Par Annick Cojean Publié le 22 août 2022
« Liberté, j’écris ton nom » (1/6). Née garçon dans une famille hassidique new-yorkaise, Abby Stein a réussi, une fois adulte, à s’émanciper de sa communauté. Surtout, elle a pu entamer sa transition et devenir ce qu’elle se sentait être depuis toujours : une femme.
Le rose a toujours été sa couleur préférée. Elle lui fut longtemps interdite, jugée inconvenante dans la communauté des juifs hassidiques vêtus pour l’essentiel en noir et blanc, qui plus est parfaitement inappropriée à son genre. Qu’imaginer de plus choquant et de plus contraire aux lois religieuses, qui prônent pudeur et discrétion, qu’un garçon habillé en rose ?
Mais, du plus loin qu’elle s’en souvienne – pour un vêtement, un cartable, un jouet –, la couleur l’attirait. Elle enviait ses petites sœurs de posséder quelques objets Hello Kitty. Et, plus tard, quand elle découvrit que la jeune épouse qu’on lui attribuait aimait également le rose, ce fut un réel plaisir. Au moins, le couple partagerait-il un goût commun.