blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 25 décembre 2020

La famille est-elle insupportable ?

(cc) Pixabay / dahmenj

9 articles publié le 


La grande énigme de Noël, c’est bien sûr ce repas familial réunissant, une fois de plus, des gens qui souvent ne se supportent plus, ou mal, et qui pourtant y reviennent. Car de notre famille, nous ne sommes finalement jamais quittes, même si, de vies célibataires en clans recomposés, nombre de nos contemporains rêvent de s’affranchir de cette immémoriale institution qui aura supporté toutes les critiques. 

Pour la plupart des philosophes, la famille est en effet un lien subi qu’il faut trancher pour connaître une vie authentique. Ou au moins renégocier afin de s’inventer de nouvelles possibilités de vie. Reste qu’entre le premier stade de la révolte et le second stade de l’expérimentation, une troisième voie — celle de la réconciliation — s’affirme discrètement : elle délaisse les grandes idées pour s’attacher aux détails d’une vie quotidienne teintée d’amour. Le foyer, socle d’une vie intime d’où pourrait surgir le meilleur de nous-même ? Rassurez-vous, ce sera quand même au prix de quelques irrépressibles disputes.

Lire la suite ...


Claire Oppert, cordes sensibles

LE 24/12/2020

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE CULTURE

par Olivia Gesbert

Avec Claire Oppert, violoncelliste, concertiste et membre de l'équipe thérapeutique de l'hôpital Rives de Seine dans les Hauts-de-Seine. Elle est l'autrice du livre "Le pansement Schubert" (Denoël, février 2020).

Claire Oppert joue pour un patient à l'hôpital Sainte-Périne, le 11 juillet 2016
Claire Oppert joue pour un patient à l'hôpital Sainte-Périne, le 11 juillet 2016 Crédits :  Alain Jocard AFP

Apaiser la souffrance et offrir un moment de grâce, c'est la mission que la  violoncelliste Claire Oppert se donne depuis 20 ans. De retour de Moscou où elle fait ses classes au conservatoire de Tchaikovsky, Claire Oppert n'emprunte pas la voie classique de soliste classique. Loin d'une carrière en musique de chambre, l'intuition guide la soliste vers les hôpitaux. Auprès des jeunes autistes d'abord, après la rencontre décisive avec le docteur en psychologie clinique, écrivain et clown Howard Buten, auteur de " J'avais cinq ans quand je m'ai tué ", célèbre récit sur l'enfance. Aux côtés de ces enfants privés de parole, Claire Oppert découvre que l'instrument permet de nouer un dialogue par la voix du violoncelle. C'est que l'instrument produit une sonorité au plus proche de la voix humaine, quelque chose qui résonne profondément en l'humain. 

Lire la suite et écouter le podcast ...


Ivry Gitlis : "A partir de 4 ans je voulais un violon, un violon !"

LE 27/05/2012

À retrouver dans l'émission

LE TÊTE-À-TÊTE

par Frédéric Taddéï

Entretien avec l'un des plus grands violonistes de la seconde moitié du XXe siècle, que son talent et sa simplicité ont conduit à une reconnaissance large, d'un très grand public.

Ivry Gitlis
Ivry Gitlis Crédits :  Radio France

Il est né en 1922 à Haïfa, en Palestine mandataire.

Considéré comme l’un des violonistes les plus importants de ces soixante dernières années, il fut probablement l’un des plus populaires avec Yehudi Menuhin.

Aujourd’hui son autobiographie L’âme et la corde , publiée pour la première fois en 1980, est rééditée chez Bûchet-Chastel,

Lire la suite et écouter le podcast ...


Mission parlementaire sur l'accompagnement des agriculteurs en difficulté et la prévention du suicide

 

23/12/2020

Crédit ci-après
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr




















Le Premier ministre a confié au député Olivier Damaisin une mission parlementaire sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et la prévention du suicide. Le rapport lui a été remis le 1er décembre 2020. Le CGAAER a été mandaté pour accompagner le député.

La mission a auditionné et rencontré une large représentation de partenaires professionnels de l’agriculture et associatifs. Ceux-ci ont montré leur prise de conscience et ont fait part des initiatives qu’ils ont prises. Les constats, très partagés, ont permis de dégager vingt-neuf propositions d’action à mettre en œuvre au plus près des agriculteurs.

Lire la suite ...


