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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 11 octobre 2020

« En psychiatrie, compartimenter n’est pas soigner »


Chefs de service, responsables en psychiatrie ou psychiatres, plus de 60 signataires s’élèvent, dans une tribune au « Monde », contre la réforme introduisant la tarification par compartiments, selon eux une rationalisation à outrance négligeant « ce qui fait la possibilité même du soin ».

Publié le 08 octobre 2020


Tribune. Votée en 2019, la loi de financement de la Sécurité sociale comporte dans son article 34 la réforme du financement de la psychiatrie. Ce financement consiste en un mode de tarification par compartiments que nous appelons T2C du fait de sa proximité avec la T2A (tarification à l’activité, appliqués aux services de médecine, chirurgie et obstétrique) dont les effets délétères ont été dénoncés à de multiples reprises, avec un paroxysme lors de la crise Covid. Les compartiments en question sont notamment :

- un compartiment géo-populationnel dont le but annoncé est de rééquilibrer les disparités territoriales, ce que l’on pourrait saluer, mais qui encourage en réalité « l’offre » libérale en réduisant ainsi le financement des hôpitaux non universitaires ;

- un compartiment lié à la « file active » correspondant au nombre de patients vus au moins une fois dans l’année. L’existence de ce compartiment entraîne mathématiquement une incitation à voir le plus grand nombre de patients en un temps le plus réduit. Cela consacre les pratiques de consultations (très) ponctuelles, l’« expertise » et les programmes thérapeutiques courts connus pour être sélectifs et peu adaptés aux personnes les plus en souffrance.

- des compartiments complémentaires : qualité, codage, transformation, nouvelles activités et recherche.

VIDEO. Covid-19 : "privés d'une partie de leur visage", comment les adolescents s'adaptent au port du masque

France 3 Rhône Alpes & Alpes | GCProductions

Publié le 09/10/2020

En classe, les élèves portent le masque en permanence pour éviter la propagation du Covid-19. De quoi changer la façon de regarder les autres à l'adolescence. Reportage au lycée Ferdinand Buisson à Voiron en Isère.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/DMZvznR53RgRyysOd_Q4Lcnfl38/600x400/regions/2020/10/08/5f7f46b7455ba_18h50_itw_ados_lyc_e_voiron-00_00_17_24_2-5034256.jpg

Un élève masque au lycée de Voiron, le 8 octobre 2020 • 

© France Télévisions

Ils portent le masque quasiment tout au long de la journée pour se protéger de l'épidémie de Covid-19. En classe, comme au lycée Ferdinand Buisson à Voiron dans l'Isère, les élèves sont masqués de manière systématique en classe. Pour les plus jeunes qui sont entrés en seconde en septembre, se faire des amis est donc une tâche plus compliquée qu'avant. "On a du mal à faire de nouvelles rencontres avec le masque. On n'a pas la même approche qu'avant où on pouvait faire la bise et tout", dit Alice Plaisantin, une élève du lycée.

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Frédéric Atger, psychiatre : « L’isolement social des jeunes adultes est un danger majeur de cet automne »



Les moyens déployés pour la prise en charge de la santé mentale des étudiants sont largement insuffisants, selon Frédéric Atger, psychiatre, responsable du bureau d’aide psychologique Pascal, à Paris.

Propos recueillis par  Publié le 10 octobre 2020

Cours en partie ou totalement à distance, projets incertains, activités associatives ou sportives réduites et, pour certains, isolement contraint et maladie… Cette rentrée, marquée par de multiples inconnues et par une difficulté à nouer des liens sociaux ou amicaux, est à haut risque pour la santé psychique et le développement des jeunes adultes, alerte Frédéric Atger. Psychiatre, il est le responsable du bureau d’aide psychologique universitaire Pascal à Paris, en lien avec la Fondation Santé des étudiants de France. Il s’inquiète des moyens insuffisants déployés pour prendre en charge la santé mentale des étudiants, alors que, dans son centre, 300 personnes sont inscrites sur liste d’attente.

Pendant le confinement, de nombreux spécialistes s’étaient alarmés de la détérioration de la santé psychique des jeunes adultes. Sommes-nous toujours dans une phase critique ?

REPORTAGE. Le médecin légiste autopsie aussi les vivants

Publié le 

Renaud Clément, chef du service de médecine légale du CHU de Nantes, l’un des sept médecins légistes qui examinent les victimes pour établir les ITT (interruption totale de travail).

Renaud Clément, chef du service de médecine légale du CHU de Nantes, l'un des sept médecins légistes

qui examinent les victimes pour établir les ITT (interruption totale de travail).

