blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 4 juin 2021

Quand la mode s’adapte au handicap

Par   Publié le 24 mai 2021 

Jean scratché sur le côté ou robe cache-cœur à boutons-pressions cachés, fermetures aimantées ou coutures latérales… L’Américain Tommy Hilfiger crée une ligne de vêtements pour personnes en situation de handicap, adultes comme enfants.

Fermetures auto-agrippantes sur un jean ou à l’arrière d’une chemise, taille ajustable ou pantalons à ouverture aimantée sur le côté sont des spécificités de la ligne Tommy Adaptive de Tommy Hilfiger.

Tout a commencé par une question, posée au beau milieu du repas, par Oliver, 8 ans. Pourrait-il lui aussi, comme ses copains, « avoir un jean normal » ? demande-t-il un jour à sa mère, Mindy Scheier. Afin de créer un modèle qui convienne à son fils, atteint d’une dystrophie musculaire qui limite sa mobilité et l’empêche de manipuler aisément boutons et zips, cette Américaine passe des heures à placer des bandes auto-agrippantes sous les coutures. Mais le résultat n’est jamais pleinement satisfaisant et, lors de sa pause déjeuner, Mindy Scheier doit parfois faire un saut à l’école pour aider Oliver à ouvrir son pantalon aux toilettes.

jeudi 3 juin 2021

Féminicides : pour ne plus crier dans le vide


 


par Virginie Ballet  publié le 1er juin 2021 

90 femmes ont été tuées par leur ex ou leur conjoint en 2020. Souvent malgré des signaux qui n’ont pas été pris en compte. Dix-huit mois après le Grenelle, en dépit d’une prise de conscience des institutions, les failles restent béantes.

Ce sont des prénoms dont la résonance est devenue nationale. Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants : immolée par le feu en pleine rue, le 4 mai à Mérignac (Gironde). Stéphanie, 22 ans, mère d’une fillette de 3 ans : elle aussi tuée en pleine rue, à coups de couteau, le 24 mai à Hayange (Moselle). Toutes deux avaient déposé plainte. Le mari de Chahinez, dont elle était séparée, avait déjà été condamné pour violences conjugales, et bénéficiait d’un aménagement de peine. La mort de la jeune femme est un «échec collectif», a reconnu Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de la Citoyenneté, alors qu’étaient dévoilées les premières constatations de la mission d’inspection lancée par le gouvernement, pointant une série de «défaillances et de dysfonctionnements». Les conclusions définitives doivent être rendues le 10 juin, et un travail d’autocritique similaire, lui aussi mené par l’Inspection générale de l’administration et l’Inspection générale de la justice, a été entrepris pour le cas de Stéphanie. D’ici là, la colère gronde contre les féminicides et une forme d’impuissance à lutter contre les violences conjugales, dix-huit mois après la fin du Grenelle. «Ces féminicides auraient pu être évités : tous les signaux d’alerte étaient au rouge. L’institution n’est pas capable de protéger les femmes», fustige Léonor Guénoun, du collectif féministe #NousToutes.

Liberté, égalité, fraternité Mona Ozouf, Michelle Perrot, Cynthia Fleury

 Liberté, égalité, fraternité

  • 3 Juin 2021

Ce livre rassemble trois grands entretiens menés par l'hebdo Le 1 avec trois brillantes intellectuelles. "La liberté a deux ennemis : les circonstances extraordinaires et le salut public", nous dit Mona Ozouf. "L'égalité est un but, un chemin, une bataille", complète Michelle Perrot. "Ce sont les inégalités qui menacent la fraternité", conclut Cynthia Fleury. Une lecture vivifiante, revisitant la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » qui orne officiellement nos édifices publics depuis le 14 juillet 1880.


Lire la suite ...


Assises de la santé mentale et de la psychiatrie : clap de fin de la grande consultation nationale !

Accueil

 1 juin 2021

Pour faire face à cet enjeu majeur de santé publique, le président de la république a annoncé le 14 janvier dernier, la tenue avant l’été 2021 des assises de la santé mentale et de la psychiatrie.