L'art brut à l'honneur au musée de la Création Franche

AquitaineOnLine

C'est le 1er musée d'art brut en France et il est métropolitain ! Une collection de 20 000 œuvres y est présentée.

Voir la vidéo ...


Le Mans. Patrimoine : l’étonnante réhabilitation de l’ancien hôpital psychiatrique d’Etoc-Demazy

 Frédérique BRÉHAUT  Publié le 

Le site est bluffant, témoigne Antoine Aumont d’Histoire & Patrimoine, promoteur du programme immobilier d’Etoc-Demazy. Depuis sa fondation en 1828, l’ancien hôpital psychiatrique du Mans dessine les contours d’un monde à part, une enclave singulière dans le quartier, un lieu hors du temps serti dans la ville. Entre la gare à cinq minutes à pied et le parc du Gué-de-Maulny sur les bords de l’Huisne, l’impression d’un ailleurs intemporel est prégnante.

1 000 m² protégés

Du vaste site qui s’étendait jadis jusqu’au boulevard Demorieux, la parcelle classée réhabilitée par Histoire & Patrimoine couvre encore 1 000 m². Au terme de trois ans et demi de travaux, douze bâtiments, dont les architectures et les caractères diffèrent selon leur vocation, ont été parfaitement préservés, avec leur parfaite symétrie, leurs galeries protégées par des arcades, leurs façades claires rehaussées de briques.

De part et d’autre du bâtiment administratif, les pavillons disposés en parfaite symétrie séparaient hommes et femmes. | 
LE MAINE LIBRE – YVON LOUÉ
Lire la suite ...


jeudi 24 décembre 2020

Agen : la psychiatrie ambulatoire dans les murs de la CCI

Publié le 

La Candélie est propriétaire des murs de la CCI. Elle va regrouper certains de ses services externalisés, dans ce même bâtiment pour plus de transversalité dans la prise en charge des patients.

C’est officiel, le CHD La Candélie a racheté le 9 décembre dernier le bâtiment de la CCI pour la somme de 1, 2 million d’euros.

Lire la suite ...


Les suicides à la prison marseillaise des Baumettes ne sont pas une fatalité !

La prison des Baumettes à Marseille a une sordide réputation. Derrière ses murs, des suicides se succèdent dans l'indifférence. Pourtant, ils ne sont pas le fait du hasard mais de dysfonctionnements récurrents liées à des négligences qui démontrent le peu d'attention accordée à la vie des personnes détenues.

Le 2 août 2020 au matin Luc Viviani, 52 ans, est retrouvé pendu dans sa cellule. Il s'est donné la mort durant la nuit. Son codétenu n’a rien entendu. Son père et sa compagne ont déposé plainte contre X pour "homicide involontaire" et  « non-assistance à personne en danger ». Luc Viviani était en détention préventive. Des « dysfonctionnements » -manque de discernement ou négligences sont plus appropriés- ont mené au pire, avec pour point de départ « une faute vénielle » comme le répète inlassablement Jean Viviani, le père de Luc. 

Lire la suite ...


DÉPRESSIONS, AUTOMUTILATIONS ET MÊME TENTATIVES DE SUICIDE CHEZ LES ENFANTS DANS LES CAMPS DES ÎLES GRECQUES

MARDI 22 DÉCEMBRE 2020

Après l'incendie qui a complètement détruit le camp de réfugiés de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, l'Union européenne a promis qu' « il n'y aura plus jamais de Moria ». Pourtant, quatre mois plus tard, plus de 15 000 personnes vivent toujours dans des conditions dangereuses et inhumaines dans les (nouveaux) camps des îles grecques. A l'approche de l'hiver, nos équipes continuent à fournir une assistance médicale sur les îles de Lesbos et de Samos. Nous surveillons également de près les problèmes de santé mentale de nos patients.

Sur l’île de Samos, 3 500 personnes sont piégées à Vathy, un camp construit pour 648 personnes, dans des conditions désastreuses. La plupart d'entre elles vivent dans des abris de fortune, dans la forêt, à côté du campement officiel. Il n'y a pas assez de douches, de toilettes ou d'abris pour se tenir au chaud. Notre équipe de psychologues à Vathy a récemment remarqué une augmentation inquiétante du nombre de patients présentant de très graves symptômes. En novembre, 60 % de nos nouveaux patients ont exprimé des pensées suicidaires et 37 % ont été considérés comme à risque de suicide par notre équipe.

