Le gouvernement a lancé le dispositif «Mon Psy», donnant accès à un remboursement des rendez-vous avec des psychologues libéraux. Une initiative très critiquée par les professionnels de la santé mentale : les consultations gratuites existent déjà dans les centres médico-psychologiques, laissés à l’abandon par l’Etat.
Au centre médico-psychologique (CMP) Crimée, dans le XIXe arrondissement de Paris, trois personnes occupent la salle d’attente en cette matinée d’octobre. En l’absence de suffisamment d’infirmières, les deux secrétaires conseillent de repasser le lendemain, afin d’obtenir un premier rendez-vous dans trois semaines. Il faudra ensuite attendre de nouveau un mois pour voir un psychiatre. Un délai qui peut sembler interminable pour une personne en détresse psychologique, mais encore relativement court comparé à ceux d’autres CMP.
Inégalitaire, trop compétitive ou trop laxiste, l’école est aujourd’hui accusée de tous les maux. Entre le développement rapide des plateformes numériques, l'état inquiétant de l'enseignement public et la concurrence exigeante des modèles éducatifs internationaux, comment se réinventer ?
Propos recueillis par Youness BousennaPublié le 13 novembre 2022
Qu’est-ce qui a conduit les hommes préhistoriques à se risquer au fond des grottes pour en peindre les parois ? Le mythologue et préhistorien Jean-Loïc Le Quellec tente depuis des dizaines d’années d’élucider cette question.
L’interprétation de l’art des cavernes est une obsession depuis le XIXe siècle. Elle est aussi celle de l’anthropologue, mythologue et préhistorien Jean-Loïc Le Quellec qui, contrairement aux chercheurs des siècles passés, dispose des technologies numériques pour étudier les premiers mythes de l’humanité.
Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont un Dictionnaire critique de mythologie (avec Bernard Sergent, CNRS Editions, 2017) et Avant nous le déluge ! L’humanité et ses mythes (Retour, 2021), ce directeur de recherche émérite au CNRS est en particulier spécialiste de l’art rupestre du Sahara. C’est depuis un point de départ mythologique que ce membre de l’Institut des mondes africains interprète l’art pariétal. Son dernier livre, La caverne originelle, Art, mythes et premières humanités (La Découverte, 888 pages) se présente comme une somme récapitulant toute la littérature écrite sur le sujet. Il tente de la dépasser avec une thèse nouvelle.
parJulie Brafman, Envoyée spéciale à Rouen publié le 19 novembre 2022
Céline Vasselin et Jessica Adam ont été condamnées respectivement à 22 et 17 ans de réclusion criminelle, samedi, pour l’assassinat et le démembrement de Sliman Amara en 2018. Récit d’une semaine d’audience, entre effroi du crime en tandem et recherche du mobile.
On l’a vu dans les yeux des jurés feuilletant l’album du crime, dans les allers-retours de l’huissier à la barre avec sa boîte de mouchoirs, dans les mots rapportés d’un petit garçon, qui, sachant que «maman a tué papa» voudrait que «soit dità la juge en rouge qu’il est très bien chez Nanou [sa famille d’accueil, ndlr] et aimerait y rester». Dans cette cour d’assises se dressait un mur d’effroi, infranchissable. Peut-être même avait-il surgi dès la lecture de l’ordonnance de mise en accusation, construit par cet empilement d’objets signant la préméditation : des charlottes, des combinaisons, des gants, une feuille de boucher, une masse, une scie… Par cette litanie de verbes : «empoisonner», «égorger», «découper», «hacher», «dissoudre». Le 4 novembre 2018, le corps incomplet de Sliman Amara, 45 ans, a été repêché par la brigade fluviale de Rouen, dans la Seine, dans une bâche translucide. Suivi par un mollet et une main, empaquetés dans des sacs-poubelles. Sa tête ne sera jamais retrouvée. Le mur était aussi d’encre et d’incrédulité, entre gros titres de la presse – les «diaboliques», «les démembreuses», «les dépeceuses» – et petite mine d’un monsieur moustachu venu assister pour la première fois à un procès : «Je voudrais comprendre comment elles ont pu faire un truc pareil.»
Dominique Méda Sociologue Publié le 19 novembre 2022
La sociologue rappelle, dans sa chronique, que les maux de l’hôpital sont désormais bien connus des chercheurs et des politiques. Les remèdes aussi.
