Comme beaucoup de mères travaillant à temps plein, je vis avec une petite musique incessante dans la tête délivrant tour à tour des notes aiguës – « un article à finir ce soir ! » –, graves – « plus de pain dans le congel’ ! » –, lentes – « les inscriptions au centre de loisirs ! » – ou rapides – « on boucle à midi ! ».
Ma mélodie interne s’est brutalement arrêtée, vendredi 20 janvier, lorsque je suis tombée sur la vidéo de la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, annonçant sa démission après cinq années au pouvoir. Face caméra, la jeune femme âgée de 42 ans déclare : « Je sais ce que requiert ce poste. Et je sais que je n’ai plus assez de carburant pour le faire correctement. C’est aussi simple que cela. » Jacinda Ardern est tombée enceinte juste avant son élection, en 2017. Elle a accouché et pris un congé maternité de six semaines en plein mandat. A son retour, son mari, un présentateur télé, a choisi de devenir père au foyer. En septembre 2018, la première ministre s’est rendue à l’assemblée générale annuelle de l’Organisation des Nations unies avec sa fille de 3 mois, Neve.