Dans cette optique, le ministère des solidarités et de la santé a lancé une grande consultation pour recueillir les attentes, préoccupations et propositions de l’ensemble des acteurs (professionnels, patients, familles) mais aussi du grand public.

Ainsi, le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie Frank Bellivier, nous a expliqué par communiqué de presse, qu’une participation importante à cette enquête lancée à peine 20 jours sera la clé de sa réussite.

Lire la suite ...

Une guerre de clans déchire le prestigieux département d’études psychanalytiques de l’université Paris-VII

Par Louis Chahuneau  Publié le 2 juin 2021

Fragilisé par les luttes intestines, le prestigieux département issu de Paris-Diderot est visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel.

C’est un monument de la psychanalyse française qui est en train de s’effondrer. Cinquante ans après sa création, le département d’études psychanalytiques de l’université Paris-Diderot (Paris-VII), qui a vu passer des figures de renom comme Jean Laplanche et Pierre Fédida, n’est plus que l’ombre de lui-même. « On était une UFR [unité de formation et de recherche] pionnière, la Rolls-Royce des études psychanalytiques en France, tout cet héritage a disparu », se lamente le professeur François Villa.

Depuis des mois, Christine Clerici, la présidente de l’Université de Paris – un mastodonte de 64 000 étudiants issu de la fusion, en 2020, de Paris-VII, Paris-Descartes (Paris-V) et l’Institut de physique du globe de Paris, et censé rivaliser avec les meilleures universités mondiales – doit gérer la guerre de clans qui déchire le département d’études psychanalytiques depuis de longues années.

Entretien Anya Plutynski : “Parler du cancer comme d’une ‘maladie génétique’ peut être très trompeur”


 


Anya Plutynski, propos recueillis par Octave Larmagnac-Matheron publié le 

Qu’est-ce qu’un cancer ? La philosophe des sciences Anya Plutynski s’est posé la question dans Explaining Cancer: Finding Order in Disorder (Oxford University Press, 2018), ouvrage pour lequel elle vient de recevoir le prix Lakatos. Elle nous livre ses analyses.  

Quelle définition donneriez-vous du cancer ?

Anya Plutynski : Il est, me semble-t-il, extrêmement difficile de donner une définition unifiée du cancer. Les cancers sont extrêmement hétérogènes – tant en ce qui concerne leurs causes que leurs dynamiques, les processus par lesquels ils se développent dans le temps. Je suppose que l’on pourrait tout de même définir a minima le cancer comme une « croissance désordonnée des cellules », mais cette définition reste vague et sans doute trop large, car de nombreuses formes de croissance cellulaire désordonnée sont normales. De nombreuses femmes ont des excroissances fibroïdes dans leurs seins ou leur utérus qui ne deviennent jamais cancéreuses, et nous avons toutes des grains de beauté, qui ne se transforment, de même, jamais en cancer. Peut-être faut-il regarder de plus près les « caractéristiques » des cellules cancéreuses – [les biologistes américains] Douglas Hanahan et Robert Weinberg ont identifié toute une série de ces caractéristiques partagées par les cellules cancéreuses : croissance illimitée, incapacité à mourir, attraction du flux sanguin, invasivité, etc. Mais ces caractéristiques demeurent assez réductrices. Elles négligent souvent le rôle de la réponse immunitaire et du micro-environnement tissulaire, qui peuvent accentuer de manière importante le développement du cancer. 

«Mis à l’écart et lésés», les «oubliés» du personnel soignant dans les rues de Paris

par Damien Dole   publié le 1er juin 2021 à 20h52

500 techniciens de laboratoire médical, diététiciens et préparateurs en pharmacie hospitalière ont convergé vers le ministère de la Santé ce mardi. Ils réclament un meilleur statut et plus de reconnaissance. 

«C’est notre jour aujourd’hui, il faut montrer qu’on existe. Faites du bruit pour nous faire connaître de tout le monde, qu’ils comprennent que sans nous, il n’y aurait pas de réouverture des bars ou des restaurants !» Un gars de Sud Santé passe entre les grappes de soignants assis en plein cagnard ce mardi après-midi place du 18-juin-1940, à deux pas de la tour Montparnasse. C’est «leur jour» aux techniciens de laboratoire médical, diététiciens et préparateurs en pharmacie hospitalière. Des soignants «oubliés» comme ils le répètent, le crient, l’écrivent à l’envi sur leurs vêtements, la plupart du temps une blouse blanche, code vestimentaire inadapté aux chaleurs qui frappent les rues de Paris.

