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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 14 décembre 2021

Sur le chemin de la réussite : l’heure des premiers progrès pour les élèves de Jérémie Fontanieu

Publié 





Dernière semaine de cours avant les vacances de Noël. L’occasion de retourner voir les élèves de Jérémie Fontanieu au lycée de Drancy (Seine-Saint-Denis). Où en sont ses élèves quelques mois après la rentrée ?

C’est à l’oreille que l’on sait qu’une classe est en train de changer. Dans la classe de terminale de Jérémie Fontanieu, professeur de Sciences économiques et sociales, que la rédaction de France 2 suit depuis trois mois, les réponses fusent et les mains se lèvent. Même celle de Grace, qui a pris confiance  à l’oral. La méthode de l’enseignant, pour mettre les élèves au travail, commence à porter ses fruits. "Il nous donne cette confiance, grâce à son ton de voix, etc. Ça nous permet de mieux participer", confie Mohammed, élève de terminale au lycée de Drancy (Seine-Saint-Denis).

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Claude Lévi-Strauss : « Le Père Noël se rattache aux rites de passage et d’initiation »

Publié le 23 décembre 2017

Dans un texte de 1952, « Le Père Noël supplicié », dont « Le Monde » publie des extraits, l’anthropologue analyse cette « divinité d’une classe d’âge ».

Un texte paru dans « Les Temps modernes »

Accusé d’hérésie par une partie du clergé dijonnais qui reprochait au Père Noël de « paganiser » la fête de la Nativité, l’une de ses effigies fut pendue et brûlée publiquement sur le parvis de la cathédrale de Dijon, le 23 décembre 1951. Les débats furent intenses dans une société française alors en pleine mutation. Claude Lévi-Strauss se saisit de cette polémique pour en faire une subtile analyse anthropologique, intitulée « Le Père Noël supplicié », qu’il publia dans la revue Les Temps modernes,alors dirigée par Jean-Paul Sartre. Car le Père Noël fut autant critiqué pour son hérésie supposée et son caractère mensonger que pour le symbole de l’américanisation et de la marchandisation qu’il incarnait.

Euthanasie : l’Autriche légalise le suicide assisté

Par SudOuest.fr avec AFP.  Publié le 16/12/2021

Ce jeudi 16 décembre, le Parlement autrichien a approuvé la légalisation du suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. L’Autriche devient le cinquième pays européen à légaliser l’euthanasie après l’Espagne et le Benelux

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On a identifié les 103 neurones qui gardent nos souvenirs

 Publié le 07.12.2021

Ces 103 neurones jouent un rôle central dans la façon dont nos souvenirs se forment et se rappellent à nous. Leur découverte pourrait permettre de mettre au point des thérapies pour restaurer la mémoire de personnes souffrant, par exemple, de la maladie d’Alzheimer.

On a identifié les 103 neurones qui gardent nos souvenirsKATARZYNABIALASIEWICZ/ISTOCK

C’est une découverte importante, qui pourrait bien un jour révolutionner la vie de personnes souffrant de lésions cérébrales traumatiques, de la maladie d'Alzheimer ou encore de schizophrénie.

Dans une étude publiée dans la revue NeuroImage, des chercheurs de l'UT Southwestern ont identifié les caractéristiques de plus de 100 neurones impliqués dans le processus de mémoire. C’est grâce à eux que les souvenirs sont stockés et rappelés dans le cerveau.

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Mieux comprendre les fondements de la Schizophrénie

 

Publié le 

schizophrénie

La schizophrénie est l’un des chapitres les plus importants de la psychiatrie moderne, elle a profondément modifié la façon de percevoir les troubles mentaux et a donné un nouvel élan à l’étude de la neuropsychiatrie. Issue des recherches de Kraepelin sur la démence précoce, elle a notamment été influencée par la conception de Freud. La notion de schizophrénie devient peu à peu de plus en plus indépendante, sous l’influence de la pensée de Bergson ; le concept de perte de connexion importante avec la réalité est ainsi devenu le point central de cette psychopathologie. Dans le domaine de la constitution psychologique, la conceptualisation de la schizophrénie considère le comportement caractéristique d’un individu par rapport à son environnement.

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Dépression et inflammation : le rôle émergent du système immunitaire en psychiatrie

6 décembre 2021

La dépression est une maladie mentale fréquente, et mal comprise. Selon les critères du DSM-5 (le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder, publié par l’Association américaine de psychiatrie) ; elle est caractérisée par des symptômes tels qu’une tristesse persistante, un manque de motivation à effectuer des tâches habituelles, une perte d’intérêt et de plaisir, une grande fatigue, des troubles du sommeil, une perte d’appétit… mais également un sentiment de désespoir, qui peut mener jusqu’à des pensées et gestes suicidaires.

