Elle est issue de la rencontre autour d’un verre quelque part sur la Côte d’Azur, en juillet 2019, d’une avocate du barreau de Grasse, Rosanna Lendom, et d’amis scénariste et dessinateurs, Fabrice Rinaudeau, Sylvain Dorange et Anne Royant.
La méconnaissance de la violence carcérale et de son organisation dictatoriale, pour reprendre les mots de l’avocate dans sa préface, est immense. Elle connait bien les situations des personnes détenues qu’elle assiste au quotidien : manque de lumière et d’aération dans les cellules, manque d’hygiène, saleté des douches qui engendre des maladies de peau, mauvais sommeil dans la crainte des cafards, manque d’activité qui fait passer souvent vingt à vingt-deux par jour en cellule avec des personnes non choisies, promiscuité qui est souvent source de tensions allant jusqu’à la violence.
Une enquête menée pendant deux ans par une équipe du CHU de Lille auprès de détenus proches de leur libération montre aussi une prévalence très élevée des addictions.
Dans quel état mental sortent les quelque 60 000 à 70 000 personnes libérées de prison chaque année ? Les premiers résultats de l’étude Santé mentale en population carcérale sortante (SPCS), présentés au congrès français de psychiatrie de Lille, le samedi 3 décembre, révèlent que les deux tiers des hommes et les trois quarts des femmes présentent au moins un trouble psychiatrique et/ou lié à une addiction à leur libération.
Financée par la direction générale de la santé et Santé publique France, dans le cadre de la feuille de route Santé des personnes placées sous main de justice, 2019-2022, l’étude SPCS doit permettre d’obtenir un état des lieux et « un regard sur les besoins de soins et d’accompagnement » de ces personnes libérées, a rappelé le professeur en psychiatrie Pierre Thomas, dont une partie de l’équipe au CHU de Lille a réalisé l’enquête. Des résultats très attendus, alors que « la mortalité des ex-détenus dans les cinq ans suivant leur libération est quatre fois supérieure à la moyenne en population générale », a souligné le docteur Thomas Fovet, psychiatre et coauteur de l’étude.
L’étude annuelle du ministère de l’intérieur fait état d’un doublement des faits enregistrés par les forces de sécurité depuis 2016.
Les services de police et de gendarmerie ont recensé 208 000 victimes de violences conjugales en 2021, une hausse de 21 % par rapport à 2020, selon les données du service statistique du ministère de l’intérieur (SSMSI), rendues publiques jeudi 15 décembre.
Invasion, ensauvagement, «islamo-gauchisme»… Les deux Michel ont resservi leurs névroses dans un récent entretien croisé à la revue «Front populaire». L’occasion de rappeler que le romancier n’est pas un devin et que le philosophe arrange les faits pour qu’ils collent à sa réalité.
Ne perdons pas notre temps à commenter le dialogue indigeste paru dans la revue un peu rouge et très brune Front populaire(pauvre Léon Blum), entre Michel Houellebecq et Michel Onfray, la semaine dernière. Ils disent n’importe quoi et en plus, maintenant, on peut le démontrer : en 2015, Houellebecq publiait Soumission. L’action du roman se déroulait en 2022. Aujourd’hui, donc. Ce n’était pas qu’un roman, disait l’auteur star, invité sur toutes les antennes, c’était de l’anticipation réaliste. Houellebecq promenait sa mine en ruine de plateau en plateau, non pas pour parler littérature mais pour deviser politique et pour nous prévenir. Il était interrogé comme les Gaulois interrogeaient leurs druides. D’ailleurs il en avait déjà la tête. L’auteur de la Carte et le Territoire savait de quoi le pays était fait… Alors que voyait-il pour 2022 ? Une France présidée par un islamiste faussement modéré. Un pays soumis à une charia douce, qui autoriserait la polygamie. Le livre commençait par une émeute de «jeunes de cités», place de Clichy à Paris. Mais les médias, tous imprégnés d’«islamo-gauchisme» collabo, n’en faisaient pas état, histoire de cacher la réalité de l’invasion et de l’ensauvagement par une sorte de censure dictée par leur bien-pensance.
