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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 2 avril 2020

Comment expliquer le coronavirus, les gestes barrières et le confinement aux enfants ?

Publié le 01/04/20 

Aidants professionnels et familiaux doivent expliquer aux enfants la crise du coronavirus, l'importance des gestes barrières et du confinement. Cette fiche pratique propose une revue non exhaustive des ressources disponibles en ligne.
Face à cette situation inédite, les professionnels ont inventé, souvent chacun de leur côté, des solutions pour expliquer aux jeunes enfants et au moins jeunes en situation de handicap la pandémie de Covid-19, l'importance des gestes barrières et du confinement mais aussi aider les aidants naturels et professionnels. Ils proposent également des outils pour exprimer les émotions ou stimuler les enfants qui ne peuvent plus bénéficier des services éducatifs et rééducatifs habituels.

En bande dessinée et en vidéo

Dessinée par Marguerite de Livron et rédigée par son frère Paul de Livron, Coco le virus est devenue la star des explications en bande dessinée, référencée par de nombreux sites professionnels. Psychomotricienne de formation, Marguerite de Livron a travaillé plusieurs années auprès d'enfants et d'adultes porteurs de handicaps. Elle réside actuellement en Suisse où elle ne peut exercer son métier. Alors elle a décidé de se consacrer à sa deuxième passion : l'illustration. Après le développement de la pandémie, sa bande dessinée Coco le virus est devenue une saga. De nouvelles planches abordent un thème différent qui suit l'évolution de la crise ou qui répond aux questions que soulèvent les enfants lecteurs. Toutes les histoires sont téléchargeables gratuitement sur le site Cocovirus.net et traduites en 7 langues.

Coco le Virus propose déjà une douzaine de planches qui abordent un aspect différent.
Coco le Virus propose déjà une douzaine de planches qui abordent un aspect différent.

La culture japonaise explique-t-elle ses faibles chiffres COVID-19 ?

The Japan Times

PAR ROCHELLE KOPP  1er AVR.2020

JAPON

Alors que la pandémie de COVID-19 se propage et que le nombre de personnes infectées et de décès montent en flèche dans divers endroits à travers le monde, un puzzle en cours a été l'augmentation relativement lente de ces chiffres au Japon. (Bien qu'à ce jour, les chiffres ont commencé à grimper de manière inquiétante.)
L'une des principales raisons du faible nombre d'infections enregistrées est que le Japon a imposé des critères stricts pour être éligible au test, en se concentrant sur le fait de donner des tests uniquement aux personnes qui ont eu des fièvres depuis plus de quatre jours combinées avec des voyages à l'étranger, un contact étroit avec une personne infectée. personne ou symptômes pulmonaires suffisamment graves pour justifier une hospitalisation. Le but de cette approche n'a pas été d'identifier toutes les personnes infectées, mais plutôt de concentrer les ressources sur celles qui ont le plus besoin de traitement et de suivre les grappes d'infection.
Il a également été signalé que les médecins japonais utilisaient les nombreux scanners CT du pays pour identifier la pneumonie qui est un résultat courant du nouveau coronavirus, qui est ensuite traité mais souvent sans qu'un test de COVID-19 ne soit effectué. Ainsi, certaines personnes traitées pour ce qui est probablement COVID-19 ne seront pas comptabilisées comme des cas confirmés dans les statistiques.

À quoi rêvent les Japonaises d'aujourd'hui ?

1S
i dans l’imaginaire japonais l’apocalypse est un thème majeur traité par le cinéma, la peinture et l’imagerie manga, le tsunami de mars 2011, avec son tragique contrecoup nucléaire, fait ressurgir le spectre de la catastrophe, intimement lié à l’histoire ancienne et récente de l’archipel. Tokyo Magnitude 8 (2009), entre autres mangas visionnaires, résonne étrangement aujourd’hui. Il évoque les suites d’un puissant tremblement de terre sur la capitale, tout comme A Spirit of the Sun imagine un terrible séisme, suivi d’un tsunami qui ravage Tokyo et provoque l’éruption du mont Fuji. En créant technologiquement l’illusion et le rêve qui nous apparaissent plus réels que le réel, l’image virtuelle se détachait jusque-là de la réalité physique pour nous transporter dans un néo-monde où la matérialité du corps s’estompait, devenant stricto sensu hors jeu. Mais face à une réalité qui vient valider les jeux hors norme du virtuel, quel statut donner à ces expressions cataclysmiques de cauchemars venus hanter les consciences ? S’agit-il d’exorcismes ou de prémonitions ? Et s’il est question d’exorcismes, que devient dès lors le féminin, cible d’une fantasmatique des plus complexes qui ne date pas d’hier ? Pour exemple, la célèbre estampe érotique d’Hokusaï (vers 1814), Le rêve de la femme du pêcheur (ci-contre) est, de ce point de vue, très signifiante. Elle nous montre une femme s’accouplant avec une pieuvre monstrueuse.