Les petites mains de l'Education nationale Atsem en maternelle : «On n’aurait pas été là, comment les enseignants auraient fait classe ?»

par Elsa Maudet  publié le 2 juin 2021

Parce que les professeurs ne sont pas seuls à faire tourner l’école, «Libération» donne la parole aux métiers de l’ombre, eux aussi touchés par la pandémie. Parmi eux, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles. 
Depuis le début de la pandémie de Covid-19 en France, l’école est au cœur des préoccupations et, avec elle, élèves et enseignants. Mais, dans l’ombre, des travailleurs permettent à la machine de continuer à fonctionner, tout en pâtissant eux aussi de conditions d’exercice dégradées. Cette série d’articles sur «les petites mains de l’Education nationale» vise à les mettre en lumière. Deuxième épisode : les Atsem.

Au plus fort du protocole sanitaire, l’an passé, elles devaient laver les mains des enfants jusqu’à dix fois par jour. Dix passages aux lavabos pour pas loin de trente marmots pas franchement champions de vitesse. Depuis, ça dépend. Certaines Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles), ces professionnelles présentes en classe au quotidien au côté des enseignants de maternelle, ont dû maintenir ce rythme soutenu, d’autres ont pu lever le pied, au gré de l’évolution de l’épidémie et des décisions des communes qui les emploient. Mais toutes celles interrogées par Libération l’assurent : ces derniers mois, leur boulot a changé.

« La BD, c’est une manière de parler de la cause infirmière »


 


02/06/2021

Titre de l'image

© D.R.

« La BD, c’est une manière de parler de la cause infirmière »

Infirmière puéricultrice, Célia, 27 ans, partage avec Mademoiselle Caroline, autrice de bande dessinée, une belle amitié depuis plusieurs années. C’est de cette relation qu’est née la BD « Le journal de Célia, infirmière au temps du Covid, et autres récits ». Rencontre.

Comment est née l’idée de faire cette BD ?

Avec Caroline, nous nous connaissons depuis quelques années. Avec la crise sanitaire, nous nous sommes moins vues mais nous avons continué à échanger par téléphone. C’est en novembre 2020, alors que Caroline me questionnait sur mon travail, qu’elle m’a proposé de mettre en images les anecdotes que je lui racontais pour que tout le monde connaisse la réalité à l’hôpital en temps de Covid. De mon côté, c’est mon quotidien, je ne me rendais pas forcément compte, mais j’ai accepté. Elle a donc commencé à publier des planches sur sa page Instagram. Très vite, il y a eu un engouement. Ce sont les éditions Vuibert qui l’ont contactée pour lui proposer de faire une BD.

Quelle a été votre réaction ?

Caroline m’a appelée pour me dire qu’elle avait une très bonne nouvelle à m’annoncer mais comme cela demandait beaucoup de travail, elle comprendrait si je refusais. Quand elle m’a parlé du projet, j’ai tout de suite accepté. Ensuite, j’ai paniqué car ce n’est pas du tout mon univers. Mais comme c’est le sien, elle a su me rassurer.

Comment avez-vous travaillé ?

Pendant la crise, Caroline a pu consacrer une bonne partie de son temps à la réalisation de la BD. Tout est allé très vite ! Les éditions Vuibert l’ont contactée en décembre et le livre est sorti en mai. Nous avons principalement travaillé à distance. On s’est appelées régulièrement pendant mes jours de repos. Je lui racontais les anecdotes que j’avais notées sur un carnet pendant mes journées de travail et Caroline les mettait en forme, avant de me les faire valider. Toutes les histoires racontées sont vraies, mais certaines m’ont été rapportées par mes collègues.

Lire la suite ...