L’auteur s’est livré récemment dans la revue « Front populaire », dénonçant la perte de l’identité des Français, menacés par « les musulmans ». Sa dérive apparaît d’autant plus sincère qu’il s’exprime dans un entretien croisé et amical avec Michel Onfray, le fondateur de cette publication.
Analyse. Michel Houellebecq est familier de la polémique, ses romans dressent un portrait sombre et grinçant de la société française. L’antiféminisme des personnages ou le franc rejet de l’islam mis en scène dans Soumission (Flammarion, 2015) peuvent relever de la licence de l’écrivain. Il use néanmoins, comme d’autres, de sa notoriété pour intervenir régulièrement dans le débat public, ce qui vient abattre toute distance littéraire. Dans un récent hors-série de la revue Front populaire (« Fin de l’Occident ? »), il livre, sans fard, ses observations sur la situation sociale et politique de la France. La virulence du propos marque une étape supplémentaire dans la radicalisation à l’extrême droite d’un auteur à succès. Cette dérive apparaît d’autant plus sincère que l’écrivain s’exprime dans un entretien croisé et amical avec l’essayiste et fondateur de cette publication, Michel Onfray, lui aussi obsédé par « la chute du christianisme » et par l’idée que les Français, qui cultivent « la détestation de soi », sont complices de la perte de leur identité.
Mercredi, le collectif Pédopsy 93 manifestait dans la commune de Seine-Saint-Denis pour dénoncer la dégradation de la prise en charge des enfants atteints de troubles mentaux. Le département le plus jeune de France métropolitaine est l’un des plus mal pourvus en moyens de soins psychiques.
«Nous sommes obligés de trier les enfants.» Pour Bertrand Welniarz, chef de service de pédopsychiatrie de l’établissement public de santé de Ville-Evrard, la situation est critique. Dans un froid glacial, le médecin, écharpe autour du cou, est venu accompagner ses collègues à l’occasion de la «Marche pour les enfants». Organisée à Bobigny par le collectif Pédopsy 93 qui regroupe plusieurs chefs de service de pédopsychiatrie et des médecins de centres médico-psychologiques (CMP) de Seine-Saint-Denis, la mobilisation avait pour objectif de dénoncer le manque de moyens en pédopsychiatrie. «Dans le département, nous avons 1 500 places en institut médicoeducatif [IME] alors que 2 500 enfants sont sur liste d’attente», soupire Jean-Pierre Benoit, chef du pôle de pédopsychiatrie de Saint-Denis, qui dit assister à «l’écroulement du secteur». Au total, 7 000 enfants sont en attente d’une structure en Seine-Saint-Denis. Ici, les prises en charge tardives sont légion : il faut attendre en moyenne dix-huit mois pour une place en CMP. Un désastre aux yeux de Bertrand Welniarz : «Plus une prise en charge prend du retard, plus ce sera compliqué pour l’enfant. C’est du temps précieux qui est perdu et ce n’est pas sans conséquence.»
L'auteur s'attache, à partir de l'étude de phénomènes qui diffèrent par leur objet, leur contexte, leur temporalité, à saisir une ligne évolutive dans la réponse psychiatrique don-née aux manifestations pathologiques présentées par les personnes âgées. Le projet étant d'ordonner la masse hétérogène d'apports cliniques, de construction des savoirs, d'initiatives institutionnelles isolées et des incidences de la réglementation et des politiques publiques.
Selon la Fédération des observatoires régionaux des urgences (Fedoru), qui publie son panorama annuel de l’activité des structures d’urgences, l’année 2021 a été marquée par « une activité en forte hausse mais dont le flux de patients ne retrouve pas le niveau de 2019 ».L’année est ainsi « beaucoup moins atypique que2020 », en raison d’un moindre impact de l’épidémie de covid-19 et l’on retrouve des données habituelles sur les taux d’hospitalisation ou les tranches d’âge.
Et si l’ignorance rendait plus sûr de soi que la connaissance : entre arrogance et compétence, voyez-vous le lien ?
