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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 15 septembre 2010




Les sédatifs associés à une mortalité accrue

Le risque que posent ces médicaments plaide en faveur des traitements psychologiques de l'insomnie et de l'anxiété

Par Jean Hamann


Les sédatifs prescrits pour traiter l'insomnie et l'anxiété augmenteraient le risque de mortalité de 36 %, révèle une étude publiée dans le numéro de septembre de la Revue canadienne de psychiatrie. C'est ce que conclut la professeure Geneviève Belleville, de l'École de psychologie, après avoir analysé des données recueillies pendant 12 ans auprès de 14 117 Canadiens. «L'augmentation du risque de mortalité est faible, mais significative, souligne la chercheuse. Les médecins devraient en être conscients et encourager leurs patients à recourir aux traitements non pharmacologiques de l'insomnie et des troubles anxieux.»
   
Jusqu'à maintenant, les études portant sur le lien entre les sédatifs et la mortalité étaient arrivées à des conclusions contradictoires. La professeure Belleville a eu l'idée de faire appel aux données de l'Enquête nationale sur la santé de la population, réalisée par Statistique Canada, pour faire la lumière sur la question. Ces données incluent des renseignements sur les caractéristiques sociodémographiques, les habitudes de vie et la santé, incluant la dépression, de Canadiens âgés de 10 à 102 ans, interrogés tous les deux ans, entre 1994 et 2007.
   
Pendant cette période, entre 3 et 6 % des répondants ont déclaré, au moins une fois, avoir fait usage de médicaments pour traiter l'insomnie ou l'anxiété durant le mois précédent l'enquête. Dans ce groupe, le taux de mortalité atteint 15,7 % alors qu'il se situe à 10,5 % chez les répondants qui ont déclaré ne pas avoir utilisé de tels médicaments. La différence entre les deux groupes est surtout marquée chez les 55 à 74 ans.
  
En tenant compte des facteurs personnels pouvant avoir une incidence sur la mortalité (consommation d'alcool et de tabac, santé physique, dépression, activité physique), les chercheurs ont établi que la prise de sédatifs entraînait une augmentation de 36 % du risque de décès. Cette hausse équivaut au risque de mortalité qui pèse sur les fumeurs occasionnels.
   
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer le lien entre les sédatifs et la mortalité. Ces médicaments influenceraient le temps de réaction, la vigilance et la coordination, favorisant ainsi les accidents ou les chutes. Ils auraient aussi un effet inhibiteur sur le système respiratoire et sur le système nerveux central. Dans ce dernier cas, le jugement des personnes pourrait être altéré, ce qui augmenterait leur propension au suicide.
   
«Les sédatifs ne sont pas des bonbons et il ne faut pas croire qu'il est anodin d'en consommer, résume Geneviève Belleville. Comme les thérapies comportementales cognitives donnent de bons résultats dans le traitement de l'insomnie et de l'anxiété, les médecins devraient systématiquement discuter de cette option avec leurs patients. Combiner une approche pharmacologique à court terme à un traitement psychologique constitue une stratégie prometteuse pour diminuer l'anxiété et favoriser le sommeil.»







Les doigts dans la prison
portrait
13/09/2010

Olivier Maurel. Un peu cow-boy, un peu samouraï, le détonant directeur de la centrale de Poissy fait corps avec la taule.

Par SONYA FAURE

 
Il est en prison depuis vingt ans. Il connaît la vie à l’ombre et les nuits trop claires, aveuglées par les projecteurs des miradors. Mais lui a les clefs. Olivier Maurel est directeur de la centrale de Poissy (Yvelines), où dorment les longues peines. Il publie un livre, le Taulier, cerné par les clichetons littéraires et un sens de la litote qui parfois laisse coi («J’ai gardé longtemps l’image et l’odeur de ce détenu en train de se dévorer au milieu de ses excréments. Triste spectacle…»). Mais une parole inattendue et rare venant d’une institution, la pénitentiaire, surnommée à juste titre «la petite muette».

Olivier Maurel a fait relire son texte à sa hiérarchie. Il écrit: «Ne cherchez pas dans ce livre de message politique ou socialement connoté.» On y trouve une prison d’une violence extrême et le profil imprévu d’un commis de l’Etat. Aux journalistes, le service com de l’administration pénitentiaire dit : «Olivier Maurel est un directeur de prison atypique.»

Il est élégant, un peu raide, cheveux ras. Mais Maurel se lit en Lino Ventura, peur de rien et respect pour les vieux braqueurs compris. Un peu cow-boy aussi. «Ah non, pas cow-boy ! C’est à l’opposé de ce que je suis.» L’adjectif revient pourtant souvent à son propos, il le sait. «Il est très sympathique mais un peu barbouze», juge un collègue. «Il incarne une certaine droite pénitentiaire. Un patron de choc qui pense qu’il ne faut jamais faire croire aux détenus que l’administration n’est pas la plus forte à tout moment», estime Jean-Michel Dejenne, représentant CGC du personnel de direction.

Dans la cour de promenade de Poissy, Olivier Maurel lance à un détenu : «Ça s’est réglé votre affaire ?»«C’est bon, merci patron», dit l’autre. Sur 230 «pensionnaires», comme il dit parfois, 140 ont tué. Depuis qu’il est arrivé, des caméras ont été installées, mais les parloirs rallongés. «Olivier Maurel est respecté par les détenus et par le personnel : c’est un homme d’action, mais il a le sens de l’écoute», assure Pierre Raffin, son ancien supérieur à Moulins. Un surveillant confirme : «Il est derrière ses hommes, comme un militaire.»

Maurel est marathonien, Maurel aime les sports de combat. Alors, des champions de boxe thaï font des galas à la centrale et un des prisonniers prépare les 20 kilomètres de Paris. Lors de la dernière fête de la musique, il a pris la place d’un détenu à la batterie et joué My Sharona de The Knack. Maurel aime le hard rock et la moto (que sa seconde femme, avocate, lui a fait arrêter). Il a le corps couvert de tatouages qui l’obligent, l’été, à travailler en manches longues. Des porte-bonheur chinois, des maximes de moines Shaolin. Sur le bras droit : «L’homme sage et courageux renaîtra de ses cendres

Il y a d’abord eu Grasse, premier poste ou presque de cet homme grandi dans des villages de l’Aude, entre un père aux valeurs «rouges rouges»et une mère gaulliste-nationaliste-catho, tous deux enseignants. «Comparée à la répression des fraudes ou aux douanes, la matière pénitentiaire me semblait celle qui allait m’ennuyer le moins.» Grasse, donc, l’épisode dont les collègues parlent encore avec une voix plus atone.

C’est le matin, Maurel court dans un parc d’Antibes. Derrière lui, des aiguilles de pins craquent. Violent coup sur la nuque, sérieux tabassage. Il entend une lame qu’on sort d’un cutter. S’évanouit. Se réveille avec la peau taguée à l’aérosol : «DEAD». L’agression a été commanditée par un détenu de 20 ans que Maurel avait placé 45 jours au mitard. «A l’époque, j’étais d’avantage dans une logique d’opposition que de compréhension. J’avais 25 ans, j’étais vif.» Un collègue commente : «Une telle agression ne m’est jamais arrivée, ce n’est peut-être pas un hasard.» Maurel : «C’est sûr qu’à rester le cul dans son bureau, on ne risque pas la prise d’otage.» Qu’il a aussi connue. Pierre Raffin, qui l’a vu descendre dans la cour de promenade de la centrale de Moulins négocier avec des détenus en état de mutinerie, parle d’un «courage extrême».

Olivier Maurel s’est formé à la gestion de crise lors de stages avec le Raid et le GIGN et cite l’Art de la guerre de Sun Tzu. Il a été chef du bureau du renseignement pénitentiaire, chargé d’amasser les informations sur les détenus jugés les plus dangereux, les terroristes. Lui qui adore Hemingway et préfère Jankelevitch à Foucault, lui qui a vu 43 fois l’Année du dragon avec Mickey Rourke mais n’a pas voulu se plonger dans un trop proche Prophète, passe son temps libre à écrire un polar inspiré de ses analyses comportementales de serial killers. Une seule chose le fait reculer : les prisons de femmes. «Trop trash. Vous n’imaginez pas les propos crus qu’elles peuvent tenir.»

