonder une famille. Mais très curieuse, elle a très vite d’autres ambitions et sait que pour pouvoir les assouvir, elle se doit de réussir. « J’ai dû évoluer pas à pas, lutter tous les jours pour essayer d'être parmi les meilleurs élèves, à chaque niveau d'étude, pour que mes parents n'aient rien à dire et me laisse continuer vers l'étape suivante » a-t-elle raconté.

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La lutte contre les violences sexuelles perpétrées par des soignants est-elle trop timorée (et pourquoi) ?

Paris, le samedi 13 mars 2021 – Même si nous sommes quotidiennement accablés par la médiatisation de sordides affaires d’agressions sexuelles, notre stupéfaction reste entière. Qu’il puisse être possible de profiter de la vulnérabilité d’un enfant ou d’une femme (bien plus rarement d’un homme) en situation de faiblesse pour commettre des atrocités à répétition, en occultant totalement la souffrance de sa victime, suscite toujours un premier mouvement d’incrédulité, incrédulité qui est un des ciments du tabou. Et si l’auteur des faits est un professionnel de santé ayant agi dans le cadre de son exercice, la manipulation à l’origine d’une telle situation, ne peut encore que davantage nous saisir de stupeur. Tel a été par exemple notre état d’esprit en apprenant la condamnation d’une sage-femme homme à 12 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles de plusieurs patientes.

Négligences répétées

Alors que ce type de drames se répète, faut-il se résoudre à la fatalité ? Ou doit-on encore considérer que les actions entreprises pour lutter contre ce fléau (éducation des jeunes générations, renforcement des sanctions, systèmes d’alerte…) ont été trop restreintes voire même factices et que de nouveaux efforts sont non seulement possibles mais indispensables ? Est-il possible d’empêcher les pervers de passer à l’acte ?

L’efficacité de notre justice est évidemment à questionner. Un seul fait permet de résumer ses failles abyssales : les viols et agressions sexuelles de l’homme sage-femme ont été perpétrés entre 2013 et 2016 et la condamnation n’a été prononcée qu’en 2021.

Dans la sphère médicale, la justice est également loin de se montrer à la hauteur des enjeux. Là encore de nombreux exemples l’ont honteusement mis en évidence. Dans son rapport publié en décembre 2019 sur l’Ordre des médecins (ODM), la Cour des Comptes avait ainsi épinglé l’instance sur son manque de vigilance sur le sujet. « Les poursuites et sanctions disciplinaires interviennent souvent bien après des sanctions pénales », avaient par exemple relevé les magistrats de la rue Cambon. Plusieurs exemples étaient ainsi donnés, comme celui d’un médecin condamné pour agression sexuelle à six mois d'interdiction d'exercer par un tribunal correctionnel au début des années 2000 et qui n’avait finalement été l’objet de poursuites disciplinaires par l’Ordre qu’en mai 2016 (après une récidive du praticien). L’affaire du chirurgien Joël Le Scouarnec a donné une autre illustration de ce défaut de vigilance préoccupant de l’instance ordinale. « L’affaire de l’ex-chirurgien digestif Joël Le Scouarnec, accusé d’avoir agressé sexuellement des centaines de mineur(e)s depuis la fin des années 1980 est une illustration emblématique de leur inaction. Dans cette affaire, l’ODM a été informé en 2005 par le Tribunal de Vannes de la condamnation du chirurgien. Un an plus tard, il est convoqué par l’ODM pour un entretien qui ne donnera lieu à aucune suite alors qu’en cas de condamnation pénale, une procédure disciplinaire doit être immédiatement engagée. Le chirurgien a donc continué à exercer et à agresser des enfants en toute impunité pendant de nombreuses années. Lorsque l’affaire éclate en 2017, l’ODM publiquement nie avoir été informé du passé judiciaire de Joël Le Scouarnec… » rappelle le blog féministe Pourunemeuf.fr.

Protéger les coupables, surveiller les défenseurs ?