Parler avec aplomb de ce qu’on ne connaît pas est la manifestation d’un biais cognitif identifié depuis fort longtemps. Aristote l’évoquait déjà, à sa façon. Ce biais fut étudié empiriquement à la fin des années 1990 par deux psychologues américains, David Dunning et Justin Kruger.
Tout commença par un fait divers. En 1995, aux États-Unis, un jeune homme se persuada, à l’issue de lectures qu’il fit à propos de l’encre sympathique, que si l’on s’enduit le visage avec du jus de citron, on devient invisible pour les caméras de surveillance. Il eut aussitôt une idée géniale : d’abord s’enduire le visage avec du jus de citron, ensuite, braquer une banque. Ce qu’il fit sans tarder. Bien sûr, Il fut aussitôt identifié puis arrêté grâce aux caméras de surveillance. Dunning et Kruger, impressionnés qu’on puisse être à la fois aussi sûr de soi et aussi stupide, s’intéressèrent de près à son cas, puis menèrent d’autres enquêtes sur la relation qu’il y a – ou qu’il n’y a pas – entre arrogance et compétence.
La psychiatre et docteure en santé publique Astrid Chevance revient sur les critères actuels de sélection des traitements potentiels de la dépression et sur la difficulté de définir l’efficacité d’un médicament.
Astrid Chevance est psychiatre et docteure en santé publique dans l’équipe Methods (Inserm, Université de Paris, AP-HP) au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress), dirigé par Philippe Ravaud. Spécialiste de la dépression, elle a pour domaine de recherche l’évaluation des traitements.
Comment les antidépresseurs sont-ils évalués aujourd’hui ?
Les premiers antidépresseurs et leur évaluation sont apparus à la fin des années 1950. A partir des années 1970, on a évalué les psychothérapies et les différentes techniques de stimulation cérébrale, et plus récemment tous types d’interventions (luminothérapie, activités physiques, compléments alimentaires, etc.). Ces évaluations conditionnent l’accès au marché, le remboursement ou les recommandations de pratique clinique. Par exemple, concernant le remboursement d’un médicament, il faut avoir prouvé que le médicament testé fait mieux que ceux qui sont déjà en circulation, ous’il fait aussi bien, alors il faut montrer qu’il a moins d’effets indésirables ou qu’il est moins cher. Bref, qu’il va améliorer la prise en charge médicale.
L’enjeu est de savoir ce qu’il faut mesurer ou pas dans les essais. Pour la dépression, ce qui est compliqué, c’est justement de se mettre d’accord pour définir l’efficacité d’un traitement et son utilité.
LSD, ayahuasca, champignons hallucinogènes ou mescaline ces substances sont dites psychédéliques. Ces produits pourraient aider à soigner la dépression, l’anxiété ou accompagner les personnes en fin de vie.
Entre les années 1950 et 1970, le LSD est l'un des médicaments les plus étudié en médecine. Il fait partie, avec l’ayahuasca, les champignons hallucinogènes ou la mescaline des substances dites psychédéliques. Ces produits ont beaucoup intéressé la recherche, notamment en psychiatrie, avant d’être considérés comme dangereux. Aujourd’hui, ils intéressent à nouveau les scientifiques. Ils pourraient aider à soigner la dépression, l’anxiété ou accompagner les personnes en fin de vie. Zoë Dubus, docteure en histoire de la médecine à l’Université Aix-Marseille, est spécialisée dans l’histoire de l’étude de ces substances.
Pourquoi les psychédéliques, après avoir été beaucoup étudiés, ont été laissés de côté par la médecine occidentale ?
Zoë Dubus: "Il y a deux éléments qui font que les psychédéliques arrêtent d’être étudiés en Occident à partir des années 1970. Le premier, c’est un élément culturel et social. Dans les années 1960 ces substances commencent à être consommées par des intellectuels ou par des étudiants.
Une partie de ces jeunes, aux États-Unis ou au Canada, se rebelle contre la société. Il y a des manifestations contre la guerre au Vietnam, pour les droits américains, le féminisme, etc. Tous ces mouvements inquiètent beaucoup la société conservatrice américaine.