Il a l’âme d’un «centralien» comme on dit à la pénitentiaire, parce que dans les établissements des longues peines, «on a le temps de connaître les détenus, de discuter». «Parler liberté avec un homme qui a déjà fait vingt piges, ça a quand même une autre gueule qu’entendre un intellectuel blasé sur le sujet.» L’idée du livre est née au quartier disciplinaire de Moulins, dans la cellule de Michel Vaujour, le braqueur aux cinq évasions. «On discutait, il m’a dit : "Monsieur Maurel, un jour il faudra qu’on écrive ce qu’on a vécu. Mais les gens n’y croiront pas."» Olivier Maurel ouvre les portes, cellule par cellule, et ce qu’il montre de l’intérieur est en effet édifiant.

Moulins, cellule d’un double perpète. «La veille, on se tapait un délire dans la salle informatique», se souvient le directeur. Le lendemain, le prisonnier l’agresse. «Le seul surveillant qui a pu s’approcher s’est fait sécher en moins de deux.» Quatre détenus se lancent vers l’agresseur : «Partez monsieur Maurel, on le maîtrise.»

Mirador n°1, prison de Bois-d’Arcy. Le surveillant ne répond plus. A l’intérieur, une odeur de métal rouillé, «du sang et de la matière cervicale». Le gardien s’est supprimé. Quand ils l’apprennent, des détenus applaudissent. «La première fois, ça secoue. Après, il y a toujours le choc et l’émotion. Mais les pieds dans le sang, vous faites mentalement une check-list des appels à passer… Les psys appellent ça l’habituation.»

Fleury-Mérogis, division 1, peu avant Noël. Rachid délire, Rachid veut extirper le démon de son propre corps. Malgré la ceinture de contention psychiatrique, il parvient à libérer son poignet, il se dévore l’index puis s’arrache un testicule. «La prison est devenue le déversoir des hôpitaux psychiatriques. On les appelle les "fatigués".»

Olivier Maurel a déplié la cartographie de la prison où l’on meurt violemment, celle des mutineries et des prises d’otages. Il y a l’autre, celle où l’on vieillit, celle de l’ennui. Il écrit : «Je dois alors "replier" le temps pour que les détenus ne perdent pas espoir.» Il explique: «Il faut remettre de la logique là où il n’en existe plus. On mobilise autour d’une formation, du maintien des liens familiaux, de petites choses essentielles.» A Poissy, Maurel a retrouvé un ancien de Moulins. «Vous n’avez pas la même voix», a dit le prisonnier. «J’ai pris de l’âge, traduit Maurel. J’ai été touché dans ma tête et dans mon corps depuis vingt ans.» Le détenu, lui aussi, avait vieilli. Ils se sont dit qu’ils avaient blanchi.





La médecine du travail s’invite dans la réforme des retraites


Les députés ont approuvé mercredi soir en commission un amendement du gouvernement sur la médecine du travail.

Ce texte prévoit que « les missions des services de santé au travail sont assurées par une équipe pluridisciplinaire ». Il stipule également que« l’employeur désigne un ou plusieurs salariés compétents pour s’occuper des activités de protection et de prévention des risques professionnels de l’entreprise ».

Devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée, le gouvernement, représenté par le ministre du Travail Éric Woerth, a estimé qu’« il est important que les missions des services de santé au travail soient clairement définies par la loi » et souhaité « rétablir une égalité de traitement entre les différents salariés en uniformisant leur suivi médical sur le droit commun défini par décret ».

L’opposition de gauche a immédiatement dénoncé une opération de« démantèlement » de la médecine du travail et sa mise sous tutelle des employeurs.

L’examen de cet amendement en séance publique devrait avoir lieu vendredi ou lundi.

L’apparition au milieu de la nouvelle loi « retraite » du dossier de la médecine du travail, dont la réforme avait été lancée en 2008 par Xavier Bertrand sans jamais aboutir, n’est pas une surprise. Éric Woerth avait annoncé en mai dernier son intention de lier les deux chantiers.

› K. P.


Quotimed.com, le 09/09/2010








NANCY

LES CHIFFRES NOIRS DU SUICIDE DES JEUNES

600 à 800 jeunes de 15 à 24 ans meurent chaque année en France par suicide. Le Nancéien Jean-Pierre Kahn rappelle quelques chiffres
.

Nancy sera la tête de pont française de cette étude européenne. Pourquoi ce choix ?

Pr Jean-Pierre KAHN, chef du service psychiatrie au CHU de Nancy : « Ce n’est pas parce qu’on meurt plus du suicide en Lorraine. Il se trouve que j’appartiens à une association mondiale de psychiatrie, ainsi qu’à une association européenne, et qu’à ce titre, j’ai beaucoup de contacts avec la responsable de l’institut suédois qui a initié cette étude. En Suède et en Finlande, ils ont beaucoup d’avance sur nous en ce qui concerne la prévention et la recherche sur le suicide. »

Dispose-t-on de chiffres fiables sur le suicide ?

« En France, on estime qu’il y a annuellement 10 600 à 11 000 morts par suicide, ou considérées comme telles. Mais tous ces actes ne sont pas déclarés comme suicide. Il est généralement admis qu’il y a un taux de suicide déguisé, c’est le terme, de 20 %. Quelque un qui va percuter un arbre au volant de sa voiture en pleine ligne droite, ce n’est pas forcément qu’un accident. Mais 11 000 décès, cela fait 60 à 70 000 personnes endeuillées qui doivent surmonter la culpabilité, la honte, le remords qui s’ajoutent au chagrin, et qu’il faut aider. »

Et chez les jeunes ?

« Chez les 15-24 ans, le suicide reste la deuxième cause de décès après les accidents de la route. Avec la même réserve sur les vrais chiffres. 600 à 800 jeunes meurent par suicide chaque année en France. 5 à 8 % des ados de 15 à 24 ans font une tentative. C’est beaucoup. »
Propos recueillis par M. RAUX.

Publié le 09/09/2010






LA SANTÉ MENTALE DES ADOS SOUS LA LOUPE

Prévenir le suicide chez les jeunes et surtout dépister leur mal-être, tel est l’objectif d’une grande enquête européenne. Onze pays sont concernés, mille lycéens et lycéennes lorrains représentent la France.

Qui mieux que les ados pour parler de leur mal-être ou de leur bien-être ? «  Jusqu’à maintenant, ce sont toujours des adultes qui parlent de la santé mentale des jeunes », constate le professeur Jean-Pierre Kahn, chef du service de psychiatrie et de psychologie clinique au CHU de Nancy.

DOSSIER

« L ’objectif de la grande enquête européenne est de recueillir des informations scientifiquement validées sur l’état psychique et les valeurs des jeunes Européens. Actuellement, on ne sait pas grand-chose sur les valeurs partagées par ces ados ».

1 000 lycéennes et lycéens

Initiée en Suède, très en avance sur le sujet, l’enquête, baptisée SEYLE, concerne douze pays. Elle portera sur 11 000 lycéens de 14 à 16 ans. Elle aura pour but d’évaluer la condition psychique et physique des adolescents. Pour représenter la France, la Lorraine, sous l’égide du CHU de Nancy et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a été retenue. Mille élèves de classes de seconde de vingt lycées d’enseignement général lorrains seront sélectionnés dès cette rentrée pour intégrer l’enquête. «  Pour que cela soit significatif, l’objectif est d’arriver à une cohorte de mille élèves en fin d’enquête, ce qui veut dire qu’il en faudrait au départ un peu plus d’un millier », explique Alexandra Tubiana, chef du projet.

En partenariat avec le rectorat de l’académie de Nancy-Metz, les vingt lycées retenus sont chargés de diffuser l’information. A peine une semaine après la rentrée, près de 400 lycéens et lycéennes sont déjà volontaires, avec l’accord de leurs parents.

Questionnaire anonyme

«  Dans un premier temps, les jeunes sélectionnés répondront à un questionnaire contenant une grande variété de sujets, allant de leurs valeurs aux addictions », poursuit Alexandra Tubiana. Les questionnaires seront anonymes lors de leur traitement. Cependant, le service de psychiatrie connaîtra le nom du jeune qui aura répondu et pourra prendre contact avec lui si le contenu des réponses est inquiétant. Au total, les jeunes volontaires répondront à trois questionnaires.

Parallèlement, des équipes du projet interviendront dans les établissements concernés pour mener des actions d’information, de formation et de sensibilisation sur la prévention du suicide auprès des personnels et des ados volontaires. «  Actuellement, le suicide fait dans le monde un million de morts par an, soit un mort toutes les quarante secondes. Pour 2020, les prévisions de l’OMS sont d’un million et demi de suicides », souligne le professeur Kahn, pour bien montrer l’urgence à traiter le problème.