Pour la première fois depuis 1996, c’est-à-dire depuis que le Parlement examine les projets de loi de financement de la Sécurité sociale, le projet de loi pour 2023 a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale à travers l’article 49.3 de la Constitution. La discussion sur le texte n’a donc eu lieu qu’au Sénat, durant une très courte semaine, alors que les enjeux sont majeurs – les sommes en jeu, 600 milliards d’euros, sont supérieures au budget de l’Etat – et les décisions à prendre, stratégiques.
REPORTAGEPour s’entraider entre jeunes souffrant de bipolarité et de schizophrénie, la Maison Perchée, un lieu non médicalisé de jour, va ouvrir ses portes à Paris
Les quatre fondateurs de la Maison Perchée (de g. à d.), Caroline Matte, Maxime Perez-Zitvogel, Victoria Leroy et Lucille Zolla, accompagnés de Hana Levy-Soussan, salariée en charge des bénévoles de l'association. — Guillaume Sudre
La Maison Perchée permet à des personnes de 18 à 40 ans souffrant de schizophrénie et de trouble bipolaire de participer à des groupes de parole, des ateliers et des conversations en binôme réalisés par des personnes aux troubles similaires.
Le but de l’association : s’entraider entre jeunes ayant un vécu proche et permettre à celles qui ont pris du recul sur leur trouble de redonner espoir aux autres.
« On se retrouve avec des gens qui ont vécu des expériences plus ou moins semblables, donc on sort de cette solitude », explique Hana, salariée de l’association qui souffre d’un trouble bipolaire. « Lorsque l’on est plusieurs à être fous, on ne se sent plus fou. »
Au 59 avenue de la République, dans le 11e arrondissement de Paris, un local aux grandes vitres entourées de noir arbore un gros autocollant « La Maison Perchée ». Ce jeudi soir, pour la première fois, les vitres sont embuées. A l’intérieur, les silhouettes s’agitent. Une centaine de personnes sont venues assister à l’inauguration de ce lieu un peu spécial qui ouvrira ses portes aux adhérents le 1er décembre et au grand public courant janvier. Un endroit non médicalisé pour les jeunes souffrant de trouble bipolaire et de schizophrénie basé sur l’entraide, l’écoute et le partage d’expériences. Trois de ses quatre jeunes fondateurs et fondatrices, Maxime Perez-Zitvogel, Lucille Zolla, Caroline Matte et Victoria Leroy, souffrent d'un de ces deux troubles.
L’association La Maison Perchée, qui accompagne en ligne les jeunes vivant avec un trouble psychique, vient de franchir une étape importante : l’ouverture de son premier lieu physique au coeur du 11ème arrondissement de Paris. Unique en son genre, la “Maison” de l’association est le premier lieu d’informations, d’accueil, d’activités et de répit ouvert pour les jeunes vivant avec un trouble psychique, leurs proches, et tout un chacun qui souhaite s’informer sur ces sujets encore trop difficiles à évoquer.
Les pictogrammes jaunes se sont multipliés et diversifiés, jusqu’à devenir indispensables dans nos communications numériques. Sous des apparences ludiques, ils signent aussi une uniformisation du langage par les géants du Web.
Placée sous le signe de l’inclusivité, la dernière fournée d’émojis ajoutée à la bibliothèque des smartphones n’a pas manqué de faire polémique. Parmi la trentaine de nouveaux pictogrammes disponibles depuis février, le dessin d’un homme enceint vu de profil a déclenché les foudres des argumentateurs. L’essayiste Paul Melun évoque sur RMC une « propagande de la théorie du genre », une « forme de dystopie », tandis que la journaliste Eugénie Bastiésouligne, dans un article du Figaro, « une révolution insidieuse des mentalités » et morigène le wokisme. De son côté, l’encyclopédie en ligne de référence,Emojipedia, défend son nouvel émoji en expliquant que « les hommes peuvent être enceints. Cela s’applique au monde réel (les hommes trans) et aux univers fictifs (Arnold Schwarzenegger dans Junior). Quel que soit son genre, une personne peut être enceinte. Désormais, il y a des émojis pour représenter cela ».