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La thématique du corps féminin livré à autant de succions voluptueuses nous laisse entrevoir la proximité d’une étreinte fatale, dont les yeux morts et spongieux de la créature tentaculaire seraient l’augure [2]

[2]
. Jouit-elle ? Rêve-t-elle ? Meurt-elle ? Comment interpréter cette vision de femme, comme disait Edmond de Goncourt, « évanouie dans le plaisir, comme un cadavre ». Nous savons que la tradition japonaise a toujours lié intimement le registre de l’érotique à celui de la mort, et depuis des siècles les pêcheuses sont enveloppées d’un parfum vénéneux. Dans l’imaginaire japonais, la mer c’est la mort. C’est de la mer que les morts viennent visiter les vivants. La réalité était cristallisée dans le rêve et les cauchemars qui hantaient les consciences ont rendu encore plus réel le spectre de la catastrophe avec lequel les Japonais ont toujours vécu. Mais à la conscience plus ou moins inquiète de la menace qu’a toujours fait peser la nature, s’est ajoutée, depuis 1945, la terreur atomique. Godzilla, gigantesque lézard monstrueux, produit de mutations post-Hiroshima, apparaît dans les studios de cinéma japonais en 1954. Mais aujourd’hui, à quoi rêvent les femmes de pêcheurs lorsque la réalité rejoint la fiction et que leur environnement a été dévasté ? Quels sont les fruits qu’elles craignent d’engendrer ? Plusieurs mois après les explosions et la fusion des cœurs de réacteurs nucléaires de Fukushima-Daïchi, les villes situées aux alentours de la centrale (soit au-delà des 30 km fixés comme zone de danger) n’ont toujours pas été évacuées, et face à cet ennemi invisible, inodore, silencieux, la population met en cause le gouvernement, et considère que le pays ne protège pas ses enfants [3]

[3]
. Nombreux sont ceux qui réclament l’évacuation des enfants, des jeunes filles et des femmes enceintes. Ils se sont constitués en une association qui a demandé aux enfants de Fukushima d’écrire des lettres sur ce qui se passe dans leur région où règne le silence de l’atome. Parmi ces lettres, il y a celle d’une petite fille de 9 ans qui demande : « Est-ce que j’accoucherai d’un enfant normal quand je serai grande ? » On voit bien ici qu’en se mêlant de tout, le sexuel est « coextensif à l’ensemble des activités humaines dans lesquelles il ne demande qu’à s’immiscer » (André, 1999, p. 144), jusques et y compris dans la catastrophe nucléaire. Quand la femme du pêcheur d’Hokusaï garde les yeux fermés dans cet accouplement tentaculaire, à quoi rêve-t-elle ? Quand celle de « Fécondation impie » (voir la bande dessinée de Kanako Inuki, La femme défigurée, T.2, Delcourt, cf. p. suiv.) qui annonce l’horreur de Parasitic Beast, a les yeux grands ouverts, que regarde-t-elle ? Entre rêve et vision hallucinée, il y a l’écriture du désastre dont les mangas, énigmatiques peintures affolées d’étranges scènes primitives, se font l’écho.


mardi 31 mars 2020

Devenir grand

france.tv



diffusé le mar. 31.03.20 à 23h05
disponible jusqu'au 31.05.20
société - 58 min - 2020 - tous publics

Comment relever, jour après jour, le défi de grandir, ensemble ?

"Devenir Grand" nous emmène dans trois classes, aussi ordinaires qu’extraordinaires, et dévoile ce qui se joue entre enseignants et élèves, le temps d’une année scolaire, pour permettre à chacun de s’épanouir, individuellement et collectivement.

Comment l’école peut-elle accompagner les élèves et les aider à grandir, jour après jour?

Dans une époque de crises politiques, sociales, environnementales ou sanitaires, comment l’école peut-elle contribuer à former une nouvelle génération de citoyens responsables, capables de changer positivement le monde ?


