Il y a quinze jours, une enfant de 15 ans s’est suicidée dans la chambre d’hôtel où elle était hébergée, dans le cadre d’un placement par l’Aide sociale à l’enfance. Ce drame nous bouleverse tous, politiques, professionnels, élus départementaux en charge de la protection de l’enfance. Mais ce n’est pas un fait divers. Car cette enfant n’aurait jamais dû être seule dans un hôtel.
En 2022, l’Assemblée nationale a voté pour que ce type de placement soit interdit, au 1er février 2024. Cette entrée en vigueur différée de la loi laissait deux ans à l’Etat pour s’organiser et créer les alternatives aux placements en hôtel.
L’Etat aurait dû se préparer, en affectant des moyens financiers supplémentaires aux départements afin qu’ils puissent créer des places alternatives adaptées aux cas complexes et aux urgences. L’Inspection générale des affaires sociales recommandait d’ailleurs dans son rapport de 2020 sur les placements en hôtel de «prendre en compte l’existence de cas complexes lors de la programmation des créations de places et intégrer ces besoins particuliers dans les appels à projets afin de disposer de structures d’hébergement adaptées».