Ce dernier et ses équipes prennent dès aujourd’hui leur bâton de pèlerin pour sensibiliser les responsables des lycées et les jeunes concernés. En particulier, ils sont cette après-midi à l’amphi Demange, sur le campus de l’île du Saulcy, et le 13 septembre à Thionville.

M.-O.N.


SEYLE veut dire en français sauver et améliorer la vie des jeunes Européens.

Publié le 09/09/2010






30/08/2010

Plus on est de fous, mieux on vit


Selon des chercheurs américains, pour bien se porter mieux vaut avoir une vie sociale conséquente.

Par LISETTE GRIES

N’en déplaise aux misanthropes, les autres sont peut-être le meilleur moyen d’éviter une descente aux enfers précipitée. Des chercheurs américains ont compilé les résultats de 143 études sur les liens entre relations sociales et état de santé. Il en ressort que l’isolement augmente les risques de mortalité. Vivre reclus serait aussi dangereux que fumer quinze cigarettes par jour ou être alcoolique. Et deux fois plus risqué qu’être obèse.

Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer l’impact de la vie sociale sur la forme physique. Une personne malade mais bien entourée prendra les repas qu’on lui prépare, les médicaments qu’on lui laisse sur la table de nuit et aura moins de chances d’oublier ses rendez-vous médicaux. Mais être au cœur d’un réseau social conduirait également à se soucier davantage de sa propre santé. «Quand on se sent responsable d’autres gens, on se sent utile et l’on prend moins de risques», souligne Julianne Holt-Lunstad, une psychologue membre de l’équipe de chercheurs. Autrement dit, pour ne pas laisser tomber ses collègues ou son équipe de volley, on surveillerait de près alimentation, loisirs et mode de vie.

L’étude montre également que la présence d’une personne de confiance à nos côtés lors d’une situation stressante empêcherait que le rythme cardiaque et la pression artérielle ne s’emballent. En gros, plus on est de fous, moins on s’inquiète. Une hypothèse scientifique avance que les hormones du «stress» influencent le fonctionnement du système immunitaire. Une vie sociale variée et dense, en diminuant le stress, aurait alors un impact direct sur la bonne tenue des défenses naturelles.

Ce bénéfice pour la santé fait défaut, dans l’Hexagone, à près de 4 millions de personnes. Une étude de la Fondation de France, parue au début de l’été, montre qu’un Français sur dix souffre de grande solitude et qu’il est déconnecté des quatre sphères sociales : famille, amis, emploi et vie associative. Un individu sur quatre n’a de contact que dans l’une de ces sphères. Ces situations ne concernent pas que les personnes âgées : la moitié de ces «isolés» ont moins de 60 ans. Ce risque d’être seul, impossible à réguler médicalement, est de surcroît plus important pour les gens qui ont de faibles revenus.





Davantage de psychose en ville qu’aux champs

Les populations urbaines sont bien plus concernées par les psychoses que celles des campagnes. Une tentative d’explication est fournie par des médecins de Cardiff (Royaume-Uni). Stanley Zammit et coll. se sont penchés sur une vaste cohorte suédoise de 203 829 personnes. Ils disposaient notamment de leurs données individuelles, scolaires ainsi que d’informations municipales et régionales. De fait, le risque de psychose était plus urbain que rural.

Au total, l’étude a relevé 328 cas de schizophrénie (0,16 %), 741 cas d’autres psychoses non affectives (0,36 %), 355 de psychoses affectives (0,17 %) et 953 de diverses psychoses (0,47 %).

Les différences entre ville et champ s’expliqueraient pour les psychoses non affectives par une fragmentation sociale dès le niveau de l’école. Pour tout type de psychose, la fragmentation sociale participerait, mais s’y ajoutent l’ethnicité et les privations.

Le travail souligne qu’afin de maintenir sa santé mentale, un individu doit ressentir un certain degré de sécurité, de cohésion sociale et d’esprit de communauté.

› Dr G. B.


« Arch Gen Psychiatry » 2010; 67(9): 914-922.
Quotimed.com, le 08/09/2010

dimanche 12 septembre 2010





Appel à la grève dans les hôpitaux psychiatriques le 28 septembre

Les psychiatres hospitaliers sont appelés à une grève le mardi 28 septembre contre un projet du gouvernement visant à réformer l'hospitalisation sans consentement qui "compromet gravement les soins et les libertés publiques", selon une large intersyndicale du secteur.
L'appel a été lancé dimanche par l'intersyndicale des psychiatres du secteur public (IPP) fédérant le syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et l'intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), soit 80% de la psychiatrie publique.

Le corbeau et le renard de La Fontaine revisités

Prenez un loup, un renard, un hibou et un divan de psychanalyse et vous obtiendrez l'une des bandes dessinées les plus déjantées du moment.

Sorti de l’imagination de Munuera, créateur de la série Merlin, le personnage de Walter le loup est de retour aux éditions Dargaud dans "Une faim de renard".

Version moderne de la fable de La Fontaine "Le corbeau et le renard", ce nouvel opus met en scène Walter le loup et Fairbanks le renard, deux prédateurs avides d’assouvir un des plus grands plaisirs de l’existence : passer à table ! Pour l’aider, Fairbanks peut compter sur les conseils de son psychanalyste, un hibou débonnaire.

Qui de Walter, qui joue ici le rôle du corbeau, ou de Fairbanks, le renard affamé, sortira vainqueur de cette lutte ? Les ruses, toutes plus absurdes les unes que les autres, les coups bas s’enchaînent dans un rythme effréné, un peu à l’image de ceux imaginés par Coyote, le célèbre héros de cartoons qui tente désespérément d’attraper Bip bip.
A partir de 8-10 ans

120 ans de psychiatrie

L'histoire du Centre hospitalier Charles Perrens à découvrir jusqu'au 30 septembre.

Dans le cadre de la célébration des 120 ans du centre hospitalier Charles Perrens, le 18 septembre, une exposition se tient jusqu'à la fin du mois, tous les après-midis, dans l'ancien self du personnel de l'hôpital. Elle sera inaugurée lundi à 18 heures. « On a loupé les 100 ans, on fête les 120 ans ! » plaisante Antoine de Riccardis, le directeur de l'hôpital, qui a confié le bébé à Francis Baudy et la mise en lumière et en sons du site à Eric Le Collen.

D'Asclepios à Charles Perrens

Historien du quartier, Francis Baudy est l'homme de toutes les situations. On lui doit des livres et plusieurs expositions fameuses sur et dans le quartier Saint-Augustin nord et sud et la première randonnée pédestre commentée du site hospitalo-universaire, l'an dernier, pour les Journées du patrimoine.

Cette fois, son travail sur la mémoire de l'hôpital pour l'expo « D'Asclepios à Charles Perrens » lui a pris des mois de recherche. Sa collection personnelle d'objets et de pièces rares - 1 500 clichés du quartier, notamment et de souvenirs : son frère était ambulancier à l'hôpital, sa grand-mère y travaillait -, n'ont pas suffi. Il a fallu la complicité des équipes de l'hôpital, de responsables d'institutions, de collectionneurs et de riverains comme Simone Berchon et l'aide précieuse du personnel des archives, Sophie Vauzelles et Fabienne Cantau, pour retrouver la vie quotidienne de ce qui fut autrefois « l'asile des aliénés de Château-Picon ».

Exclusivement féminin de 1845 à 1972, l'hôpital tenait le registre de ses pensionnaires : « marchande ambulante, fille soumise, cultivatrice, garde barrière, rentière, mercière, ouvrière… » Véritable petite ville autonome, « des familles entières du quartier, pendant des générations, ont travaillé là », dit Francis, l'établissement avait et a toujours sa chapelle, ses dortoirs, ses cuisines, ses bains, ses lieux de soins, sa lingerie, sa crèche et son jardin. Avec autrefois les légumes, des poules, des vaches et des cochons.

« On a trouvé des merveilles ! » : les vieux dossiers du médecin chef de l'époque, les rapports médicaux du Dr Pons, une photo inédite de Jean-Jacques Valleteau, l'architecte qui a construit l'hôpital et que l'on voit devant son domicile bordelais. On a des images des « sœurs reposantes », les religieuses de Nevers qui ont toujours dirigé l'asile, jusqu'en 1963. Et celles de pensionnaires qui brodaient, aidaient à la cuisine, à la laverie, au potager, pour payer leur prix de journée. 70 photographies, des registres aux belles écritures pourpres et des objets de l'époque ou de soins, souvent effrayants, donnent l'ambiance : moules à suppositoires, clystères monstrueux utilisés pour les lavements, piluliers pour fabriquer les cachets, mortiers en porcelaine, vieux flacons à sirop ou carnet à souche pour les stupéfiants.