Alors que la multiplication des exemples et l’alerte de la Cour des comptes permettent difficilement de plaider l’exception, la réprobation ne peut que s’accroître lorsqu’on observe que non content de se montrer négligent dans la condamnation des condamnés, l’Ordre pourrait parfois être bien plus diligent quand il s'agit de surveiller ceux qui alertent. Récemment, l’affaire d’une pédopsychiatre toulousaine a ainsi été largement relayée et ne peut qu’interpeller. Le docteur Eugénie Izard fondatrice du REPPEA (Réseau de Professionnels pour la Protection de l’Enfance et l’Adolescence) a fait en 2014 un signalement au procureur pour des faits de maltraitances sur une enfant qu’elle prenait en charge. Elle transmet quelques mois plus tard un nouveau signalement au juge des enfants saisi et qui avait ordonné une mesure d’assistance éducative en milieu ouvert. L’accusé, le père de l’enfant et médecin, saisit alors l’Ordre pour « immixtion dans les affaires familiales » (motif dont la recevabilité dans le cadre de telles affaires pourrait être discuté). Même si le docteur Eugénie Izard a évoqué longuement et calmement cette affaire dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, où elle dénonce un acharnement de certains conseillers ordinaux contre elle, tous les éléments n’en sont pas connus et cette lacune doit avoir une influence sur son appréciation globale. Cependant, différents points avérés interrogent.

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Une petite histoire de la vaccination obligatoire

Paris le samedi 12 mars 2021 - Le débat sur le caractère obligatoire de la vaccination est presque aussi vieux que les vaccins eux-mêmes. Lorsqu’en 1798 Edward Jenner révolutionne la lutte antivariolique en proposant la vaccination à la place de la variolisation, des voix s’élèvent pour exprimer la crainte de la transmission de maladies comme la syphilis lors de la réalisation d’une vaccination. La caricature anglaise aimait alors montrer des paysans qui craignent que la vaccine leur fasse pousser des cornes de vache. Quand Jenner meurt en 1823, la vaccine n'est toujours pas rendue obligatoire en Angleterre. Elle le sera en 1840 et devient même obligatoire pour les enfants dès 1853.

Une « clause de conscience » est introduite dans la loi britannique en 1898 pour permettre aux récalcitrants de se soustraire à l'obligation vaccinale.

Sans doute fallait-il voir ici un signe avant-coureur : en matière de vaccin, le Royaume-Uni avait déjà une longueur d’avance sur la France.

La première loi sur l’obligation vaccinale en France n’a été adoptée que le 15 février 1902.

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Vaccination, pass sanitaire, dépistage de masse : l'espoir d’une sortie de crise. Avec Axel Kahn.


 


LE 08/03/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Comment l’épidémie a-t-elle impacté les principes éthiques de notre société ? Au delà de la question morale, faut-il viser une vaccination de toute la planète pour diminuer ce risque des variants ? Quelles leçons la médecine peut-elle tirer ? 

Axel Kahn
Axel Kahn Crédits :  ERIC FEFERBERG - AFP

Ce week-end semble marquer un tournant dans l’épidémie :  les confinements sont désormais territoriaux et la campagne de vaccination, considérée par l’exécutif comme seule issue de crise, s’accélère. Alors que la France privilégie la stratégie “stop and go”, d’autres pays n’ont qu’un seul objectif : zéro covid sur leur territoire. Ailleurs, dans les régions les plus pauvres du monde, la concrétisation des grands discours sur l’égal accès au vaccin se fait encore attendre. 

Axel Kahn, médecin et généticien, président de la Ligue contre le Cancer, auteur de “Et le bien dans tout ça ?”, éd. Stock (2021).

Des défauts de la campagne de vaccination européenne

Depuis décembre, le discours a été changé, la procédure allégée en France. Maintenant les limites que l’on connaît sont européennes, non pas françaises. Pourquoi l’UE a-t-elle négocié aussi chichement la fourniture de doses ? 