« Ce virus doit provoquer une réflexion sur notre façon de vivre » : la pandémie de Covid-19, expérience fondatrice de la « génération Z »


 



Par   ,   ,   ,   et  Publié le 2 juin 2021




De Paris à Stockholm, en passant par Cork ou par Turin, les jeunes entrés dans l’âge adulte pendant cette période de pandémie ont été profondément affectés. Ils racontent la colère et la frustration d’avoir perdu leurs « meilleures années », leurs changements d’orientation, leurs nouvelles convictions politiques – en particulier sur le climat, mais aussi leur volonté de se recentrer sur la famille, les amis, la quête d’un métier qui a du « sens »… Après ce traumatisme, ils évoquent aussi le besoin de prendre soin, dans le futur, de leur propre santé mentale – l’une des priorités de cette « génération Z » (personnes nées entre 1995 et 2010).

Voilà ce qui ressort d’un appel à témoignages lancé par cinq médias européens (Le Monde, The Guardian, La Vanguardia, Süddeutsche Zeitung, La Stampa) auprès des 18-25 ans, sur leurs sites et sur les réseaux sociaux. Plusieurs centaines de réponses ont été reçues – essentiellement des étudiants et des actifs diplômés – qui, loin de représenter toutes les jeunesses, permettent de comprendre comment ces jeunes, pourtant les mieux armés pour réussir, ont été transformés par cette sidérante période.

Une consommation quotidienne de champignons diminuerait le risque de cancer de 45 %

Mardi, 01/06/2021 

Une consommation quotidienne de champignons diminuerait le risque de cancer de 45 %


Les chercheurs de l’Université d’État de Pennsylvanie (États-Unis) se sont penchés sur la composition de plusieurs types de champignons, afin d’en évaluer les effets bénéfiques. Cet aliment apporte ainsi des vitamines, nutriments et antioxydants. « Les champignons sont la source alimentaire la plus élevée en ergothionéine, qui est un antioxydant unique et puissant, ainsi qu’un protecteur cellulaire », a indiqué Djibril M. Ba, étudiant diplômé en épidémiologie au Penn State College of Medicine. « Renouveler les antioxydants dans le corps peut vous aider à vous protéger contre le stress oxydatif et ainsi réduire le risque de cancer ».

Il suffirait, selon cette étude, de consommer 18 grammes de champignons par jour pour voir diminuer de 45 % le risque d’engendrer un cancer. Afin de parvenir à ces résultats, les auteurs de cette découverte se sont penchés sur l’ensemble des sujets scientifiques traitant d’un lien entre consommation de champignons et cancer, du 1ᵉʳ janvier 1966 au 31 octobre 2020, rassemblant les données d’analyses de 17 cancers différents.

Ces informations, qui concernent 19 500 personnes touchées par des cancers, ont permis de confirmer les bienfaits d’une consommation quotidienne de champignons.

Lire la suite ...


COVID-19 : Un nouveau pas vers un vaccin universel anti-coronavirus

Lundi, 31/05/2021 

COVID-19 : Un nouveau pas vers un vaccin universel anti-coronavirus


Des chercheurs de l'Université de Virginie ont montré que les techniques de vaccin développées pour lutter contre SARS-CoV-2 pourraient aujourd'hui permettre de développer un candidat apportant une large protection contre tous les coronavirus (et tous les variants donc). Ces travaux laissent espérer un vaccin universel contre les coronavirus relativement proche.

La variation antigénique des coronavirus (notamment du SARS-CoV-2) appelle un vaccin universel, avait déjà suggéré dans le JAMA, une équipe d’experts du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH), dont le Docteur Anthony S. Fauci, directeur du Centre de recherche sur les vaccins. Ici, les chercheurs travaillent au développement d’un vaccin COVID-19 qui pourrait fournir une protection contre les souches existantes et futures du coronavirus COVID-19 mais aussi contre d'autres lignées de coronavirus.

Un objectif qui semble aujourd'hui réalisable, et qui pourrait aboutir à un vaccin peu coûteux, (environ 1 $ la dose), grâce aux nouvelles plates-formes de production développées depuis la pandémie. Le candidat vaccin développé par cette équipe américaine montre ici de premiers résultats prometteurs lors de tests précliniques, menés chez l’animal.