« Je suis quelqu’un de simple, pas méchante vous savez. » Les épaules basses, une femme sèche ses larmes dans la petite salle de consultation de l’unité médico-judiciaire du CHU de Nantes. Elle vient de raconter au docteur Renaud Clément, chef du service de médecine légale, que son frère l’a molestée et insultée. Une querelle de famille qui a dégénéré. Résultat : une clavicule cassée, un dépôt de plainte, et un moral en berne.

Ici, les médecins ne soignent pas les maux. Ils les mesurent. Délicate mission nécessaire à l’exercice de la justice pour évaluer l’importance d’une blessure somatique ou psychologique causée par un tiers, accidentellement ou volontairement.


« La médecine de la violence »


L’échelle est donnée en jours d’ITT. Trois semaines pour cette sœur. « Rien à voir avec un arrêt de travail. C’est l’incapacité, même minime, à pouvoir accomplir les actes de la vie courante », explique Renaud Clément. Une incapacité qu’il faut estimer en quelques minutes. Pas évident. « Il n’y a pas de grille. Disons que ce serait cinq jours pour un nez cassé sans opération, dix s’il y en avait une », confie Renaud Clément.

Pour les blessures physiques, un cliché radio et un examen médical suffisent. Réglette à la main, le légiste mesure toutes les traces laissées sur le corps. Ça se complique pour les bleus à l’âme. Comme cette femme, agressée en pleine rue par son conjoint, qui lui a arraché sa robe, mettant à nu une compagne qu’il sait extrêmement pudique. En larmes, elle semble revivre la scène en la racontant. Un traumatisme profond qui pèse dans l’évaluation de l’expert : 21 jours d’ITT.

Les rendez-vous s’enchaînent à un rythme soutenu. Sans jamais brusquer, y compris lorsqu’il faut calmer la logorrhée d’une victime ou répéter plusieurs fois les questions à une patiente étrangère accompagnée par une traductrice. Tous repartent sans connaître le nombre de jours d’ITT établi. L’information sera transmise à l’enquêteur chargé du dossier, puis au procureur.

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« Les personnes éco-anxieuses sont lucides dans un monde qui ne l’est pas »

Selon le Dr Alice Desbiolles, médecin spécialisée en santé environnementale, le contexte sanitaire actuel nous rappelle la nécessité urgente à se préparer aux changements environnementaux à venir.

Propos recueillis par  Publié le 10 octobre 2020

Alice Desbiolles est épidémiologiste et médecin de santé publique spécialisée en santé environnementale.

La pandémie de Covid-19 a surgi alors que les nouvelles inquiétantes sur l’état de notre planète s’accumulent. De plus en plus de personnes ressentent une forme d’angoisse liée à ces événements, l’éco-anxiété. Autrice de L’Eco-anxiété. Vivre sereinement dans un monde abîmé (Fayard, septembre 2020), Alice Desbiolles est épidémiologiste et médecin de santé publique spécialisée en santé environnementaleLoin de pathologiser ce mal-être, elle invite à le dépasser par l’action et à tirer les leçons de la crise sanitaire.

Peut-on considérer l’éco-anxiété comme une réponse normale aux bouleversements de notre écosystème ?

Tout d’abord, il faut comprendre que l’éco-anxiété est une sensibilité au monde, un rapport à celui-ci qui est très rationnel. Cette angoisse prospective, qui anticipe l’effondrement du monde et la disparition de la nature telle qu’on l’a connue, s’appuie sur une forme de véracité scientifique. Les éco-anxieux sont souvent très documentés et d’ailleurs, l’élément déclencheur de leurs angoisses est principalement une information ou une actualité sur le changement climatique. De là va s’amorcer un questionnement, une forme de prise de conscience qui va conduire ces personnes à identifier de plus en plus de problèmes et leur interconnexion. On passe alors d’une éco-anxiété simple à une forme plus complexe. L’étape finale de cette pensée en réseaux est de réaliser que les solutions à mettre en œuvre pour contrer ces événements sont très complexes, du fait de cette imbrication des problèmes.

Il est important de ne pas pathologiser ces émotions. Les personnes éco-anxieuses sont courageuses, elles sont lucides dans un monde qui ne l’est pas. Ne pas l’être est une manière de ne pas affronter la réalité. En cela, on ne peut pas dire que l’on ait affaire à une maladie mentale. Devenir éco-anxieux, c’est plutôt entamer une quête identitaire, bouleverser sa vision de soi, son rapport à soi-même et aux autres, au monde.

Comment la téléconsultation bouleverse la relation patient-médecin

En France, patients comme médecins ont longtemps boudé cette forme de consultation. Mais son remboursement par la Sécurité sociale et la crise sanitaire ont fait décoller les chiffres en flèche.