Dans l’idée de les décrédibiliser, une propagande va être diffusée dans la presse, à l’initiative du gouvernement américain. Le gouvernement va dire que ces jeunes ne se rebellent pas parce qu’ils ont de bonnes raisons de le faire, mais parce qu’ils prennent des substances psychédéliques et du cannabis et que ces substances sont en train de leur détruire le cerveau.
Tout un discours se crée, qui n’est pas du tout basé sur des données pharmacologiques ou scientifiques, mais qui marche très bien, qui va faire très peur. Assez rapidement, les substances psychédéliques vont être diabolisées dans l’imaginaire collectif.
C'est cette première raison qui va amener au vote, à la fin des années 1960 en France, et au début des années 1970 au niveau international, de lois pour interdire l’usage libre de ces produits.
Des municipalités ont franchi le pas. Elles s’engagent pour lever les tabous autour des troubles psychiques et expérimentent des dispositifs pour aider leurs habitants. Le chantier est immense.
Casquette, large jean, baskets orange, la vingtaine et le regard vif, il est tout sourire. Assis sur le canapé, Gaspard fait le point sur sa première demi-journée au Clubhouse de Nantes, conscient de l’écoute bienveillante de Jean et de Françoise (les prénoms des membres de l’association ont été changés). Comme lui, ils vivent avec un trouble psychique et ont intégré cette structure consacrée à l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap psychique : schizophrénie, bipolarité, dépression sévère… Ici, les adhérents contribuent, selon leur envie et leur capacité du moment, au fonctionnement du lieu, toujours en binôme afin de s’entraider : accueil, repas, ménage, comptabilité…
Depuis le début de l’année, le métro a déjà été le théâtre de neuf homicides, le plus souvent commis par des déséquilibrés. Accusé de laxisme, le maire démocrate, Eric Adams, a décidé d’employer les grands moyens.
Martial Simon, 61 ans, était connu dans le monde des sans-abri, ceux qui font la queue pour la soupe populaire des Saints-Apôtres, à Manhattan. Souvent incohérent, presque toujours en colère, raconte le New York Times. Surtout contre les médecins et les hôpitaux psychiatriques, où cet ancien gardien de parking originaire d’Haïti avait fait une vingtaine de séjours sans ressortir vraiment soigné. Et puis, ce samedi 15 janvier 2022, dans la station de métro de Times Square, au cœur de Manhattan, dans un accès de rage, à 9 h 37, il a poussé une femme sur les rails alors qu’arrivait un métro. Michelle Alyssa Go, 40 ans, est morte sur le coup. Elle vivait dans l’Upper East Side et travaillait pour l’entreprise de conseil Deloitte. Diagnostiqué schizophrène, Martial Simon devrait être interné jusqu’à la fin de ses jours.
A la suite de plusieurs acteurs de la psychiatrie, l’Association des établissements du service public en santé mentale (Adesm) alerte à son tour sur les difficultés profondes des établissements et le risque de rupture de beaucoup d’entre eux. Partageant leurs constats et leurs préoccupations, elle réclame une politique forte, érigeant la santé mentale en Grande Cause Nationale, et traduite dans un plan à 5 et 10 ans de rénovation de la psychiatrie et de promotion de la santé mentale. « Agir enfin exigera aussi un large renouveau de la représentation des acteurs de la psychiatrie, concluent les directeurs, faisant appel aux jeunes professionnels et à l’ensemble des forces émergentes en santé mentale, favorables à la transformation des organisations et des pratiques » … mais en risque de quitter le service public si rien n’est fait.
Les psychiatres d’exercice public se sont mobilisés le 29 novembre, puis la Conférence nationale des Présidents de CME de CHS, par un communiqué du 1er décembre, est venue à son tour souligner la gravité et l’urgence de la situation du service public de psychiatrie. Le Bureau national de l’AdESM partage leurs constats, leurs préoccupations et leur alerte. Il tient à apporter un soutien tout à fait net des institutions et des directeurs à leurs légitimes revendications pour les établissements du service public, et pour la revalorisation et l’attractivité de leurs conditions d’exercice. Tout comme ils soutiennent celles des soignants pour la qualité de leur formation et la mise à niveau de leurs rémunérations, en reconnaissance des spécificités de leurs compétences et de leurs conditions d’exercice professionnel.