Musique et Santé, Institut Gustave Roussy





France 2, Mille et une vies : Reportage sur un des aspects du travail de Musique et Santé à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif. Jean-Marie Gérintes, musicien intervenant, nous parle de ses interventions dans le Département de Cancérologie de l'Enfant et de l'Adolescent du Dr Valteau-Couanet


A l’Ehpad des Quatre-Saisons, la vie et la mort au jour le jour

Par    Publié le 31 mars 2020

[Les Quatre-Saisons, où vivent 65 résidents, fait partie des quelque 7 000 Ehpad que compte la France. Dans cette maison de retraite de Bagnolet, en banlieue proche de Paris, le quotidien a été totalement bouleversé, à partir de la mi-mars, par les mesures de protection contre le virus. Les visites étant interdites, récit de la vie confinée.]

«Le coronavirus aura un effet dévastateur quand on fera le décompte des morts de la rue»

Par Sylvain Mouillard — 
Des SDF trouvent refuge sous la gare de Lyon, à Paris, en février 2018.

Des SDF trouvent refuge sous la gare de Lyon, à Paris, en février 2018. Photo Cyril Zannettacci pour Libération

Le collectif «Les morts de la rue» rend ce mardi son hommage annuel aux 569 personnes sans domicile décédées en 2019. Un chiffre largement sous-estimé.

La cérémonie devait se dérouler dans le square Serge-Reggiani, situé dans le XIXarrondissement de Paris. Une liste de 569 noms égrenée pour rendre hommage aux «morts de la rue» de l’année 2019, tout à la fois pour «interpeller les pouvoirs publics» mais aussi donner une identité à ces personnes sans-domicile et «faciliter le deuil» de leurs proches, familles, amis et voisins… En conclusion, des pétales de fleurs devaient être jetés dans le canal de l’Ourcq. Mais le confinement décidé pour lutter contre l’épidémie de coronavirus est venu mettre à mal les plans du collectif «Les morts de la rue», créé en 2002 par des travailleurs sociaux et des personnes sans logis. «On a envisagé de reporter notre hommage annuel, mais avec une grande inconnue sur la date à laquelle il pourrait avoir lieu, confie Cécile Rocca, la coordinatrice. Finalement, on a opté pour une cérémonie virtuelle.»

«Pendant cette période, il faut maintenir les liens le plus possible»

Par Sibylle Vincendon — 
La semaine passée, l’angoisse a été le cinquième diagnostic le plus posé par SOS Médecins.
La semaine passée, l’angoisse a été le cinquième diagnostic le plus posé par SOS Médecins. Photo Clémence Losfeld. Hans Lucas

Jean-Dominique Nicolas est psychiatre et a été médecin en sous-marin où les équipages vivent parfois confinés plus de deux mois. Il décrit à «Libération» les ressorts psychologiques d’une telle épreuve.

Les usagers confinés des établissements médico-sociaux témoignent de leur engagement

Publié le 30/03/20 

Confinés, des usagers et parents d'enfants en situation de handicap témoignent sur la toile et dans la presse. Un jeune garçon fait un don à un Ehpad... La rédaction d'Hospimedia a sélectionné des événements marquants de la semaine écoulée.
[Médiathèque] France 3 Grand-Est se fait l'écho de la mise en ligne d'un clip musical Confinés sur l'air de Libérée, délivrée de La Reine des neiges, réalisé avec les résidents d'une maison d'accueil spécialisée (Mas) de Cormontreuil (Marne) gérée par l'association d'aide aux infirmes moteurs cérébraux du Nord et de l'Est. "Ce clip, on en a eu l'idée car on a une équipe d’animation avec une salariée qui anime une chorale. Une aide-soignante [...] qui chante très bien [...]. Cela a resserré les liens, certains pleuraient, des familles nous ont dit que c'était super", raconte Fabienne Ducerf, chef de service socio-éducatif. Dans cet établissement, les résidents sont 44 en temps normal. En ce moment, ils sont 31, âgés de 18 à 80 ans.

Coronavirus : le confinement aurait sauvé 2 500 vies en France selon une étude

Camille Roux
| 31.03.2020
Le confinement et d'autres mesures prises pour freiner l'avancée de l'épidémie de Covid-19 auraient déjà porté leurs fruits, selon des chercheurs britanniques. « Nous estimons que les mesures actuelles en place jusqu'à, au moins, la fin mars, auront évité la mort de 59 000 personnes dans 11 pays jusqu'au 31 mars », affirment des chercheurs de l'Imperial College de Londres dans une étude mise en ligne ce lundi. Ces universitaires spécialistes en épidémiologie et en mathématique ont modélisé la dynamique de l'épidémie en Europe et estimé le freinage de la contagion par SARS-CoV-2, à la suite des différentes dispositions prises dans les pays étudiés à des dates différentes les uns des autres.