Aujourd'hui, un lieu ouvert
Mixte en 1972, château Pichon est devenu le Centre hospitalier Charles Perrens deux ans plus tard, du nom d'un de ses médecins chefs (1920 à 1952) et professeurs à la faculté de médecine. « La psychiatrie a beaucoup évolué au cours des ces trente dernières années, les portes sont ouvertes, on peut traverser l'enceinte sans problème, mais ça ne se sait pas. Je pense que des gens vont venir voir comme s'ils venaient visiter la prison de Gradignan », dit Francis Baudy qui se souvient de Casimir, le concierge d'autrefois, le maître des clés. C'est lui qui ouvrait la porte de l'établissement et filtrait le personnel qui entrait.

Les frères William et Henry James aux Éditions Hermann



A première vue, le destin entremêlé de ces deux frères pourrait à lui seul refléter la relation  alambiquée entre philosophie, psychologie et psychanalyse. Vivement conseillée, la lecture simultanée du « William James » de Michel Meulders et de « L’aventure négative » d’André Green,  deux ouvrages publiés aux Editions Hermann, écarte une telle approche. Lire la suite..












La Dépêche du Midi

Lannemezan. Le personnel de l'hôpital manifeste à Tarbes
PUBLIÉ LE 11/09/2010 par HÉLÈNE DUBARRY.

Les personnels des centres hospitaliers sont allés manifester hier, devant le conseil général, pour protester contre les nouvelles organisations du travail.

Blouses blanches et tee-shirts imprimés « Sauvons la psychiatrie, la médecine, la chirurgie » avaient envahi les marches du conseil général, hier matin. A l'appel de la CGT, les personnels soignants voulaient être entendus des élus et exprimer leur colère et leur désaccord sur les nouvelles organisations du travail dans les unités.

À 11 heures, le rassemblement s'est formé devant l'hôtel du département et une délégation a été reçue par la présidente Josette Durrieu à midi.

« Nous sommes venus ici pour interpeller les élus, expliquait Jean-Francis Dupuy, responsable CGT des hôpitaux de Lannemezan. Nous savons que la présidente a un œil attentif sur les hôpitaux, nous espérons qu'aujourd'hui elle aura une écoute attentive. »

Le but de cette manifestation au cœur de Tarbes ? : la nouvelle organisation du travail.

Conséquences graves

« Depuis le 1er août dernier, le directeur a modifié de façon unilatérale les organisations de travail des services de psychiatrie et du foyer d'accueil médicalisé et ce, de façon effective. À partir du 1er octobre, il va modifier les organisations de travail à l'unité long séjour, ainsi qu'en médecine et en chirurgie. Cette nouvelle organisation réduit de façon conséquente la présence des soignants auprès des patients. Avant, les équipes se chevauchaient, avec des horaires décalés, ce qui permettait, et c'est essentiel, de faire le point : le temps de transmission et de relève n'existe quasiment plus, ce qui va entraîner des conséquences graves : des erreurs, des oublis. En enlevant du temps de présence, on enlève de la présence auprès des patients. Or, nous avons besoin de temps minimum pour répondre à la souffrance de ces patients. »




HÉNIN ET ALENTOURS

Les riverains du centre hospitalier découvrent le nouveau projet de psychiatrie

samedi 11.09.2010

Le centre hospitalier s'apprête à démolir l'ancien bâtiment consacré à la psychiatrie, afin d'y reconstruire un nouveau projet. Un projet présenté jeudi soir aux habitants des deux rues adjacentes.

PAR ÉLODIE LÉCADIEU

Directeur, médecins, architecte, chef de projet, ils s'étaient tous réunis devant les habitants de la rue des Glycines et de la rue des Aubépines, qui avaient répondu présents à l'invitation. Le but ? Les informer sur les travaux qui vont commencer. Le centre hospitalier compte en effet raser l'ancienne structure de psychiatrie pour en reconstruire une, sur ce même terrain. Une quarantaine de riverains s'étaient donc déplacés pour écouter attentivement les explications architecturales et médicales des porteurs du projet. Dans une ambiance plutôt calme au début, mais des voix se sont progressivement élevées. Francis Mazingue, résidant rue des Glycines depuis 1971, ne s'est pas fait prier. « On nous met devant le fait accompli. C'est un beau projet, c'est évident, mais nous n'avons pas été invités dans la discussion. On se demande ce qu'on vient faire ici. » Marguerite Pruvost, habitant la même rue, précise : « mon mur du fond est assez haut, mais une fois les fenêtres ouvertes, on entend des cris, des insultes ».

Sentiment d'insécurité

Puis vient une autre source de mécontentement de la part des riverains. « On entend des cris », « je suis en location mais je n'ose pas acheter car mon jardin borde le parc de l'hôpital », « il y a de grandes baies vitrées prévues sur le nouveau bâtiment qui va surplomber nos maisons, on perd notre intimité ». Mais la véritable inquiétude des voisins semble rester la présence de patients de l'hôpital psychiatrique à proximité de leurs habitations, les mots « insécurité » et « nuisances » revenant régulièrement au cours du dialogue. Et ce ne sont pas les nuisances dues au futur chantier qui inquiètent. Pour l'équipe hospitalière, la présence de ce nouveau bâtiment devrait, au contraire, être un gage de sécurité, puisque des équipes seront désormais présentes constamment dans cette partie du parc, d'autant que le nombre de patients admissibles va diminuer d'une centaine à environ 70. Après avoir porté ce projet pendant plus de deux ans, Bruno Avril, ingénieur en chef, estime que cette « expression de mécontentement est légitime et nécessaire. Il faut faire en sorte que le centre hospitalier soit bien intégré, mais il faut aussi que les gens comprennent qu'il ne s'agit pas d'une prison, mais d'un service de psychiatrie. » Certains riverains, en apprenant l'existence d'autres projets, tels qu'un centre médico-psychologique pour enfants ou une maison pour adolescents, prévus à proximité de la polyclinique d'Hénin-Beaumont, estimaient que le centre de psychiatrie auraient pu être implantés là-bas, et les structures pour enfants de leur côté. « Je suis choquée par certaines réactions, avoue Christine Pointet. chargée de communication et ancienne infirmière en psychiatrie.

J'ai habité pendant des années, avec mes jeunes enfants, un logement de fonction au sein du parc. Ma fille passait toute seule devant l'unité psychiatrique, et il n'y a jamais eu de problème. ».



Les trois maladies de l'hôpital public

09.09.10

Les Diafoirus qui s'agitent au chevet de l'hôpital public ont inventé des cautères qui s'appellent nouvelle gouvernance, tarification à l'activité, pôles, contrats d'objectifs et de moyens... Pourtant, point de bon remède sans un diagnostic de la maladie causale ; nous en avons identifié trois.

La première est bien paradoxale : c'est le progrès technologique. Les nouvelles techniques d'imagerie, les tests biologiques utilisés sans réflexion clinique préalable génèrent des milliers de "faux positifs". Nous passons notre temps à explorer de fausses anomalies, à demander d'autres examens coûteux et d'accès difficile (ce qui rallonge la durée d'hospitalisation) pour finalement ne découvrir que ce que nous avons baptisé "incidentalome" : une simple variation de la normalité - liée à l'excellente sensibilité - et la faible spécificité des tests diagnostiques modernes, variation qui ne correspond donc à aucune pathologie.

Ainsi, dans certains centres, plus de 30 % des examens d'imagerie concluent par "à confirmer par un autre examen d'imagerie" ; 40 % des femmes suivant scrupuleusement les recommandations pour le dépistage du cancer du sein auront au moins une fois dans leur vie une mammographie suspecte de cancer, mais faussement positive. Les chirurgiens, les radiologues interventionnels aiment les nouveaux appareils plus rapides, plus précis, plus faciles d'usage, mais chacun coûte quelques millions d'euros, et beaucoup n'ont jamais été évalués en termes de service médical rendu pour le patient.

Les jeunes générations de médecins, celles de l'image et des nouvelles technologies, croient aveuglément aux chiffres et aux écrans. Nous devons les éduquer à ne prescrire que les examens adaptés à la situation clinique du malade et à avoir une analyse critique des résultats.