Depuis le premier jeu restreint de pictogrammes jaunes, ces symboles à portée de doigt sont devenus aussi diversifiés qu’omniprésents, ponctuant nos messages et inondant nos réseaux sociaux en représentant tantôt des expressions faciales – pleurer de rire, tirer la langue –, des concepts – amour, paix, assentiment –, tantôt des activités – nager, faire du vélo –, des objets, des animaux… Simples et, pourrait-on penser, négligeables petits dessins ornant les textes numériques, les émojis cristallisent pourtant de nombreux débats contemporains du fait de leur popularité et de leur présence dans les sphères privées comme publiques.
par Ramsès Kefi et photos Frédéric Stucin publié le 18 avril 2022
Educateur spécialisé de formation, Zinn-Din Boukhenaïssi a traversé les époques et les lieux : les faubourgs de Paris dans les années sida, les révoltes urbaines de 2005 et plus tard, les débats identitaires. En trois séquences, il raconte des bribes de vadrouille.
La vingtaine à peine entamée, Zinn-Din Boukhenaïssi part pour Nice. Avec son frère, ils y ouvrent une crêperie, qui ne marchera pas. Au bout de quelques mois, retour au bercail : Paris et sa périphérie, qu’il ne lâchera plus pendant près de quarante ans. Après des petits boulots pour rembourser les emprunts, le bonhomme devient éducateur spécialisé dans les quartiers populaires, dont il est issu – il a grandi à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, à dix minutes de la capitale. C’est le début des années 80, quand la drogue dure et le sida viennent tout brouiller et ravager.
A l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, les ministres Geneviève Darrieussecq et Stanislas Guerini se sont rendus à l’hôpital Saint-Anne, à Paris, lundi 14 novembre.
En déplacement au centre hospitalier Saint-Anne, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, et le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, ont visité les locaux. Ils ont aussi profité de ce moment pour mettre en avant la politique institutionnelle sur la santé et le handicap de l’hôpital, échanger avec des acteurs de l’établissement et annoncer des mesures concrètes pour renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap et améliorer leur accessibilité au sein de la fonction publique.
Le Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre (Cash), dans les Hauts-de-Seine, sera entièrement transformé à l'horizon 2027. Un énorme chantier lancé en 2018, qui est à la fois un projet médical et un projet d'urbanisme.
La grande transformation du Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre représente 203 millions d'euros d'investissements (DR)
La grande transformation du Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre (Cash) de Nanterre (Hauts-de-Seine), se poursuit, après le chantier lancé il y a quatre ans et dont le terme est prévu pour 2027. Un concours d'architectes, initié en juillet dernier, verra sa conclusion avant début décembre : trois équipes seront choisies pour réaliser une esquisse du projet qui prévoit la construction de deux bâtiments. Cette opération d'envergure représente 203 millions d'euros d'investissement : 122 millions d'euros seront supportés par le Cash et 81 millions d'euros par l'établissement public de Santé Roger Prévot, situé dans le Val-d'Oise, mais dont les patients des Hauts-de-Seine seront accueillis à Nanterre.
Intégration de l'offre en psychiatrie
Cette initiative poursuit un double objectif. D'une part, « construire un nouvel hôpital destiné à accueillir l'ensemble des spécialités et proposer une offre de soins plus adaptée, comme la centralisation des consultations ou le réaménagement des urgences » explique Luce Léger, directrice de l'hôpital de Nanterre. 199 lits sont prévus au total, contre 174 aujourd'hui. Le second objectif est « l'intégration de l'offre de soins de psychiatrie de l'hôpital de Moisselles (Val-d'Oise) ».
Un pays perdu, quelques objets et beaucoup de nostalgie : des écrivaines retracent le voyage sans retour de leurs mères, femmes exilées d’Algérie, du Vietnam ou d’Italie. Un très beau livre écrit par des «filles de la fuite».
Cet article est issu de L,la newsletter féminisme et sexualités publiée le samedi. Pour recevoir L,inscrivez-vous ici!
C’est une broche ornant un chignon, emportée à l’heure du départ depuis l’Inde ; une carte postale galante, écrite en italien par un exilé à sa promise restée au pays ; une peinture sur porcelaine reproduisant une œuvre du peintre vietnamien Mai-Thu. Des objets, transmis par les mères à leurs filles, qui rappellent une vie d’avant, une langue, des paysages. Dans ce très beau livre, richement illustré, la romancière et universitaire Laurence Campa a réuni des textes sur la diaspora et le souvenir, et la nostalgie d’un voyage sans retour. Filles d’exilées, les écrivaines Denitza Bantcheva, Laurence Campa, Ananda Devi, Hélène Frappat, Sorour Kasmaï, Leïla Sebbar, Véronique Tadjo, Jeanne Truong, et Laura Ulonati livrent ici des sentiments, nous parlent de l’Algérie, de l’Inde, de l’Italie, de la Bulgarie, de la Corse. Toutes sont «filles et fils de la fuite», écrit Laurence Campa en introduction du livre, avec parfois pour tout bagage «des sensations et des souvenirs». Mais toutes «ont une mémoire familiale que le temps, les métissages et la marche du monde renforcent ou diluent». C’est cette mémoire maternelle que le livre explore.