Lesbos
IMPORTANT : Pour autant que nous sachions, l'enfant sur la photo n'est pas un patient ayant eu recours à nos soins de santé mentale. Il s'appelle Sahel, il a 4 ans et a été soigné dans l'ancien camp de Moria pour une blessure à la tête, en février de cette année. Nous ne savons pas non plus si Sahel se trouve actuellement dans le nouveau camp de Lesbos. Où qu'il soit, nous espérons que le Sahel se porte bien. © Anna Pantelia, février 2020.

Lire la suite ...

POURQUOI DIT-ON «PERDRE» SA VIRGINITÉ ?

 


LES 400 CULS

Par Agnès GIARD — 22 décembre 2020

Pour les garçons, il s’agit «d’être à la hauteur». Pour les filles, il faut que ce soit «une chose magnifique». La première expérience de pénétration fait peur : on va «perdre sa virginité». Mais pourquoi parler de «perte» comme au siècle des puritains ? 

«Le Combat de l'Amour et de la Chasteté» de Gherardo di Giovanni del Fora, peint entre 1475 et 1500. Collection de la National Gallery, Londres.
«Le Combat de l'Amour et de la Chasteté» de Gherardo di Giovanni del Fora, peint entre 1475 et 1500. Collection de la National Gallery, Londres.Photo Fine Art Images. Heritage Images via Getty Images

“Psyché Stories” : l'expo psychédélique à découvrir à Paris

Par Théo Dubreuil  22/12/20 

L'expo

L'expo "Psyché Stories" (Floriane Daures)

Jusqu'au 30 décembre, les Franciliens en mal de musées pourront se rapatrier sur le pop-up et l'exposition Psyché Stories au centre commercial Vill'Up, à Paris.

Si, pour cause de pandémie, le Marché de Noël Psychdélique n'a pas lieu cette année, pour pallier ce manque, le Centre d'Art Psychédélique se délocalise au centre commercial de la Villette (Vill'Up), à Paris, pour assurer la continuité du service culturel avec Psyché Stories. Au programme, une exposition dont le cœur est une expérience immersive autour d'œuvres contemporaines et modernes - mais de registres différents de cette esthétique psychédélique -, ainsi qu'un pop-up store qui met cette esthétique psyché à l'honneur.

Lire la suite ...


Jaurès, Durkheim, Lévi-Strauss : il y a un siècle, quand les sciences sociales étaient socialistes

Par Chloé Leprince 23/12/2020

Saviez-vous que Durkheim et Jaurès avaient fécondé, ensemble mais chacun pour soi, la sociologie et le socialisme dans un même bain ? Que Claude Lévi-Strauss s'était rêvé en philosophe du Parti socialiste peu après le Congrès de Tours, il y a tout juste 100 ans ?

Déciller le regard sur le réel et fonder un monde meilleur : à la fin du XIXe siècle, socialisme et sociologie sont intimement liés à la racine de leur germination.
Déciller le regard sur le réel et fonder un monde meilleur : à la fin du XIXe siècle, socialisme et sociologie sont intimement liés à la racine de leur germination. Crédits :  Hulton Archive -Getty

Biais militant, parti-pris, agenda politique masqué… la charge contre les sciences sociales ne faiblit pas et, des médias jusqu’au gouvernement, bien des chercheurs et des chercheuses sont aujourd’hui soupçonnés de travailler à charge en mettant au jour les vicissitudes et le fonctionnement de la société. A minima, de manquer de neutralité, voire de faire preuve de complicité lorsqu’il s’agit d’”islamo-gauchisme”. Toutes ces flétrissures ont en commun leur conséquence : saper la respectabilité d’un champ de recherche et lézarder la crédibilité de certaines disciplines, sociologie en tête.

Lire la suite et écouter les podcasts ...


Les pouvoirs du cerveau - Déchiffrer la conscience

58 min

Disponible du 11/12/2020 au 08/06/2021

Peu à peu, grâce à l'imagerie cérébrale, les scientifiques parviennent à dessiner les contours de notre conscience... Après s'être intéressée au "Ventre, notre deuxième cerveau", la réalisatrice Cécile Denjean se livre à une passionnante exploration du cerveau à travers les méandres de la conscience.

Lire la suite ...


Le quotidien de Rachel, jeune autiste de 17 ans

La France compte plus de 450 000 personnes atteintes de troubles du spectre autistique. Parmi elles, Rachel, une jeune fille de 17 ans, dont l'histoire témoigne de l’isolement des familles face à cette pathologie méconnue et mal prise en charge.