La deuxième maladie est structurelle : c'est le protectionnisme corporatiste. Trop de conseillers, d'hommes politiques, de directeurs, d'élus, de mandarins, pensent à leur intérêt personnel plutôt qu'aux besoins de santé publique. Le maintien de trop petites structures, les moyens anormaux alloués à certaines maladies médiatisées ou à forte symbolique, l'hyperspécialisation, l'opposition systématique à chaque projet de regroupement, ainsi que la médiocrité de ces projets, l'impossibilité de faire évoluer certaines structures non plus vers ce qu'on a envie de faire mais vers ce dont la population à besoin sont autant d'obstacles à un hôpital efficace et répondant à ses missions sanitaires.

La troisième maladie est organisationnelle : c'est la gestion du temps de travail. Il est devenu impossible de faire cohabiter des médecins qui ont une mission de soins et ne quitteront l'hôpital que lorsque celle-là sera accomplie avec des médecins qui viennent assurer un certain temps de travail, de garde, de vacation sur un travail posté et qui refusent d'adapter leur temps hospitalier aux besoins, forcément fluctuants, des malades.

Les sirènes du privé, une perte de vocation, un salaire peu incitatif mais aussi une légitime demande de modalités d'exercice décentes rendent certaines spécialités médicales hospitalières sinistrées et retentissent également sur la qualité des soins donnés aux malades et sur les conditions de travail des autres spécialités.

Cette troisième maladie associée à la première et à la déviance sécuritaire du dramatique "principe de précaution" qui incite à demander sans réserve trop d'examens, trop d'avis pour trop de malades, a des conséquences dramatiques pour l'hôpital en termes financiers et en termes de rallongement de la durée d'hospitalisation.

Finalement, les remèdes pourraient être simples : imposer aux nouvelles technologies une véritable évaluation clinique de l'intérêt supplémentaire apporté dans la prise en charge des malades et former les médecins, mais aussi les malades, à leur usage raisonné comme à l'analyse critique de leurs résultats ; réussir à faire comprendre qu'il faut aimer ce que l'on fait et non faire ce que l'on aime en acceptant les restructurations légitimes (sur ce point le rôle des agences régionales de santé est capital : succès assuré si les réformes sont médicalement raisonnées, conflit garanti si les décisions sont purement comptables).

Enfin, il faut revenir à une vision moins égoïste de son métier pour redonner sa richesse et sa reconnaissance à la fonction de médecin hospitalier.




3ÈME CONGRÈS TRAVAIL SOCIAL ET PSYCHANALYSE
Montpellier du 04/10/2010 au 06/10/2010

Travail social : actes de résistance ?


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La résistance a mauvaise presse. Que ce soit chez les psy : résistance inconsciente du patient ou de l’analyste. Ou chez les managers : résistance au changement. Il est vrai qu’à résister «contre», et parfois tout contre, on s’y épuise en vaines plaintes et revendications. Mais il existe une autre face de la résistance, une face «pour», que l’engagement de nos aînés nous laisse en legs : la Résistance et ses réseaux firent pièce à l’oppresseur. La résistance, pour ne pas sombrer dans l’opposition stérile, ne nécessite-elle pas un pas de côté? D’abord prendre un peu de recul pour analyser la situation. Ce qui se met en scène dans le travail social n’est-il pas intimement lié au système néolibéral? Il s’agit alors d’en produire l’analyse, les constats ne suffisent pas. Seule l’évaluation de la situation et des forces en présence permet d’envisager un combat de tous les instants. Résister au laminage de la langue de bois qui pétrifie les paroles et les écrits des travailleurs sociaux ; résister au management industriel débridé qui écrase les dispositifs institutionnels; résister aux procédures de formatage, démarche-qualité, référentiels, domaines de compétence et autres avatars du psycho-socio-bio pouvoir qui tel un rouleau-compresseur écrase sur son passage les capacités d’invention des acteurs sociaux comme des usagers etc autant d’expressions de la résistance qui se déploient dans le travail social dans ces trois dimensions ouvertes lors du 2e Congrès, sous l’éclairage de la psychanalyse : clinique, institutionnelle, politique.

Ne s’agit-il pas pour les professionnels de s’exprimer pour que ces métiers de l’ombre, ces métiers de «trouvailleurs soucieux» de l'humain, prennent toute leur place? Cette «fraternité discrète» auprès des plus démunis de nos contemporains n’a-t-elle pas force de résistance face à «la plus formidable galère sociale» (J. Lacan) ? Les travailleurs sociaux réclament à corps et à cris une reconnaissance publique de leur travail. Le plus simple n’est-il pas de donner à lire, à voir, de faire savoir ce qu’il en est de ces métiers de l’intervention sociale, véritables «môles de résistance» en acte (M. Chauvière) ? Alors que tout dans notre société néolibérale tend à réduire la valeur à la seule valeur marchande, les travailleurs sociaux ne sont-ils pas aux avant-postes d’un combat pour l’humain? Les décideurs, financeurs, responsables politiques veulent savoir légitimement ce que font les travailleurs sociaux, quel usage ils font des deniers publics. Nous donnerons lors de ce congrès, une réponse, en acte… de résistance. Soutenus par des philosophes, des sociologues, des ethnologues, des psychanalystes, des praticiens de terrain, c’est à un véritable état des lieux des idées, des actions et des trouvailles de chacun, que nous nous attacherons.




Séminaire « Philosophie et psychanalyse »,
programme 2010-11.

Le séminaire philosophie et psychanalyse vise à remettre en route le travail de la pensée autour des questions issues de la découverte freudienne.Cette année, le premier semestre sera consacré au rapport entre marxisme, théorie critique, et psychanalyse (mais pas exclusivement) et, le second, au rapport entre phénoménologie et psychanalyse, avec d’importantes excursions du côté de Hegel, des mathématiques et de la déconstruction.

Pour accéder au programme, cliquer ici


Dorian Gray ou le mythe de Narcisse ?


Le portrait de Dorian Gray” est un roman d’Oscar Wilde publié en 1890.

Dorian Gray est un jeune britannique d’une grande beauté et semble conscient de son pouvoir de séduction. Un ami peintre, Basil Hallward, obsédé par Dorian, souhaite immortaliser son visage en effectuant son portrait. Après avoir fini la toile, Basil déclare que ce tableau est l’oeuvre de sa vie.

Basile présente à Dorian le lord Harry. Cet homme aura une grande influence sur le jeune homme : il lui fera découvrir une vision de la vie orientée principalement sur le plaisir ( la fameuse citation: “la meilleur façon de résister à la tentation, c’est d’y céder”).

Dès lors, Dorian sera obnubilé par son apparence à tel point qu’il deviendra jaloux du tableau effectué par son ami Basile. Il en vient à souhaiter que son portrait vieillisse à sa place pour qu’il puisse garder son visage d’adolescent tout sa vie.

Il tombe amoureux d’une jeune comédienne, Sybil Vane, à qui il promet le mariage mais revient sur sa décision, et la quitte. Il apprendra que Sybil s’est suicidée à la suite de cette rupture. A partir de cet instant, le tableau commence à changer, et le portrait prend certains traits qui n’existaient pas auparavant. Il décide donc d’enfermer son tableau dans une  salle.

Les années passent, le tableau paye les frais de la dépravation de la vie de Dorian. Il vieillit est porte les marques des maladies que Dorian devrait avoir. Il en vient à tuer son ami Basile à qui il a dévoilé la vérité.

Souhaitant que le tableau retrouve sa beauté d’antan, il décide de redevenir sage et reprend une vie saine. Malheureusement, le portrait devient de plus en plus hideux. D’un geste désespéré, Dorian attrape le couteau utilisé pour tuer Basile, et le plante dans le tableau. On retrouvera un vieil homme mort au pied d’un portrait qui a retrouvé son aspect originel.

Freud introduit le concept de narcissisme secondaire en évoquant une période où l’enfant s’investirait comme propre objet d’amour se faisant au détriment de l’investissement libidinal de l’objet. La personnalité narcissique se fonde sur un besoin d’admiration, et se caractérise par un manque d’empathie. Dorian a pour seul objet d’amour soi-même, a tel point qu’en regardant le tableau fait de lui (comme Narcisse regardant son reflet dans l’eau), il tombe amoureux de lui-même et veut absolument rester ce qu’il perçoit dans le tableau.

Au-delà de ce narcissisme, il y a également une peur de mourir, refusant l’éventualité de vieillir. Dorian souhaite rester jeune. Ce roman évoque ainsi plusieurs éléments des problématiques adolescentes.