Pour Violaine Husson, de la Cimade, la France, signataire de la convention des droits de l’enfant, contrevient à ses engagements en plaçant des mineurs dans des situations loin d’être adéquates.
L’information a fuité par voie de presse jeudi : 26 des 44 mineurs arrivés en France à bord du bateau humanitaire Ocean Viking ont fugué de l’hôtel où ils étaient logés à Toulon. «Le département a vocation à mettre les mineurs en sécurité mais pas dans des geôles, on ne peut pas les maintenir de force dans un foyer. Ils peuvent fuguer et c’est ce que certains on fait. On ne peut pas les contraindre, il n’y a pas de mesures coercitives à leur égard», a assuré Jean-Louis Masson, le président du conseil départemental du Var. Parmi ces 26 mineurs se trouvaient une majorité d’Erythréens qui, selon Christophe Paquette, directeur général adjoint en charge des solidarités au conseil départemental du Var, «ne restent jamais» car «ils ont des objectifs précis dans des pays d’Europe du Nord» comme les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse ou encore l’Allemagne, où ils souhaitent rejoindre de la famille ou des proches. Les associations et les ONG, elles, pointent du doigt les conditions d’accueil et de prise en charge de ces jeunes, souvent inadaptées. Violaine Husson, responsable nationale Genre et Protections à la Cimade, répond à nos questions.
PODCAST Le podcast « Rebond » interroge des personnalités sur des épreuves qui les ont handicapées dans leur quotidien - comme un accident, une maladie, des troubles psychiques. La chanteuse belge Selah Sue se confie sur les épisodes dépressifs qu’elle doit gérer au quotidien.
Sur scène, elle brille. Elle hypnotise de sa voix chaude et puissante. De salles intimistes en festivals, elle a converti le public à la soul et s’est fait connaître, et reconnaître, grâce à des titres comme Raggamuffin ou Alone. Après deux albums et quinze ans de carrière, elle revient sur le devant de la scène avec Persona (Because Music, mars 2022), son dernier opus, solaire et intime. Elle y aborde notamment, avec pudeur mais sans complexes, ses troubles dépressifs.
Dans le podcast du Monde « Rebond, vivre avec le handicap », réalisé en partenariat avec l’Agefiph, la chanteuse belge Selah Sue se confie, au micro de la journaliste Joséfa Lopez, avant ses concerts à La Cigale à Paris les 25 et 26 novembre 2022. Ce témoignage s’inscrit dans le cadre de la saison 2 de ce podcast, diffusée à l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.
parUn collectif de responsables d'associations et de personnalités civiles publié le 18 novembre 2022
Pourquoi ce secteur est-il à ce point négligé? Parce que, comme toutes les questions que la société délègue aux femmes, il est jugé subalterne, dénoncent des spécialistes de la petite enfance et des féministes. Les engagements du gouvernement ne peuvent pas rester au stade de belles paroles.
Partout en France, le secteur de la petite enfance est en crise : pénuries de personnel, dégradation des conditions d’accueil des enfants, parents en tension. Cette crise accentue une situation déjà défaillante : selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), l’offre de modes de garde formels (crèches et assistantes maternelles agréées) couvre moins de 58,8% des enfants de moins de 3 ans, avec de fortes inéquités selon les territoires et les classes sociales. En Seine-Saint-Denis, ce taux tombe à 32%, et à 11% en Guyane. La France est l’un des pays de l’OCDE où l’écart d’accès aux modes de garde est le plus fort entre les ménages à hauts revenus et les familles modestes.
Anthropologue, Philippe Descola, a consacré une partie de son travail à proposer de nouvelles façons d’habiter la Terre. En déconstruisant l’idée de « nature », il appelle à changer radicalement nos relations avec le monde vivant et les non-humains. Entretien.