«Au printemps, restera-t-il quelqu'un pour soigner les enfants ?»: les organisations de médecins et associations de patients réunies au sein du Collectif de pédiatrie ont de nouveau protesté lundi 12 décembre contre l'absence de réponse du président Emmanuel Macron au "naufrage" du secteur.
Les soignants dénoncent «l'intolérable absence de réponse du président de la République». Le 30 novembre, quelque 10 000 soignants s'étonnaient déjà dans une tribune du «silence assourdissant» du chef de l'Etat face à la crise du système de santé de l'enfant, sur fond d'épidémie précoce et virulente de bronchiolite. Ils lui demandaient de s'engager sur cinq mesures pour arrêter la «fuite» des professionnels de santé, notamment sur le «respect des temps de repos et des temps de formation» des soignants et une «meilleure indemnisation» de leur travail de nuit et de week-end.
La députée de la Mayenne, Géraldine Bannier, a écrit ce mardi 13 décembre au ministère de la Santé pour alerter sur la situation de la psychiatrie dans notre département. Elle réclame des solutions d'urgence face à "des situations ubuesques".
La députée de la Mayenne, Géraldine Bannier, pointe du doigt "situations ubuesques" dans l'accès aux soins dans notre département. L'élue de la 2è circonscription a déposé une question écrite ce mardi 13 décembre au ministère de la Santé : elle a été alertée "des médecins de sa circonscription sur la situation de la psychiatrie de proximité, qui, selon eux, explose". La députée mayennaise fait part du témoignage de ces praticiens mayennais au gouvernement. Selon eux, "le bateau, maintenu à flots depuis six, sept ans coule".
MOBILISATIONLes grévistes demandent notamment davantage d’effectifs pour prendre en charge les personnes amenées par la police présentant des troubles mentaux
Une vingtaine de grévistes se sont réunis, mardi matin, devant l''entrée de l'I3P, dans le 14e arrondissement de Paris. — Thibaut Chevillard
Une partie des personnels de l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police a cessé le travail, ce mardi
Ils dénoncent le manque d’effectifs dans ce service qui accueille des patients amenés par la police.
Les grévistes demandent également à bénéficier de façon rétroactive des mesures du Ségur de la santé, ainsi que le paiement d’heures supplémentaires « dans le cadre de remplacements entre équipes », et « la reconnaissance statutaire des missions de surveillants ».
Une banderole a été accrochée juste à côté de l’entrée, où se sont réunis une vingtaine de grévistes. « I3P en grève, service dégradé. » Une partie des personnels de l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (I3P) a cessé le travail, ce mardi matin, pour dénoncer un manque d’effectifs qui ne permet plus, disent-ils, de garantir leur sécurité. « Nous avons fait le bilan avec l’administration, il manque 5 surveillants et 5 infirmiers pour assurer le fonctionnement du service », explique à 20 Minutes Frédéric Guillo, de la CGT Préfecture de police.
Dans une tribune au « Monde », le sénateur (PS) de l’Isère rappelle que la croissance du nombre de détenus n’a pas fait diminuer l’insécurité. Notre politique carcérale est donc un échec, il faut l’admettre et développer d’autres solutions que la prison, tout en l’expliquant clairement à nos concitoyens.
On compte aujourd’hui plus de 72 800 détenus dans les prisons françaises, soit un taux d’occupation carcérale de 120 %, contre 115,4 % il y a un an, selon le ministère de la justice. Plus du quart des détenus sont des prévenus, en attente de jugement et donc présumés innocents. Dans les maisons d’arrêt, où ils sont incarcérés, la densité carcérale s’élève à 142,8 %.
Cinquante-six prisons françaises affichent une densité supérieure à 150 %, et celle-ci dépasse même 200 % dans six établissements : Carcassonne (215,6 %), Nîmes (214,5 %), Perpignan (204,6 %), Foix (203,1 %), Majicavo, à Mayotte (200,9 %), et à Bordeaux-Gradignan, elle atteint 206,6 %, avec 723 détenus pour 350 places.