Oscar Wilde écrit ce roman avant le scandale “Queensberry”. Après s’être marié en 1884, Oscar Wilde, a des aventures homosexuelles en 1886 et en 1891. Il affiche ces relations publiquement (l’homosexualité est interdite aux Royaumes-Unis à cette époque) et est condamné  à 2 ans de prison en 1895.

Dorian Gray a des relations hétérosexuelles et homosexuelles dans le livre. Et après avoir été amoureux d’une femme qu’il rejette ensuite, il a des conquêtes masculines (comme Basile Hallward, le peintre).

Dorian Gray, serait-il, ainsi, une autobiographie romancée de la vie d’Oscar Wilde?

samedi 11 septembre 2010



Santé : la majorité veut taxer les sans-papiers
08.09.10


Un collectif d'associations, dont Médecins du monde ou encore l'Observatoire du droit à la santé des étrangers, a réitéré, lundi 6 septembre, son opposition au projet défendu par la ministre de la santé et des députés UMP de faire payer un forfait de 15 ou 30 euros par an aux sans-papiers bénéficiaires de l'Aide médicale d'Etat. L'AME offre la gratuité des soins et des médicaments aux sans-papiers dont les revenus mensuels sont inférieurs à 634 euros. Pointant la poursuite du « durcissement de la politique à l'égard des populations immigrées », les associations jugent cette mesure « dangereuse en terme de santé publique », « économiquement catastrophique », et « socialement injuste et discriminatoire ».

Comment ça va mal ? L’humour juif, un art de l’esprit


Plongée dans un état d’esprit si particulier avec Gérard Rabinovitch. Un décryptage qui remonte au Talmud et renvoie à la psychanalyse.


Résumé

Florilège d'histoires drôles mettant en scène la vie de couple, la vie religieuse, les allusions politiques et les difficultés quotidiennes, montrant ainsi que l'humour juif, art populaire, fruit d'une culture, est aussi un art de l'esprit.

Quatrième de couverture

Un prêtre, un pasteur, un rabbin, dissertent du commencement de la vie dans leurs spiritualités respectives.

Le prêtre : «La vie commence à la conception !»

Le pasteur : «La vie commence à la naissance !»

Le rabbin : «La vie commence quand les enfants ont leurs diplômes et sont mariés... !»

Joyeux et désenchanté, joyeux parce que désenchanté, l'humour juif est, comme tout art véritable, une forme de pensée, une manière de connaissance.

Dans cet ouvrage, l'auteur, à rebours des clichés et des malentendus fréquents qui mettent en général l'humour juif en posture mortifiée, propose à la confluence de l'histoire, de la philosophie et de la psychanalyse une nouvelle lecture de cet humour.

Riche d'un abondant florilège d'histoires, mettant en scène la vie de couple, la vie religieuse, les illusions politiques et les difficultés de la vie quotidienne, l'ouvrage montre concrètement que l'humour juif, art populaire, fruit d'une culture, est aussi un Art de l'Esprit.

mercredi 8 septembre 2010




Forums d'échanges médicaux - Éthique de l'information médicale - Enseignement et déontologie médicale

Éducation thérapeutique du patient : le député Jacquat invite le renard dans le poulailler
L’industrie est encouragée à financer les programmes permettant aux patients de mieux connaître leur maladie


Avec la complicité du député Jacquat, Roselyne Bachelot s’apprête à inviter l’industrie à la table des patients. Autant demander à Mac Do ou à Haribo de gérer les programmes d’éducation diététique des enfants.


Le député Denis Jacquat a remis hier à Roselyne Bachelot son rapport sur l’éducation thérapeutique du patient (ETP).

L’éducation thérapeutique vise théoriquement à familiariser le malade chronique avec sa maladie. Vous me direz que c’est le travail de son médecin et j’y reviendrai, mais il se trouve que les autorités sanitaires pensent que le médecin n’est pas la bonne personne pour expliquer sa maladie à son patient. Il faut donc "organiser" cette éducation.

Le mot éducation est flatteur, mais en pratique, c’est de tout autre chose dont il est question : du marketing pharmaceutique déguisé.




“Les Médicamenteurs”
de Stéphane Hore 

L’expertise médicale en question

L’indépendance et la fiabilité de l’expertise en santé publique sont au cœur de l’enquête menée par Stéphane Horel, journaliste indépendante, qui a également réalisé un documentaire sur ce sujet en 2009.

Lorsqu’elle décrit le Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contre la pandémie grippale de la manière suivante : “Un comité que l’on peut (…) qualifier de secret, entièrement soustrait au regard démocratique, est habilité à prendre des décisions aux conséquences mondiales sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit”, ce n’est pas l’opinion de quelqu’un qui voit des conspirations partout, mais une réalité.

Ce Comité est présidé par l’universitaire australien John McKenzie, mais le nom des autres experts est effectivement tenu secret - afin d’éviter les pressions sur eux, explique l’OMS - et ne sera révélé qu’une fois que la structure aura été dissoute.

L’auteure admet qu’il y aura toujours des conflits d’intérêts dans ce domaine, mais refuse de baisser les bras, et affirme qu’il est indispensable d’en limiter le nombre et les conséquences.

Le tableau qu’elle dresse, à travers plusieurs histoires où l’on voit que les intérêts des industriels du médicament ont, pour le moins, été pris en compte au détriment des finances publiques, est impressionnant.

Par exemple, le premier groupe pharmaceutique français, Sanofi-Aventis, fabrique un médicament vedette, le Plavix, prescrit à des malades ayant fait un accident vasculaire cérébral. “C’est le deuxième médicament le plus vendu au monde, après le Tahor de Pfizer. Ventes 2008 : 6,1 milliards d’euros, en croissance de 15,3 %”, écrit Stéphane Horel. Il est aussi le médicament le plus onéreux pour la Sécurité sociale : 450 millions d’euros remboursés en 2008. Or il ne possède une supériorité par rapport à un traitement par l’aspirine que “dans un nombre limité de cas”.

Pourtant, différentes instances lui ont accordé une évaluation très positive, tout en se défendant fermement d’avoir tenu compte de la nationalité du laboratoire ou de ses liens supposés avec le pouvoir en place.

Très documentée, cette enquête aura demandé beaucoup d’obstination. Si les agences de sécurité sanitaire ont fait des progrès en matière de transparence, les grandes institutions et les industriels peuvent faire mieux.

Les Médicamenteurs de Stéphane Horel, Éditions du Moment, 324 pages

Paul Benkimoun


Article paru dans l’édition du 16.03.10




Le grand secret de l’industrie pharmaceutique

de PHILIPPE PIGNARRE

Après les expérimentations sauvages, dans les années 1950-1960, de molécules de synthèse sur des cobayes humains, il était indispensable qu’une réglementation vienne encadrer l’innovation pharmaceutique. Ce fut la méthode des essais thérapeutiques, avec pour conséquences, entre autres, une importante socialisation du médicament (via la participation de volontaires aux essais, et par l’entremise de la Sécurité sociale), la financiarisation à outrance du secteur et, paradoxalement - c’est là la grande originalité de l’analyse de Philippe Pignarre -, l’ossification de la recherche. D’où la situation actuelle : de grands conglomérats pris de panique quand ils réalisent que le filon sur lequel ils ont bâti des fortunes colossales est épuisé ; la spéculation, en conséquence, sur la génomique et les start-up du « drug design » ; la stratégie de « cosmétisation » des médicaments, qui deviendraient des gammes de « produits de santé » - comme il est des « produits de beauté ». L’acharnement de « Big Pharma » à étendre la durée de vie de ses brevets signerait donc, d’après l’auteur, l’avis de décès de l’industrie pharmaceutique telle que nous la connaissons.

Philippe Rivière.
« Illusions et désillusions du travail psychanalytique »
d'André GREEN

Avec son dernier livre, A. GREEN s’attelle à visiter les échecs de la psychanalyse. Il poursuit par là l’exploration des pathologies , ce vaste champ des états limites, dont il est un auteur majeur. C’est aussi le prétexte d’une réflexion plus large, sur la psychanalyse, son cadre, son fonctionnement, certains aspects de son histoire ainsi que d’un retour et d’une mise au point d’idées et de concepts métapsychologiques qui lui sont particulièrement chers (le narcissisme avec ses deux valences, le négatif, la pulsion de mort et la destructivité, la fonction métaphorisante du cadre etc.).