Voir la vidéo ...


A Marseille, dans les quartiers populaires, un suivi à domicile des patients Covid-19


Renforcer les conditions d’accompagnement à domicile des personnes positives. C’est l’objectif « nouveau et ambitieux »qu’a fixé le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une conférence de presse, jeudi 10 décembre, afin d’améliorer le respect de l’isolement par les malades du Covid-19. A Marseille, la formule a fait sourire Yazid Attalah, le président de l’association Santé et environnement pour tous (SEPT). Depuis mars, sa structure milite pour développer le plus largement possible cette « prise en charge globale » des patients. Un suivi que ses équipes mobiles pratiquent au quotidien dans sept des seize arrondissements de Marseille.

“Frantz Fanon”, de Frédéric Ciriez et Romain Lamy

Hannah Attar publié le 

Août 1961, un hôtel à Rome. Frantz Fanon rencontre Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir par l’intermédiaire de Claude Lanzmann. L’écrivain et psychiatre souhaite faire préfacer son dernier écrit, Les Damnés de la terre, par le philosophe existentialiste. Ce week-end durant lequel échangent ces intellectuels constitue le point de départ du travail du scénariste Frédéric Ciriez et du dessinateur Romain Lamy, qui viennent de publier une biographie de Frantz Fanon en bande dessinée (La Découverte, 232 p., 28 €). Au bar de l’hôtel se donnent alors à voir les grandes obsessions du contexte colonial, entre débats sur l’identité noire, la violence, l’oppression, sur fond de révolution psychiatrique.

“Frantz Fanon”, de Frédéric Ciriez et Romain Lary (La Découverte, 2020)
Frantz Fanon, de Frédéric Ciriez et Romain Lary (La Découverte, 2020). © La Découverte, 2020.

L’ouvrage, scénarisé par par le romancier Frédéric Ciriez, est dense – une densité contrastée par la douceur naïve du trait et des couleurs chaudes de Romain Lamy. En superposition à la présentation de la vie de Fanon, de nombreux débats, qui ont fleuri dans le contexte colonial, sont évoqués, parfois sous la simple forme d’une réplique de dialogue. C’est toutefois précisément par les nombreux fils que les auteurs tissent entre des éléments biographiques et le foisonnement intellectuel de l’époque que l’ouvrage se distingue. Certaines tensions éthiques en particulier en constituent le fil rouge, en écho à des problématiques toujours contemporaines. 

Lire la suite ...


Isolement et contention : Une nouvelle loi qui tape à côté

À partir du 1er janvier, les règles de contention et d’isolement changent… Une nouvelle réglementation impossible à mettre en œuvre, pensée sans prendre compte ni le terrain ni les patients de psychiatrie. 
 

On nous demande de faire quelque chose de qualitatif sans nous donner les moyens de le faire », s’agace le Dr Juliette Grémion, cheffe de service au sein du Groupe Hospitalier Paul Guiraud (Villejuif) spécialisé en santé mentale. Une préoccupation certaine qui fait suite à la publication, le 16 décembre dernier, de l’article 84 de la loi de financement de la Sécurité Sociale 2021. A l’ordre du jour ? La mise en place d’un nouveau dispositif d’encadrement pour les décisions de contention et d’isolement.

« La contention, c’est souvent plus de 24h. Et l’isolement, souvent plus de 48h », indique le Dr Ivan Gasman, chef de pôle de l’unité pour malades difficiles Henri Colin (Villejuif) et vice-Président de l'association française des UMD de France (AFUMD). À partir du 1er janvier prochain pourtant, la durée maximale autorisée pour ce type de soin sera respectivement de 6 et 12 heures. Une prescription renouvelable pendant 24h pour la contention et 48h pour l’isolement. « À titre exceptionnel, le médecin peut renouveler au-delà des durées totales prévues », précise tout de même la loi qui conditionne cette option à l’information impérative d’un juge des libertés et de la détention (JLD), ainsi qu’à la famille.  

Lire la suite ...


Rennes : un foyer de Covid à l'hôpital psychiatrique

Publié le 23/12/2020

Des cas de Covid-19 ont été décelés à l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes depuis le 15 décembre. La direction n'en a dévoilé l’existence que ce mardi 22 décembre en fin d’après-midi. Sans toutefois révéler le nombre de personnes concernées.