La commission a eu raison de préserver la sécurité des citoyens en négociant le plus juste prix mais il y a un déséquilibre en défaveur de l’urgence de vacciner. 

La France doit intervenir au niveau de l’UE pour accélérer les choses, mais non pas contribuer à affaiblir l’union et l’organisation européenne. 

La question du vaccin AstraZeneca

Le vaccin AstraZeneca est disponible, il protège presque à 100% contre les formes graves et à 80% contre les tout-venant. L’inconvénient est qu'il entraîne fréquemment chez les plus âgés des signes secondaires bénins mais marqués. C’est vrai que les vaccins ARN qui sont prodigieux, sont un peu plus efficaces et plus tolérés. 

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Vaccination : 37 millions de vies sauvées dans le monde depuis 20 ans


En ces temps de contestation et de remise en cause grandissante de l'utilité globale de la vaccination et des bénéfices immenses apportés par les vaccins en matière de santé publique, il est toujours bon d'en revenir aux faits.

Une étude d'une ampleur sans précédent réalisée par l'Université de Cambridge (UK), vient de montrer que, sans vaccination contre 10 maladies, la mortalité des enfants de moins de 5 ans serait de 45 % plus élevée dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. En résumé, la vaccination pédiatrique aura évité, sur la période 2000 à 2030, 69 millions de décès.

Il s'agit de la plus grande étude de modélisation de l'impact de la vaccination dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, menée à ce jour. Les chercheurs britanniques ont pris en compte, sur une période de 30 ans, la vaccination contre 10 agents pathogènes majeurs (dont la rougeole, le rotavirus, le HPV, le HVB..) dans 98 pays. Les résultats indiquent que si les progrès en matière de couverture vaccinale se poursuivent, ces bénéfices en matière de santé publique et de réduction de mortalité continueront à progresser dans les décennies à venir.

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ANTHROPOLOGIE «  La pandémie a montré que toutes les vies n’ont pas la même valeur  »

par Philippe Nessmann

12.03.2021

Cet entretien a été publié dans le n°9 de la revue Carnets de science

Un an après le début du confinement en France, la pandémie de Covid-19 a coûté la vie à plus de 2,6 millions de personnes dans le monde. À l’aune des mesures contraignantes prises par les États, quel prix est-on prêts à payer pour sauver une vie humaine ? Didier Fassin, anthropologue et médecin qui se partage entre la France et les États-Unis, nous avait livré son analyse fin 2020.

Didier Fassin, quelle est votre analyse sur la crise sanitaire mondiale que nous traversons ?
Didier Fassin1. Même s’il ne faut aucunement en minimiser la gravité, le Covid-19 n’est exceptionnel ni par son infectiosité ni par sa létalité. La rougeole, par exemple, est plus contagieuse et fut, avant la vaccination, plus mortelle. Le caractère unique de la situation actuelle ne tient donc pas tant à la maladie elle-même qu’à la réponse qui lui a été apportée. Pour freiner la propagation du virus, les États se sont en effet engagés – à de rares exceptions près, comme en Suède – dans des politiques souvent très contraignantes de confinement, de suspension des activités et de fermeture des frontières qui ont été d’autant plus dures que les gouvernements n’ont pas su se préparer à l’éventualité d’une pandémie ni réagir lorsqu’elle s’est produite.

Pour les populations concernées, ces mesures ont eu un coût considérable. D’abord, elles ont dû accepter une restriction de leurs libertés fondamentales, comme le droit de circuler ou de manifester, le droit d’avoir une fin de vie digne et d’honorer ses morts. Ensuite, elles ont vu se dessiner une crise économique avec des faillites d’entreprise, des licenciements, du chômage, de la précarité, que les aides décidées par les gouvernements ont plutôt repoussés qu’empêchés. Pourtant, la plupart des individus ont accepté ce double sacrifice.

Résidents et personnels de l’Ehpad Herold, à Paris, écoutent le concert offert par deux membres de l’Orchestre de Chambre de Paris, le 18 Mai 2020.