Le livre s’ouvre sur un récit clinique, celui du cas célèbre de « Marylin Monroe ». Si la pertinence de ce choix pour illustrer son propos n’est pas d’emblée visible tant le travail accomplit par R. GREENSON avec Marylin se situe loin de la cure type, il apparaît dans une seconde lecture que l’essentiel des intentions de l’auteur y est condensé.





Les cybercondriaques
par Anne-Claire Genthialon

Des sites très auscultés

La certification «hon code» permet de crédibiliser le web médical.

Des patients qui arrivent chez leur médecin en ayant en tête un diagnostic glané sur le Net, surdocumentés sur leur pathologie comme pour un grand oral. En face, des toubibs qui s’en agacent, maudissant la Toile… Depuis cinq ans, les infos médicales du Web parasitent la relation patient-médecin. Comme si un tiers virtuel s’interposait.

« Certains internautes cherchent à s’approprier un savoir qu’ils ne maîtrisent pas, explique Alexandra Gardoy, généraliste dans l’Ain. La médecine ne s’apprend ni ne s’exerce par ordinateur. » En ligne de mire des praticiens : les forums des sites de santé généralistes type Doctissimo ou Auféminin, essentiellement consultés par des mères de famille. Ce n’est pas le contenu rédactionnel, rédigé par des journalistes scientifiques ou des médecins, qui les irritent, mais bien ces espaces communautaires où foisonnent des informations souvent non vérifiées et anxiogènes à souhait.

« Ils vont taper leurs symptômes dans un moteur de recherche qui les oriente sur un forum où on raconte n’importe quoi, raconte Anne Dudek, généraliste à Paris. Toutes les éventualités sont en vrac : un mal de tête peut être dû à un problème de lunettes jusqu’à une tumeur cérébrale. Les patients vont retenir le pire. » Un lumbago se transforme en métastases osseuses, une crampe en sclérose en plaque. Et le patient aura tendance à craindre une intervention chirurgicale, pour avoir déniché un récit détaillé de complications.

Phénomène marginal réservé à quelques internautes hypocondriaques ? Pas vraiment. Aujourd’hui, selon un sondage Ipsos réalisé pour le conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), sept Français sur dix consultent la Toile pour obtenir des informations en matière de santé. Si le médecin reste la source principale d’information, Internet, au fil des ans, est devenu le deuxième moyen de s’informer. A égalité avec les proches, mais devant le pharmacien.

Que ce soit pour connaître une maladie et ses symptômes, se renseigner sur un traitement, glaner des conseils pour rester en bonne santé ou recueillir des témoignages d’autres patients, le Web devient un réflexe. « Internet peut être intéressant pour certaines maladies chroniques, comme le diabète. Les gens malades à vie peuvent trouver des conseils pour améliorer leur quotidien, relève Anne Dudek. Mais la consultation est un lieu de dialogue. Tout le contact humain et relationnel, le Web ne peut pas le remplacer. »

Certains choisissent d’en parler avec leur médecin, leur offrant l’occasion de corriger le tir et de rassurer. Mais ils restent une minorité : les deux tiers des internautes fans de sites médicaux n’en font pas état lors de la consultation. « On les repère quand même grâce au vocabulaire, note Robert Thebault, médecin urgentiste. Ils emploient du jargon médical. On sent que ce sont des informations brutes qu’ils tentent de ramener à leur propre cas. » Conséquence ? « Ça nous complique le diagnostic, on doit poser les questions différemment. » « Il faut argumenter, dire pourquoi ils n’ont pas de cancer. Une petite minorité n’en démordra pas et ne partira pas du cabinet sans avoir une ordonnance pour un scanner », ajoute la généraliste Alexandra Gardoy. Quid de la confiance accordée aux médecins ? Pour certains praticiens, souvent plus âgés, pas de doute : l’usage massif du Web constitue le chant du cygne de la consultation.

Pourtant, l’influence de la Toile est à relativiser. Avant Internet, il y avait la bobologie de comptoir ou la coupure de presse que certains stressés amenaient chez leurs généralistes. « Les ragots de santé ont toujours existé. Sur Internet, l’information est foisonnante mais souvent de qualité, explique pour sa part Jacques Lucas, vice-président du (Cnom). Il y a vingt ans, nous étions dans un rapport paternaliste : le médecin avait l’autorité sur le patient, car il savait. Désormais, la relation reste de confiance, mais n’est plus aveugle, puisque le patient peut croiser ses sources. » En pariant qu’un patient mieux informé, acteur de sa santé, se soignera mieux.

Face à l’essor des pratiques en ligne, plusieurs pistes de réflexion ont été lancées pour faire du Net un moyen de prolonger la consultation. Formation aux nouvelles technologies dans le cursus universitaire, développement du rôle du médecin dans la recherche d’informations santé en ligne… Pour le Cnom, puisque les médecins demeurent pour les Français la source d’informations la plus fiable, le plus important est de les inciter à s’investir davantage sur la Toile via la création d’un blog ou de leur propre site web.

« Les professionnels de santé doivent aller là où se jouent les enjeux, résume l’Ordre des médecins. Les deux tiers des Français interrogés se rendraient sur le site internet de leur médecin s’il en avait un, et 35% des personnes ne consultant pas sur Internet pourraient le faire si leur médecin disposait d’un site », assure Jacques Lucas. Des recommandations a priori plutôt bien accueillies par les médecins. Seul hic : très peu connaissent le contenu des sites de santé grand public. La raison invoquée ? Le manque de temps, tout simplement.

Paru dans Libération du 1er septembre 2010
Couverture santé : l’UNOCAM tire la sonnette d’alarme

Après la décision du gouvernement de taxer (à 3,5 %) les contrats de complémentaire santé dits « responsables », l’Union nationale des organismes d’assurance-maladie complémentaire (UNOCAM) s’inquiète pour l’accès aux soins.

« Début 2009, la taxe CMU a déjà augmenté de 2,5 % à 5,9 %. Une taxe supplémentaire pourrait rendre l’accès à la couverture santé difficile, voire impossible pour certaines populations », affirme l’UNOCAM dans un communiqué.
Les assureurs complémentaires (mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance) déplorent par ailleurs que le gouvernement, qui compte affecter le produit de la nouvelle taxe (1,1 milliard d’euros) au financement de la dette sociale, ait choisi de cibler des contrats qui « respectent les mesures d’intérêt général prises par l’État en vue de modérer les dépenses de santé » (les contrats responsables ne couvrent pas l’augmentation du ticket modérateur hors parcours de soins mais prennent en charge certains actes de prévention).

L’UNOCAM a demandé par courrier au Premier ministre de renoncer à cette nouvelle taxe.

› K. P.

Quotimed.com, le 07/09/2010





Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962).
Portrait d'une femme engagée - exposition

Une femme engagée.

Principalement connue comme l’une des pionnières de la psychanalyse en France, patiente et amie de Freud dont elle favorise la diffusion des idées, Marie Bonaparte fut aussi une femme engagée dans de nombreux combats, comme la lutte contre la peine de mort et un mécène de poids auprès de plusieurs institutions.
L'exposition "Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962). Portrait d’une femme engagée" apporte, grâce à une étroite collaboration avec la descendance de la princesse, un nouveau regard sur l’épouse de Georges de Grèce.
A travers une centaine d’œuvres issues de collections publiques et privées, l’exposition dresse un portrait vivant et sensible de Marie Bonaparte.

Commissaire de l’exposition : Emmanuelle Le Bail
Gare de Saint-Cloud
Métro Boulogne – Pont de Saint-Cloud
B

Du jeudi 16 septembre au dimanche 12 décembre 2010
Tarifs d'entrée : Gratuit

lundi 6 septembre 2010

UNE ÉTUDE STATISTICO-SCIENTIFIQUE PROUVE L'EFFICACITÉ DE LA PSYCHANALYSE !
http://jack-addi-the-blog.over-blog.com/pages/PRESENTATION_DU_BLOG-3144921.html
 
Le fait est suffisamment rare pour que nous prenions la peine de le mentionner comme il le mérite! Avant la fermeture estivale du blog, un lecteur, Raaben pour ne pas le nommer (qu'il soit encore une fois remercié), m'avait fait part d'un lien dans un commentaire... Un lien suffisamment important pour faire l'objet d'un article. En effet, tout le monde ne lit pas forcément attentivement les commentaires des autres... et là en l'occurrence cela aurait été fort dommage de passer à côté!