L'hôpital psychiatrique, Guillaume Regnier à Rennes compte plusieurs patients et salariés contaminés par la Covid-19.
L'hôpital psychiatrique, Guillaume Regnier à Rennes compte plusieurs patients et salariés contaminés par la Covid-19. • © GoogleMaps

Ce n’est que ce mardi 22 décembre en fin d’après-midi que la direction de l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes a dévoilé des contaminations à la Covid-19 au sein de son unité de soin longue durée. Pourtant, les premiers cas avaient été constatés huit jours plus tôt, le 15 décembre. Ni la direction, ni l’agence régionale de santé (ARS) ne communiquent le nombre de cas dépistés. Mais d’après nos informations, il y a quelques jours, 28 des 40 résidents étaient positifs ainsi que huit soignants.


Jean-Claude Ellena : «Exister, c’est sentir»

Par Catherine Calvet — 23 décembre 2020 

Valentine Reinhardt

L’ancien «nez» d’Hermès publie un atlas des odeurs qui est aussi une histoire naturelle de la parfumerie et de ce sens ignoré qu’est l’odorat.

Dans son dernier ouvrage, Atlas de botanique parfumée(Arthaud), le célèbre parfumeur Jean-Claude Ellena, auteur de Terre d’Hermès, de Globe ou de l’Eau du navigateur, nous fait découvrir un peu de sa bibliothèque des odeurs, de sa palette de parfumeur. Illustré à la façon d’un herbier, c’est à la fois un livre d’histoire naturelle, un carnet de souvenirs et de voyages. Nez de la maison Hermès durant quatorze ans, il raconte ici la métamorphose, mystérieuse et surprenante, de certaines matières premières parfois malodorantes. Au gré de textes sur les racines, fleurs, sécrétions, ou feuilles, on devine aussi une histoire de la parfumerie, de son passé artisanal à son présent industriel. Et une histoire de ce sens longtemps ignoré, l’odorat.

Comment un «nez» traverse-t-il cette période de confinement avec masque ?

Mal, car exister, étymologiquement c’est sentir. Il y a encore 200 ans, le verbe sentir signifiait «comprendre par les sens», cela ne se limitait donc pas à l’odorat et représentait aussi une forme d’intelligence, une intelligence sensible, par le toucher, par l’ouïe. D’ailleurs aujourd’hui encore, sentire en italien se traduit par «entendre» en français. De même, en chinois, sentir signifie «écouter». Toutes ces déclinaisons étrangères disent à quel point l’odorat est un sens complexe qui nous permet d’appréhender la vie.

Si on perd l’odorat, un des symptômes du Covid-19, on perd beaucoup de ses facultés à apprécier la vie. L’odorat est essentiel dans sa relation à l’autre. Avant, on disait qu’on ne pouvait pas sentir quelqu’un pour dire qu’on ne l’appréciait pas. L’attirance olfactive au sein d’un couple est souvent inconsciente. Et quand il y a désamour, certaines odeurs deviennent insupportables et annoncent la fin d’une relation.

L’odorat est aussi une voie d’accès à la mémoire, et à une mémoire d’autant plus précieuse qu’elle porte sur des souvenirs qui n’ont pas été forcément verbalisés mais qui marquent des événements fondamentaux de notre vie. Quant au masque, il est sûrement utile mais il faut en changer souvent, sinon on finit par respirer nos propres miasmes.

Au Royaume-Uni, l’année terrible de l’artiste Tracey Emin

L’exposition croisée Tracey Emin-Edvard Munch à la Royal Academy of Arts a été interrompue par l’épidémie de Covid-19. Elle concluait une année marquée par la maladie pour la star de l’art international. 

Par 

Publié le 23 décembre 2020


Tracey Emin posant à la Royal Academy of Arts, dans une salle de l’exposition « The Loneliness of the Soul », fermée au public le 15 décembre.
Tracey Emin posant à la Royal Academy of Arts, dans une salle de l’exposition « The Loneliness of the Soul », fermée au public le 15 décembre. DAVID PARRY / ROYAL ACADEMY OF ARTS

LETTRE DE LONDRES

C’était un des rares événements culturels de cette fin d’année à Londres : inaugurée mi-novembre, l’exposition croisée Tracey Emin-Edvard Munch à la Royal Academy of Arts, intitulée « The Loneliness of the Soul » (« la solitude de l’âme ») a dû fermer mardi 15 décembre, après que la capitale britannique a été classée dans la catégorie « alerte maximale », l’épidémie de Covid-19 y étant fortement repartie à la hausse.