Publié le 09 octobre 2020

Tous les rituels sont chamboulés. A commencer par celui de la salle d’attente.

Depuis sa chambre, parfois directement dans son lit. Dans la voiture, garée au parking, ou dans la rue. En balade en forêt, ou sur la plage… Depuis le confinement, les patients ont pris l’habitude de consulter un médecin ailleurs que dans son cabinet. Ce sont désormais eux qui choisissent le cadre de la consultation. Mais dans quelle pièce laisser entrer virtuellement le docteur ? On avait perdu l’habitude de lui donner accès à nos intérieurs. « Ça me rappelle les visites à domicile de mon enfance, constate Marie, 49 ans. Quand j’étais petite, dans le Nord, on allait très peu chez le docteur, c’est lui qui venait chez nous… » Cette pratique ayant complètement disparu, il n’y a plus que la médecine d’urgence qui se déplace désormais au domicile des gens.

La téléconsultation, c’est encore autre chose. Comme une téléportation du docteur, sauf qu’il n’est jamais physiquement là. En France, patients comme médecins ont longtemps boudé cette forme de consultation, seulement envisagée comme une solution aux déserts médicaux. Mais son remboursement à 100 % par la Sécurité sociale et la crise sanitaire ont fait décoller les chiffres en flèche : la Caisse primaire d’Assurance-maladie comptait 40 000 téléconsultations en février 2020 contre 4,5 millions en avril, au cœur du confinement. Depuis ? 650 000 en août et… 1,2 million pour septembre. De quoi l’inscrire durablement dans les nouveaux usages ?

Pour les médecins, il s’agit littéralement de travailler autrement, qu’ils soient généraliste, ORL, oncologue, dermato ou psy, comme Rachel Trèves. « Il me manque les corps ! », clame cette spécialiste de l’accompagnement des couples en parcours d’AMP (assistance médicale à la procréation). « Dans mon cabinet, beaucoup de choses se disent aussi au-delà des mots. La posture, les yeux, tous les gestes silencieux sont des informations… A travers l’écran, je ne peux pas tendre une boîte de mouchoirs ! »

Quel avenir pour la psychiatrie en Afrique ?

Quel avenir pour la psychiatrie en Afrique? Cette question prend de l’acuité dans le contexte actuel de la pandémie de covid-19 qui oblige à repenser l’organisation et la dispensation des soins aussi bien en Afrique que dans le reste du monde. Nous nous sommes appuyé pour répondre en grande partie aux travaux et à l’action d’un psychiatre zimbabwéen qui s’appelle Dixon Chibanda.

Ce numéro de parole de psy est entièrement dédié à un de mes aînés dans la profession médicale, je cite le Docteur Jean-Robert Ngola. Il y a peu, alors qu’il travaillait au Nouveau Brunswick au Canada, il a été accusé d’avoir été le patient 0 de la covid-19 par le premier ministre de la province. Cela lui a valu un traitement indigne de la part de certains malgré le soutien indéfectible de ses patients.

Aujourd’hui le Docteur Ngola a quitté le Nouveau Brunswick et travaille désormais dans la province du Québec.  Il a été blanchi de tout soupçon. Nous pensons à lui.

Quel avenir pour la psychiatrie en Afrique?

Cette question prend de l’acuité dans le contexte actuel de la pandémie de covid-19 qui oblige à repanser l’organisation et la dispensation des soins aussi bien en Afrique que dans le reste du monde.

Nous nous sommes appuyés pour répondre en grande partie aux travaux et à l’action d’un psychiatre zimbabwéen qui s’appelle Dickson Chibanda.

Il a publié en 2017 une lettre dans le Lancet une lettre intitulée :

The future of psychiatry in Africa-thinking outside the box.

Vous vous demandez alors certainement pourquoi est-ce que la parole de Dixon Chibanda mnérite d’être écoutée.

Aussi vais-je commencer par faire tracer un petit portrait du personnage.

Qui est Dixon Chibanda?

Dixon Chibanda est un psychiatre zimbabwéen qui a formé les grands-mères à détecter et soigner la dépression. Il est parti de l’idée ci-après : dans les communautés africaines, il y a plus de grand-mères que des psychiatres. Les grands-mères sont importantes au sein des communautés et sont écoutées. On peut donc les former à écouter les patients souffrant de dépression dans la communauté. C’est ce qu’il a appelée la thérapie du banc ou bench thérapie  ou encore le banc de l’amitié.

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Santé mentale : Trois psychiatres pour tout le Burundi !