Or donc, tandis qu'avec une régularité métronomique, la presse grand public publie régulièrement ses "dossiers spéciaux"  promettant la fin de la psychanalyse (avez-vous remarqué que ce genre de dossiers est composé d'au maximum quatre où cinq pages, truffées de photos et de gros titres, ou d'encadrés explicatifs ou mentionnant la parution de tel livre - anti psychanalytique évidemment -  censés faire monter la mayonnaise... sans compter les éventuelles publicités... Bref quatre ou cinq pages bien vides qui font regretter les quelques euros dépensés pour ne pas apprendre quoi que ce soit !), tandis que le monde de l'édition fait ses choux gras en publiant des livres réunissant foison de contre-vérités, voire d'accusations mensongères et diffamatoires contre la psychanalyse (remarquez également que sur d'autres sujets, aucun éditeur ne prendrait le risque de publier des livres aussi inexacts, ce qui n'est pas anodin!)...

Tandis que la psychiatrie made-in DSM et les Thérapies Comportementales promettent le bonheur rapide pour tous et la sécurité publique, grâce à des méthodes de dressages directement inspirées des travaux de Pavlov sur les chiens... Colonisant les services de soins psychiatriques universitaires, et les lieux de formations des psys d'aujourd'hui et de demain, en agitant leurs références scientifiques statistiques vantant leurs résultats à court terme comme seul argument de leur supériorité par rapport à une psychanalyse réputée longue et chère...

Tandis que l'on occulte toutes les études statistiques prouvant que les résultats obtenus par les TCC sont non significatifs dans le long terme ( DE L'INEFFICACITÉ A LONG TERME DES TCC ENFIN PROUVÉE), ou que l'on tait celles mettant en cause l'usage généralisé et la relative inefficacité des antidépresseurs qu'on distribue pourtant comme des bonbons ( DE INEFFICACITÉ RELATIVE DES ANTIDÉPRESSEURS ENFIN PROUVÉE) ( ANXIOLYTIQUES - UN GÉNÉRALISTE LÈVE L'OMERTA), et que l'on fait semblant de ne pas entendre les voix divergentes au sein même des services de soin quand les résultats thérapeutiques du terrain ne sont pas ceux que l'on publie dans les rapports d'activité, recherches, ou succès de librairie ( DE INEFFICACITÉ DES TCC... DES SOIGNANTS TÉMOIGNENT)...

Et bien on parlera pas plus de cet article du Journal de l'Association Médicale Américaine,  article pourtant paru en 2008, prouvant l'efficacité des thérapies psychodynamiques (c'est par ce néologisme réduisant la psychanalyse à la thérapeutique qu'on désigne la découverte freudienne outre-atlantique... et donc par extension, dans tout le monde scientifique) à partir des méthodes d'évaluation statistiques chères aux chantres des TCC, qui manifestement avaient pourtant toujours crû que la scientificité statistique ne pouvait que démontrer leur propre supériorité... à moins que ce ne soit la preuve du manque de fiabilité des statistiques comme outil d'évaluation... où la preuve qu'on puisse les manipuler?

Or donc on peut consulter cet article ici ... (on peut voir également ici comment un neurpopsychiatre comportementaliste valide lui-même cette étude : ici)

dimanche 5 septembre 2010






Société
02/09/2010

Une prison pour repousser les murs de la folie

Reportage

Menacée de fermeture, la centrale de Château-Thierry est citée en exemple pour son travail avec des détenus difficiles, dont plus de 80% sont psychotiques.

Par SONYA FAURE Envoyée spéciale à Château-Thierry

Le détenu ramasse son corps, les coudes contre les flancs, puis le détend d’un coup. «On est en train de faire du ski», explique un surveillant. Le prisonnier est sur le plateau d’une console Wii et à l’écran, un personnage s’envole d’un tremplin. A la maison centrale de Château-Thierry, dans l’Aisne, plus de 80 % des détenus sont psychotiques. Condamnés à de longues peines, ils passent quelques mois, parfois plusieurs années, dans l’établissement. «Le but est de les adapter à la vie carcérale», explique Marie Lafont, la directrice adjointe, au secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, venu visiter Château-Thierry. «Nous tentons de trouver une prise pour les sociabiliser : une activité Wii pour les uns, un atelier de création artistique ou un travail pour d’autres.» Ici, les détenus appellent les surveillants par leur prénom, parfois les tutoient. C’est un symbole que tout le monde évoque : les uns et les autres se serrent la main pour se saluer.

«Vétusté». Mais Château-Thierry est une vieille prison. Les cellules mesurent 6 m2 - moins que le minimum fixé à 7 m2 par le comité pour la prévention de la torture. Un audit est en cours, qui dira si Château-Thierry peut être rénové ou s’il doit être fermé. «La spécificité de l’établissement n’est pas remise en cause, argumente le porte-parole de la chancellerie, Guillaume Didier. Mais on ne peut pas blâmer à longueur d’articles la vétusté des prisons et reprocher au gouvernement d’étudier l’éventuelle fermeture de celles qui sont concernées.»

«La spécificité de Château-Thierry n’est pas compatible avec les prisons modernes où le surveillant est dans un poste avec barreaudage et répond au détenu par interphone», s’inquiète Renald Champrenaut, du syndicat Ufap. Un collègue de FO poursuit : «Ici, on n’a pas de mirador et ça ne nous manque pas

Car Château-Thierry est une anomalie pénitentiaire. Un petit établissement - la centrale accueille une soixantaine de détenus - qui s’est organisé empiriquement. «Une structure hors normes», ont écrit les sénateurs (1), sur laquelle l’administration communique peu. La bâtisse a été construite en 1850, intégrée à la ville. Cent ans plus tard, face à la hausse des malades mentaux en prison, Château-Thierry est chargé de soulager les établissements traditionnels et d’accueillir les détenus incapables de s’intégrer à un régime de détention classique - «fauteurs de troubles» ou victimes de violence. «Château-Thierry s’occupe de détenus que nous, nous ne pouvons gérer que par la force», témoigne Cédric Deprez, surveillant lillois. «On n’est pas meilleurs qu’ailleurs, reprend Renald Champrenaut. Mais on est plus nombreux.» 55 surveillants pour la centrale et le centre de détention d’une trentaine de places. «A la moindre alarme, nous sommes immédiatement trois surveillants à discuter avec le détenu : ça évite que la situation dérape.» Les nouveaux surveillants, souvent volontaires, sont pris en charge par des tuteurs pour «éviter le choc de la nouvelle tête» aux détenus.

ÉchangeQuand les détenus arrivent, ils ne savent plus attendre, ne savent plus formuler une demande. On leur apprend à avoir une hygiène corporelle, à savoir téléphoner, à reprendre contact avec leur famille», racontent les surveillants. Les automutilations sont fréquentes mais les suicides et les agressions sur le personnel, rares. «Nous ne sommes pourtant pas dotés de haute technologie, dit Renald Champrenaut. Pas d’interphone dans les cellules, mais des surveillants qui n’hésitent pas à remplir le cahier d’observation plusieurs fois par jour et à transmettre leurs inquiétudes au service médical.» Chaque semaine, pénitentiaires et médecins se réunissent : «C’est un échange, les surveillants font des stages dans une unité de soin intensif psychiatrique et les personnels sont formés à intervenir en prison», dit Gilles Uzzan, psychiatre du pôle santé de Château-Thierry. En 2007, une étude des services de santé a contraint à renforcer le personnel médical, bien supérieur à celui d’une prison classique (un psychiatre à temps plein, un poste et demi de psychologues, sept infirmiers, un généraliste à mi-temps…)

«Ce n’est plus vraiment une prison, risque un surveillant, c’est plutôt un truc de soins…» Cette ambiguïté fait dire à certains médecins que Château-Thierry est un «sous-hôpital». Le rapport sénatorial souligne que «l’organisation des soins ne semble pas à la mesure des besoins […]. L’offre de soins rencontre les limites inhérentes au système carcéral et à l’ancienneté de l’infrastructure.» Stéphanie Djian, de l’Observatoire international des prisons, soulève un «autre problème» : «Plus il y aura des structures spécialisées et plus on enfermera des malades mentaux, qui n’ont rien à faire en prison. On présente Château-Thierry comme un modèle car surveillants et détenus boivent des cafés. En creux, cela montre surtout le manque d’humanisation des prisons classiques.» Cet été, les détenus ont redécouvert les grandes tablées avec «l’atelier barbecue». L’un d’eux a dit : «ça me renvoie vingt-quatre ans en arrière.» A l’époque, il était libre.

(1) Rapport d’information «Prison et troubles mentaux», mai 2010.