Covid-19 : 1 200 professionnels de l'AP-HP contaminés, dont 40 % de médecins

PAR 
ANNE BAYLE-INIGUEZ -  
PUBLIÉ LE 31/03/2020

Crédit photo : AFP
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a réuni les membres de son conseil de surveillance pour faire un point complet sur l'organisation du CHU francilien face à la pandémie. En sont ressortis de nouveaux chiffres rendus publics ce lundi 30 mars.
Sous la présidence d’Anne Hidalgo et en visio-conférence, le DG Martin Hirsch a rappelé que 1 400 patients positifs au Covid-19 étaient hospitalisés à l'AP-HP ce même vendredi, dont 650 en réanimation. Le directeur général de l'établissement a évoqué une « montée en charge importante depuis quatre jours avec 150 patients de plus chaque jour hospitalisés en réanimation », lit-on dans le compte rendu du conseil de surveillance.
Autre chiffre préoccupant : le nombre de professionnels de l’AP-HP contaminés depuis le début de l’épidémie s’élève à 1 200 personnes « avec une proportion importante de médecins, proche de 40 % ».

COVID-19 : premières leçons internationales

Univadis

Serge Cannasse   26 mars 2020

Vis-à-vis de la lutte contre l’épidémie de COVID-19, le recul est à présent suffisant pour commencer à savoir ce qui marche ou pas et plus généralement, pour identifier les forces et les faiblesses des systèmes de santé, voire des systèmes sociaux.
1) CE QUI MARCHE
1-1) La meilleure stratégie est de tester tôt, souvent et largement.
C’est la première et la plus importante leçon que tirent Max Fisher et Amanda Taub, journalistes au New-York Times, de leur revue internationale. Tôt, cela signifie tester dès que la maladie apparaît quelque part. Le petit nombre apparent de personnes symptomatiques cache le grand nombre des porteurs et, du fait de la latence d’apparition de la maladie, l’augmentation extrêmement rapide des cas.
L’exemple de la Corée du Sud prouve amplement ce point. Les autorités de santé ont pu identifier et isoler rapidement non seulement les individus infectés mais aussi les groupes populationnels particulièrement touchés. Cela a également permis de suivre la progression épidémique avec un maximum de précision. De même, les autorités taïwanaises « ont repéré et confiné très rapidement les personnes ayant voyagé dans des zones à risque et celles ayant un risque élevé face au virus », explique Angèle Malâtre-Lansac, Directrice déléguée à la santé de l’Institut Montaigne.

Covid-19 : encore incertaine, la durée d'immunisation post infection pourrait être de quelques mois

PAR 
DAMIEN COULOMB -  
PUBLIÉ LE 31/03/2020

L'un des espoirs qui justifie les mesures mises en place contre l'épidémie de Covid-19 par les différents pays est de voir se développer au sein des populations une immunité de groupe. Au cœur de cette stratégie, réside toutefois une incertitude majeure : combien de temps dure l'immunité induite par une infection par le SARS-CoV-2 ?
Compte tenu du manque de recul sur ce virus particulier, les meilleures sources d'information restent les données accumulées sur d'autres coronavirus, comme le souligne le Dr Seth Berkley, président-directeur général de l'alliance GAVI pour l'immunisation et les vaccins : « C'est le troisième coronavirus à aller dans la population humaine en 20 ans, et il ne semble pas avoir provoqué d'immunité à vie chaque fois, ni même d'immunité à long terme », explique-t-il.

lundi 30 mars 2020

La policière, l'attestation, et «les gens comme ça»

Par Sopheara Lum, psychiatre à Rennes — 
Une opération de contrôle des attestations de sortie par la police, à Marseille le 17 mars.
Une opération de contrôle des attestations de sortie par la police, à Marseille le 17 mars. Photo Patrick Gherdoussi pour Libération

En venant consulter sa psychiatre, un patient au RSA écope d'une amende de 135 euros pour avoir «mal rempli» son attestation de sortie. Témoignage circonstancié du médecin qui dénonce une police autoritaire.