Lire la suite ...


À Lille, les usagers en santé mentale ont la parole

02/06/2021

Qui pour parler au mieux des soins en santé mentale ? Sans aucun doute les usagers, répondent en chœur les équipes du G21, l’un des secteurs de l’EPSM de la métropole des Hauts-de-France. La philosophie du pôle repose sur une concertation constante de tous les acteurs de la santé, des élus et des usagers, représentés par des porte-parole. Un dispositif unique en France.

C’est une psychiatrie dite citoyenne. Depuis plus de quarante ans, psychiatres, soignants, éducateurs spécialisés, psychologues, élus locaux et associations unissent leurs compétences pour proposer une santé mentale dans la ville, sans murs, au plus près de l’usager. « Il est au milieu et on gravite autour », image Audrey Guesne, infirmière depuis vingt-et-un ans et depuis plusieurs années dans les équipes mobiles du G21. Celles-ci permettent de maintenir à domicile les patients et de réduire au minimum les hospitalisations, l’un des objectifs du secteur qui compte dix lits pour 85 000 administrés.

Des porte-parole élus intégrés aux directions

Depuis 2012, le pôle pousse plus loin l’idée de la démocratie sanitaire, le lien et la concertation avec les usagers et leur expérience. Ils sont représentés par des porte-parole élus. Six nouveaux ont été élus en avril 2019, pour deux ans, par d’autres usagers en cours de soin. Olivier Devaux est l’un de ces représentants.


Lire la suite ...


Journée mondiale des troubles du comportement alimentaire


Par :Caroline Paré  Publié le : sont des troubles du comportement alimentaire (TCA). Encore très tabous, les TCA touchent majoritairement les adolescentes.  




Lire la suite ...


Rachel Kéké et Sylvie Kimissa, femmes de chambre de l’Hôtel Ibis Batignolles : « Je vais reprendre le travail la tête haute, j’ai eu mes droits »

Par  et   Publié le 3 juin 2021

Après vingt-deux longs mois de mobilisation, elles ont obtenu un accord améliorant leurs salaires et leurs conditions de travail. Une victoire pour ces femmes, novices en luttes syndicale

Sylvie Kimissa, 50 ans, et Rachel Kéké, 47 ans, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), le 28 mai 2021.

Elles n’en reviennent toujours pas de cette nuée de journalistes, de micros et de caméras venue les accueillir à leur sortie de l’Hôtel Ibis Batignolles, à Paris, mardi 25 mai. Le genre de cohue qu’on réserve habituellement aux vedettes ou aux ministres, mais pas aux femmes de chambre… Voilà pourtant ces invisibles dans la lumière, célébrant, poing levé, leur victoire contre le groupe Accor et son sous-traitant du nettoyage STN, au terme de vingt-deux mois de conflit.

Les mots magnifiques de l’art brut

 

Les écrits de ces créateurs singuliers sont souvent méconnus. L’historienne de l’art Lucienne Peiry leur consacre un très beau livre.

«Manteau de présentation». Œuvre d’Arthur Bispo do Rosário. Non daté, tissu, fil, papier,et métal, 118,5 x 141,2 cm. Conservé dans la Coleção Museu Bispo do Rosário Arte Contemporãnea, Rio de Janeiro. © DR

Tout amateur d’art brut le sait. Outre des images, ces œuvres nées dans l’urgence des marges et de la maladie incluent souvent des mots et des textes, plus ou moins longs, plus ou moins lisibles. Un peu paresseusement, on a souvent tendance à les considérer sur un plan uniquement formel, voire esthétique, oubliant qu’ils sont porteurs d’un message spécifique et possèdent une vie propre. 

Dans un très bel ouvrage publié au Seuil, l’historienne de l’art Lucienne Peiry – qui a dirigé pendant dix ans la Collection de l’Art Brut à Lausanne – a choisi de placer ces Écrits d’art brut au centre de notre attention, proposant des retranscriptions et, si nécessaire, des traductions de ces superbes «lettres d’amour ou de rage, poèmes, messages érotiques et plaidoyers, journaux intimes et récits utopiques». Après une brève introduction, elle passe en revue et analyse avec finesse la production de trente de ces «graphomanes extravagants». 