Pendant longtemps, nous n’avons pas disposé de traitements adaptés. Jusqu’à ce que, dans les années 1950, on découvre fortuitement que certains médicaments, des inhibiteurs de l’enzyme de dégradation de la sérotonine testés jusque-là dans d’autres indications (comme antituberculeux), avaient des effets positifs sur « l’humeur »

Cette observation a contribué à l’élaboration de l’hypothèse selon laquelle la dépression pouvait être une maladie causée par un déséquilibre biochimique de neurotransmetteurs, ces substances libérées entre cellules nerveuses.

Un neurotransmetteur particulièrement suspecté fut la sérotonine, dont il a été montré qu’il intervient dans la modulation des émotions. En effet, la plupart des médicaments qui agissent comme antidépresseur ont pour effet de renforcer la disponibilité de la sérotonine, notamment en inhibant sa récupération par les neurones. Ces médicaments, de type Prozac©, sont ainsi devenus la classe d’antidépresseurs la plus fréquemment prescrite.

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Témoignage d’une patiente de Maine de Biran à Chaumont : “ils m’ont sauvé la peau”

13 décembre 2021

Dans le débat autour du Centre hospitalier haut-marnais spécialisé en psychiatrie, Mélissa souhaite apporter son témoignage sur ce qu’elle a connu à Maine de Biran. Grâce à leurs compétences, leur patience et leur présence à toute heure, les soignants lui ont sauvé la peau. Récit. 

Au-delà de son déclassement, au-delà d’une éventuelle fusion avec d’autres structures et au-delà des propos incendiaires de Jérôme Goeminne, le directeur du Groupement hospitalier de territoire, une patiente du CHHM et plus particulièrement du centre médical Maine de Biran apporte une autre vision de ce genre de structure.

Mélissa (un pseudo pour ne pas être cataloguée) a été hospitalisée en avril 2019. Elle s’enfonçait dans sa vie et était victime d’un burn-out caractérisé par un épuisement total. Il fallait l’extraire de son quotidien en urgence. Elle raconte avoir été très vite prise en charge d’une minute à l’autre avec le prêt de linges de maisons, de vêtements de nuit et d’un nécessaire de toilettes.

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lundi 13 décembre 2021

Le premier "vrai" mille-pattes du monde possède 1306 pattes

Publié le 17 décembre 2021

Eumillipes persephone, le premier mille-pattes à plus de mille pattes. [Scientific Reports - nature.com]

Le premier "vrai" mille-pattes du monde possède 1306 pattes / Le Journal horaire / 22 sec. /


Des scientifiques ont découvert le premier "vrai" mille-pattes au monde, selon une étude publiée jeudi. Elle décrit une créature longue, mince, et dotée de 1306 pattes, soit plus que tout autre animal vivant.

Si les myriapodes, créatures semblables à des vers au corps segmenté, sont communément appelés "mille-pattes", aucune jusqu'à présent n'avait été trouvée en possédant plus de 750.

L'espèce record aux 1306 pattes, décrite dans la revue Scientific Report, a été découverte à soixante mètres sous terre, dans un trou de forage d'une zone minière d'Australie occidentale, Goldfields-Esperance. Elle a été baptisée Eumillipes persephone, en référence à la déesse grecque des enfers, épouse d'Hadès, a expliqué l'auteur de l'étude, Paul Marek, de l'université américaine Virginia Tech.

L'animal ressemble à une ficelle d'à peine un millimètre de large, mais mesure près de dix centimètres de long: Il a "une tête en forme de cône avec d'énormes antennes et un bec pour se nourrir", précise l'étude. Dépourvu d'yeux, il est aussi incolore – des traits caractéristiques des animaux vivant sous terre, les troglomorphes. E. persephone possède 330 segments: il est un parent éloigné du précédent détenteur du record, Illacme plenipes, de Californie, qui appartient à un ordre différent.

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Dépression : les traitements sur ordinateur ou smartphone seraient efficaces pour réduire les symptômes

14/12/2021

Oubliez les traditionnels rendez-vous chez le psy, allongé sur le sofa. Pandémie oblige, et du fait des progrès de la télémédecine, l’heure est davantage aux thérapies cognitives comportementales et autres psychothérapies à distance, via son smartphone ou son ordinateur. Mais est-ce efficace ?

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Chez les jeunes femmes, un nouveau ras-le-bol du soutien-gorge

Par   Publié le 12 décembre 2021

Relayé sur les réseaux sociaux, le mouvement « no bra » (« sans soutien-gorge »), qui encourage à renoncer à ce sous-vêtement, trouve de plus en plus d’écho chez les jeunes femmes, entre quête de confort et revendications féministes.