 Iwacu

 Emery Kwizera    10/10/2020

Santé mentale : Trois psychiatres pour tout le Burundi !

Dr Angélus Nindereye : « Les médecins généralistes se spécialisent dans des secteurs plus rémunérateurs. »

Le Burundi célèbre ce samedi la journée dédiée à la santé mentale. Pourtant, le pays manque cruellement de médecins spécialisés et les structures de prises en charge sont loin d’être suffisantes.

« A ce jour, le Burundi ne compte que trois psychiatres», a indiqué vendredi le Dr Angélus Nindereye, Psychiatre à l’Hôpital militaire lors d’une conférence universitaire organisée au campus Kamenge à l’occasion de la journée internationale de la santé mentale qui est célébrée ce 10 octobre.

Dr Nindereye estime que cette situation est liée au fait que les médecins généralistes préfèrent d’autres spécialités qui génèrent plus de revenus. Pour S.B., un étudiant finaliste en médecine, le manque de psychiatres est aussi lié au manque de volonté du gouvernement qui ne met pas la formation en psychiatrie dans ses priorités. Récemment, confie-t-il, le gouvernement a envoyé des médecins pour faire des spécialités au Maroc, mais il n’a pas prévu la formation d’un psychiatre.

« Trois psychiatres pour une population de plus 10 millions d’habitants c’est insuffisant », a réagi Annick Nikokeza, coordinatrice nationale de la Plateforme des Intervenants en psychosocial et en Santé mentale (PPSM). Mais il tranquillise : « La prise en charge ne se limite pas uniquement aux médicaments qui sont donnés par les psychiatres, il y a aussi le rôle des psychologues pour accompagner les malades qui ont besoin d’être stabilisés. » Néanmoins, elle regrette que les institutions de prise en charge psychologique sont aussi peu nombreuses.

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Syrie : l’enfance brisée ARTE Reportage

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25 min

Disponible du 08/10/2020 au 15/09/2023

Encerclée par les forces du régime et son alliée russe, la population de la province d’Idleb ne reçoit quasiment plus d’aide humanitaire et les familles les plus vulnérables sont contraintes à faire travailler leurs enfants pour survivre. Beaucoup d’entre eux ont quitté les bancs de l’école pour travailler, comme Hammoudé, 12 ans, devenu soutien de famille, et son frère Karmou, 9 ans. Tous deux s’épuisent dans un garage contre un salaire de misère. Mais pour faire vivre leur famille, ils sont prêts à tous les sacrifices. Une équipe de journalistes syriens a suivi leur quotidien et témoigne des ravages de la guerre à hauteur d’enfant.

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L'école dans les ruines, près de Taëz, au Yémen

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09/10/2020

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C'est dans un décor surréaliste que les élèves ont repris les cours ce jeudi à l'école Al-Wehdah, près de Taëz, au Yémen.

Des murs éventrés par les bombardements, un trou béant au-dessus de leur tête… De leur école, il ne reste quasiment que des gravats.

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Editorial de Elisabeth Roudinesco, présidente de la SIHPP

 Bulletin de la SIHPP 

9 octobre 2020 


Dans notre Bulletin du 24 juillet 2020, je soulignais, concernant la situation de Fethi Benslama, membre du CA de la SIHPP, accusé depuis septembre 2018, de violences sexuelles envers des collègues et doctorantes de l’Université de Paris VII, que celui-ci n’avait pas réussi à obtenir le rapport de l’enquête administrative de l’IGAENR, diligentée par Madame Christine Clerici, aujourd’hui présidente de l’Université de Paris, c’est-à-dire de la Coordination des Universités de Recherche Intensive Françaises (CURIF). Cette situation était et reste d’autant plus inacceptable que divers verbatims  de ce rapport ont circulé parmi les enseignants et les étudiants, faisant état de dysfonctionnements internes à l’UFR d’études psychanalytiques, à l’Institut Humanité, Sciences et Sociétés (IHSS) et au Centre de recherches en psychanalyse, médecine et sociétés (CRPMS).  

Il y a maintenant un fait nouveau : dans un document daté du 26 novembre 2019, le service du Procureur de la République a décidé le classement sans suite de ce dossier : « Les faits ou les circonstances des faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête. Les preuves ne sont donc pas suffisantes pour que l’infraction soit constituée et que des poursuites pénales puissent être engagées », à propos de faits dits  de « harcèlement moral et harcèlement sexuel »

En clair, cela veut dire que Fethi Benslama est blanchi de toute accusation par la justice française, faute de preuves. Il faut donc se féliciter de ce jugement qui appelle néanmoins quelques commentaires.