Professeur émérite au Collège de France,où il succéda à Claude Lévi-Strauss à la tête du Laboratoire d’Anthropologie sociale, Philippe Descola est un éminent anthropologue. Après avoir vécu chez les Achuar, un peuple animiste vivant dans la forêt amazonienne en Équateur, il consacre une grande partie de son travail à tracer les contours de nouvelles façons d’habiter la Terre. Comment ? En déconstruisant l’idée même de « nature », et en nous appelant à changer radicalement de logiciel dans nos relations avec le monde vivant. Rencontre avec l’une des voix les plus influentes et respectées de l’écologie politique.
basta! : Votre dernier livre, Ethnographies des mondes à venir, coécrit avec Alessandro Pignocchi, tout comme le documentaire dont vous êtes le sujet principal, Composer les mondes, d’Eliza Levy [1], tissent tous deux un parallèle entre ce que vous avez pu observer chez les Achuar en Amazonie, puis sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Qu’est-ce qui réunit, selon vous, ces deux territoires bien distincts ?
Philippe Descola : Un même mouvement de refus de l’appropriation privative des communs, qui participe aussi d’une autre façon de s’attacher à son territoire. Dans leurs luttes contre la spoliation territoriale, les populations autochtones s’efforcent toujours de mettre en évidence que les territoires qu’elles habitent ne sont pas simplement des « gagne-pain », c’est-à-dire des lieux utilisés d’abord pour exploiter des ressources. Il y a bien d’autres raisons, au-delà de ça, pour lesquelles elles occupent le territoire.
Le télescope spatial américain, en service depuis juillet, a déjà photographié les deux galaxies les plus anciennes que l’on connaisse, qui existaient 350 à 450 millions d’années après le Big Bang. Les premières étoiles se sont donc allumées bien plus tôt qu’on le pensait.
«On a mis le doigt sur quelque chose d’incroyablement fascinant. Ces galaxies ont dû commencer à se former seulement 100 millions d’années après le Big Bang», témoigne Garth Illingworth, professeur à l’Université de Californie à Santa Cruz. Cet astrophysicien américain fait partie des chercheurs qui ont travaillé sur les premières photos prises par le télescope spatial James-Webb (ou JWST), en service depuis cet été. L’engin est spécialisé dans les observations en infrarouge, un domaine de longueurs d’onde indispensable pour comprendre les origines de l’univers. Et notamment ses balbutiements, juste après le Big Bang qui s’est produit il y a 13,77 milliards d’années.
Le 16 novembre 2022, le ministère de la santé accueillait une journée d’étude sur les mesures d’anticipation en psychiatrie (MAP) dont les plus connues sont les « directives anticipées psychiatriques » (DAP). Ces dispositifs permettent aux personnes d’écrire leurs souhaits pour leur accompagnement futur en cas de crise psychique qui les empêcherait de s’exprimer.
Porté par différents partenaires institutionnels et associatif (1), cet évènement, gratuit, était ouvert aux professionnels de santé, aux usagers et à leurs proches. Les inscriptions en présentiel affichaient complet depuis déjà plusieurs semaines (280 places), et le jour de l’évènement la barre des 700 inscrits en distanciel a été franchie. Cet engouement signe sans doute les nombreux questionnements que suscite le déploiement (ou l’idée d’un déploiement) de ces dispositifs sur le terrain. L’objectif de la journée était de réunir les acteurs engagés dans leur diffusion en France afin de dresser un état des lieux, mais aussi d’engager un débat ouvert concernant les aspects à questionner pour l’avenir de ces MAP.
Faut-il dire : "Dis-moi ce que tu vois, je te dirai qui tu es" ? Ou plutôt : "Dis-moi ce que tu vois, et je te dirai si le clitoris n'est plus si tabou" ? Alors que certains voient un organe génital dans la forme de la mascotte des JO de Paris 2024, retour sur l'invention d'Hermann Rorschach.
Faut-il voir un clitoris dans les mascottes olympiques dévoilées en cette mi-novembre dans la perspective de Paris 2024 ? Les concepteurs, qui misent sur des jeux “révolutionnaires”et puisent à l’imaginaire de la Révolution française, affirment avoir décliné le bonnet phrygien en le flanquant d'yeux, d’une bouche et de baskets. Mais alors qu’on pourrait discuter la pertinence du référentiel de 1789, déjà saturé, nombre de commentaires ont fait l’analogie avec la forme du clitoris, sur les réseaux sociaux ou sur l’antenne de France Culture, dans le billet du jour de Guillaume Erner par exemple.