No Bra

« Couvrez ce sein que je ne saurais voir » s’offusque l’hypocrite Tartuffe en tendant un mouchoir à Dorine. La gouvernante réplique : « vous êtes donc bien tendre à la tentation ». Visionnaire, le Tartuffe de Molière ! Trois cent cinquante ans après, les jeunes femmes ont pris le parti de Dorine. La poitrine s’affranchit du regard et envoie valser les jugements moraux des uns et des autres. Dans le sillage des féministes des années 1960 qui avaient fait du soutien-gorge le symbole d’une oppression, certaines se montrent davantage telles qu’elles sont, la poitrine libérée des balconnets.

UNE ÉTUDE SUR L'ANXIÉTÉ DE LA COMMUNAUTÉ ÉTUDIANTE DE L'UQAT EN CONTEXTE DE PANDÉMIE EST PUBLIÉE DANS UNE REVUE INTERNATIONALE DE PSYCHIATRIE FRANÇAISE

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Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)

2021-12-15


Image de l'article

Saïd Bergheul, Oscar Labra, Augustin Ependa et Carol Castro

Rouyn-Noranda, le 13 décembre 2021 – Les résultats d'une étude portant sur l'anxiété de la communauté étudiante de l'UQAT en contexte de pandémie, réalisée par trois professeurs et une professeure de l'UQAT, en collaboration avec le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, furent publiés dans la revue de référence en psychiatrie francophone « Encéphale ».

Intitulée Facteurs prédictifs de l'anxiété des étudiants durant la pandémie (COVID-19), cette étude fut en effet réalisée au début de l'année 2020 par les professeurs Saïd BergheulOscar Labra, Augustin Ependa, et la professeure Carol Castro, de l'Unité d'enseignement et de recherche en sciences du développement humain et social de l'UQAT, ainsi que le docteur J.P. Bedoyat, médecin général et obstétrique au CISSSAT.

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Les dangers favorisent l’altruisme et la coopération : le cas de l'attentat du Bataclan

Julien Hernandez  Publié le 15/12/2021

À l'aide de témoignages de rescapés de l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, des chercheurs en psychologie sociale ont pu étudier les comportements humains lors d'une tuerie de masse. Nous avons interrogé Guillaume Dezecache, maître de conférences en psychologie à l'Université Clermont-Auvergne, qui travaille sur la socialisation au sein de situations extrêmes, et auteur principal de l'étude. 

Personne n'a oublié la terrible nuit du 13 novembre 2015. Elle fait désormais partie de ces instants, toujours trop nombreux, où chacun et chacune d'entre nous se souvient de ce qu'il faisait lorsqu'il a appris ce qu'il se passait. Six ans plus tard, il y a eu des récits, écrits et filmés, où les survivants racontent leurs histoires. Avec cette étude, cette tragédie vient désormais se conter d'un point de vue scientifique. Ce qui a motivé la réalisation d'une telle étude est une idée reçue assez répandue dans le domaine de la psychologie sociale, plus précisément chez les chercheurs qui étudient le comportement des foules : « Selon certaines croyances populaires, le danger révèle ce qu'il y a de pire en nous : lorsque les gens paniquent, ils adoptent des comportements antisociaux.» Tel est la première ligne de l'article de recherche publié par Guillaume Dezecache et ses collaborateurs dans Public Library Of Science.

Premiers contacts

En 2016, le chercheur et son équipe entrent en contact avec des associations de victimes en décrivant leur projet d'étude. Un début de relation naturellement tendu étant donné les circonstances : « au départ, la question de la confiance a été primordiale. J'ai dû envoyer une copie de mon passeport à l'une des associations de victimes pour bien montrer que je n'étais pas quelqu'un qui souhaitait rendre la vie des survivants plus difficile qu'elle ne l'était déjà », raconte Guillaume Dezecache. Les entretiens se sont ensuite déroulés à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, dans l'aile dédiée à la psychiatrie. Les chercheurs ont pris beaucoup de précautions afin d'éviter les effets indésirables chez les participants : questionnaire clinique préalable pour évaluer d'éventuels symptômes post-traumatiques, consultation avec un psychiatre et présence d'un médecin et de praticiens de santé durant les entretiens. 

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Construction du Centre d'autisme À pas de Géant

Index Santé - Le répertoire santé du Québec

le 13 déc. 2021 /CNW Telbec/ 

QUEBEC

Une première pelletée de terre symbolique a permis d'annoncer ce matin la construction imminente du tout premier Centre d'autisme À pas de géant, un complexe unique au pays qui fera du Québec un chef de file en éducation, en recherche et en services en autisme.

- Les travaux d'excavation débuteront officiellement ce mois-ci et les portes du Centre s'ouvriront à plus d'une centaine d'élèves, d'enseignants et de membres du personnel dès l'été 2023.