Écrits d’art brut. Graphomanes extravagants. De Lucienne Peiry. Seuil (2020), 288 p.


Lire la suite ...


Les 18-25 ans, une génération abîmée par la pandémie

Par   ,   ,   et   Publié le 2 juin 2021



Ils ont revisité leurs choix d’études ou affirmé leurs convictions politiques, réévalué l’importance de leurs liens familiaux, amicaux, ou de leur cadre de vie. Beaucoup évoquent une colère, une frustration latente. Mais aussi un besoin, après ce traumatisme, de prendre soin de leur santé mentale, abîmée par les privations et la solitude. Tous le disent : cette période de pandémie de Covid-19 les a transformés.

C’est ce qui ressort d’un appel à témoignages lancé par cinq médias européens (Le MondeThe Guardian, La Vanguardia, Süddeutsche Zeitung, La Stampa) auprès des 18-25 ans, sur leurs sites et les réseaux sociaux. Plusieurs centaines de réponses ont été reçues.

mercredi 2 juin 2021

1974 : Une journée au bistrot | Archive INA









Voir la vidéo ...


Monet veut l'impossible

LE 01/06/2021

À retrouver dans l'émission

LA COMPAGNIE DES OEUVRES

par Matthieu Garrigou-Lagrange

De la naissance de l’impressionnisme à l’enfer blanc de la Norvège, qui résiste à son œil, en passant par la découverte de Giverny et l’émergence des tableaux en série — meules, peupliers —, Monet peignit sa vie durant, « dans les transes », « bouleversé et comme fou ».

"Impression, soleil levant", Claude Monet (1872)
"Impression, soleil levant", Claude Monet (1872) Crédits :  tableau photographié par De Agostini - Getty

Quel était le projet de ce peintre qui disait « chercher l’impossible » ? Comment définir son œil ? Peut-on dire qu’il regardait « le transitoire, le fugitif, le contingent », ce que Baudelaire appelle la modernité ?

Matthieu Garrigou-Lagrange esquisse aujourd’hui une analyse de l’œuvre de Monet en compagnie de Marianne Alphant, autrice de Claude Monet, une vie dans le paysage » aux éditions Hazan.

Monet peint toujours hors de lui. Dans une espèce de transe, il se confronte à quelque chose qu'il lui est impossible de maîtriser, car il essaie de fixer sur la toile des instants de lumière, qui parfois ne reviennent pas. (Marianne Alphant)

Lire la suite et écouter le podcast ... 


mardi 1 juin 2021

Reportage Féminicides : «Si je suis là, c’est parce que j’ai fait quelque chose de très grave...»

par Virginie Ballet, Envoyée spéciale à Arras et photo Stéphane Dubromel publié le 1er juin 2021

Près d’Arras, le centre Clotaire accueille les auteurs de violences conjugales, souvent envoyés par la justice, et tente, par la parole, de les faire passer du déni à la prise de conscience.

Il dit se sentir comme «au début d’un tunnel», et espérer «aller jusqu’à l’autre bout». Là, peut-être qu’il trouvera la réponse à cette question qui le taraude : «Qu’est-ce qui a déclenché en moi de devenir cet être-là ?» A 54 ans, Marc (1) est venu de lui-même trouver de l’aide au sein du centre Clotaire, structure spécialisée dans la prise en charge des auteurs de violences conjugales et intrafamiliales, située à Saint-Nicolas-lez-Arras (Pas-de-Calais). C’était en mars, lorsque son épouse depuis plus de trente ans a décidé de le quitter, après des années de violences. «Ça s’est produit à plusieurs reprises, et depuis longtemps. Je crois que la première fois, c’était trois ou quatre ans après notre rencontre», se souvient-il. Ensuite, sont venus «des menaces, des violences verbales, psychologiques, des insultes, les propos les plus horribles, les coups derrière la tête… Comme si toute la frustration que j’emmagasinais au travail ressortait à la maison, au moindre mot innocent de ma femme». Le départ de celle-ci a été chez lui un «déclencheur».