Comment l’épidémiologie tente de cerner l’épidémie due au nouveau coronavirus

Propagation, mortalité, impact du confinement... Si « tous les modèles sont faux, certains sont utiles », disent les statisticiens, qui disposent d’outils pour anticiper la suite de la pandémie.
Par  Publié le 30 mars 2020
Un homme passe devant un écran géant pendant l’épidémie de Coronavirus, à Brasilia (Brésil), le 24 mars.
Un homme passe devant un écran géant pendant l’épidémie de Coronavirus, à Brasilia (Brésil), le 24 mars. UESLEI MARCELINO / REUTERS
Combien de morts du Covid-19 ? Combien d’hospitalisés en réanimation ? Combien de temps le confinement durera-t-il ? Autant de questions brûlantes auxquelles s’attaque la science de la modélisation… avec difficulté.
Le 12 mars, face aux prédictions d’une submersion du système hospitalier avancées par une équipe anglaise de l’Imperial College (Londres), la France s’est engagée dans une stratégie de confinement poussé. « Les modèles sont un signal parmi d’autres. La situation italienne, mais aussi toutes les connaissances accumulées sur des épidémies précédentes allaient dans le sens de cette décision pour soulager le système de santé », relativise Simon Cauchemez, chercheur à l’Institut Pasteur, spécialiste en modélisation et membre du conseil scientifique Covid-19 mis en place par le gouvernement.
Il n’y avait en effet pas besoin du modèle anglais pour être inquiet. Un « vieux » modèle des années 1930 et les premières données chinoises sur le nouveau coronavirus fournissent assez vite aux spécialistes des estimations d’au moins 50 % de personnes infectées au pic de l’épidémie, et donc plus de 300 000 morts en France avec une hypothèse de seulement 1 % de létalité due au virus.

Coronavirus : la "nouvelle" diplomatie mondiale du masque, du médecin et de l'infirmier



BELGIQUE

Olivier Arendt.  le 31 mars 2020

Cette photo prise et publiée le 30 mars 2020 par l'unité française de communication et de production audiovisuelle de défense (ECPAD) montre le personnel de l'aéroport déchargeant une cargaison d'un avion Antonov 124 de la compagnie russe de services d'affrètement aérien Volga-Dnepr Airlines, après son atterrissage en transportant 10 millions de masques commandés par la France à la Chine, à l'aéroport de Paris-Vatry à Bussy-Lettree, dans l'est de la France, lors d'un verrouillage strict en France visant à freiner la propagation du COVID-19 (nouveau coronavirus). Première livraison de masques par un ANTONOV 124 en provenance de Chine.
Cette photo prise et publiée le 30 mars 2020 par l'unité française de communication et de production audiovisuelle de défense (ECPAD) montre le personnel de l'aéroport déchargeant une cargaison d'un avion Antonov 124 de la compagnie russe de services d'affrètement aérien Volga-Dnepr Airlines, après son atterrissage en transportant 10 millions de masques commandés par la France à la Chine, à l'aéroport de Paris-Vatry à Bussy-Lettree, dans l'est de la France, lors d'un verrouillage strict en France visant à freiner la propagation du COVID-19 (nouveau coronavirus). Première livraison de masques par un ANTONOV 124 en provenance de Chine. - © THOMAS PAUDELEUX - AFP

Cette pandémie va certainement changer notre monde demain et ce à plus d’un titre, sur le plan économique, sur l’organisation de la santé et sur le suivi de ces "nouvelles solidarités" qui apparaissent chaque jour dans un monde, de plus en plus, replié sur lui-même.

Preuve que même en temps de crise mondiale, la géopolitique et la "réal politique" ne sont jamais très loin dans les pensées des dirigeants mondiaux.
Prenons ici quelques exemples, avec des pays comme la Chine, la Russie, Cuba, ou l’Albanie pour ne citer qu’eux. Des pays qui veulent transformer cette crise en "opportunité" pour redorer leur image, ou même pour gagner de l’argent.

Une diplomatie chinoise qui veut redorer son image internationale

La Chine, qui produit actuellement 116 millions de masques par jour, a par exemple annoncé une donation de 500.000 masques à l’Espagne et l’envoi de 2 millions de masques vers l’Italie ainsi que l’acheminement d’appareils respiratoires commandés par les Italiens. Luigi di Maio, le ministre italien des Affaires étrangères, déclarait la semaine dernière que son pays "se souviendrait de ceux qui étaient avec nous dans les moments difficiles". Xi Jiping, le Secrétaire général du Parti communiste chinois a expliqué qu’il voulait contribuer à une "Route de la soie de la santé", en référence au vaste programme chinois d’investissement à l’étranger.
Certains responsables européens ne cachent plus leur irritation face à cette superpuissance chinoise accusée d’avancer ses pions géopolitiques sous couvert de générosité et de diplomatie sanitaire dans la crise du Covid-19, tout en cherchant à réécrire l’histoire de la pandémie sur son sol.