Il s'agit d'un bâtiment à la fine pointe de la technologie et d'une superficie de 66 500 pieds carrés, qui sera érigé en plein cœur du Technopôle Angus à Rosemont. De plus, en collaboration avec le cabinet d'architectes Provencher Roy, le Centre a été spécialement conçu en fonction des besoins sensoriels et perceptifs spécifiques des personnes autistes, notamment en matière d'organisation des espaces, du choix des matériaux et du type d'éclairage.


Histoire de l’Humanité : faut-il revoir notre copie ?

LE 23/11/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

Déconstruire les mythes sur l'histoire de l'humanité, c'est l'objectif de l'anthropologue David Graeber, décédé en 2020, et de l'archéologue David Wengrow dans leur livre commun : "Au commencement était..." (Les Liens qui Libèrent, 2021). David Wengrow est notre invité pour en parler.

La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, le 12 octobre 1492.
La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, le 12 octobre 1492. Crédits :  API / Contributeur - Getty

Au commencement était… Une nouvelle histoire de l’humanité (paru en France le 10 novembre 2021, Les Liens qui libèrent) est le dernier écrit d'un célèbre anthropologue : David Graeber, une des têtes pensantes du mouvement Occupy Wall Street et professeur à la London School of Economics. Il est décédé en septembre 2020. 

Son co-auteur, l'archéologue David Wengrow, est notre invité. Professeur à l’Institut d’archéologie de l’University College de Londres (UCL), il s'est penché sur l’origine de l’écriture, l’art antique, les sociétés néolithiques, l’émergence des premiers États en Égypte et en Mésopotamie... 

Non pas une pierre de plus à l'édifice, mais un travail de déconstruction des thèses véhiculées par les bestsellers d'auteurs comme Yuval Noah Harari, Francis Fukuyama ou encore Jared Diamond, comme le dit David Wengrow : "plutôt que de construire sur ces thèses là, nous avons voulu enlever les fondations".

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David Wengrow : « Tous les mythes fondateurs de l’humanité sont bouleversés par les découvertes récentes de l’archéologie »

Vincent Edin

- 30 novembre 2021







Teotihuacan, Mexico Laura Rush


Fruit de plus de dix années de travail à quatre mains, Au commencement était, une nouvelle histoire de l’humanité(Editions Les Liens qui Libèrent, Novembre 2021) propose une relecture historique des rapports sociaux, en déconstruisant les mythes de sociétés naturellement hiérarchisées et inégalitaires. On doit cette somme à deux libres penseurs : la figure de proue d’Occupy Wall Street, à l’origine du concept de bullshit jobs et auteur d’essais majeurs sur la bureaucratie ou la dette, l’anthropologue David Graeber, décédé en 2020, et l’archéologue et professeur d’archéologie comparée à l’Institut d’Archéologie à l’Université college de Londres, David Wengrow. Entretien.

Usbek & Rica : Vous écrivez que le propos de votre livre n’a cessé d’évoluer au cours de vos échanges avec l’anthropologue David Graeber. En quel sens  ?

David Wengrow : Beaucoup de choses sont ressorties en redéfinissant notre projet sur l’origine historique des inégalités. Dans un premier temps, nous avons été aspirés par des travaux d’archéologues sur l’origine des inégalités aux États-Unis et en Europe. Leur expertise faisait ressortir des choses fascinantes qui nous avaient échappé car nous ne sommes pas spécialistes de ces questions, ni David Graeber, ni moi. À partir de là, nous avons consulté beaucoup de nos collègues, beaucoup échangé et vérifié avec eux nos hypothèses. Ce livre est le résultat de connaissances scientifiques collectives.

Votre ouvrage remet en cause les théories de figures intellectuelles majeures, telles que celles Yuval Noah Harari ou Steven Pinker, les accusant notamment de propager des contre-vérités scientifiques, en particulier sur le mythe d’une nature humaine originellement inégalitaire. Vous allez même jusqu’à critiquer sévèrement le philosophe Jean-Jacques Rousseau… 

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"Un geste de désespoir" : une cantatrice accusée d'avoir tué sa fille trisomique

Par Thomas Martin   Publié le 

"Un geste de désespoir" : une cantatrice accusée d'avoir tué sa fille trisomique

Sandrine Sutter et sa fille Alma sur le plateau de l'émission "28 minutes" sur Arte.

Capture d'écran

À Flayosc dans le Var, une mère est soupçonnée d’avoir tué sa fille de 20 ans atteinte de trisomie 21. Elle s’était pourtant battue pour lui offrir la meilleure vie possible et avait témoigné de son quotidien dans les médias. Le parquet parle d’un geste de désespoir. Récit.

Quand la sage-femme a posé Alma sur son ventre, le 23 juin 2001, Sandrine Sutter s'est aperçue que son bébé avait un visage très rond, un nez minuscule, et des yeux en amande. Quelques jours et un caryotype plus tard, les soignants ont confirmé ce que présumait la jeune maman de 32 ans. Sa fille, Alma était atteinte de trisomie 21.

Dans sa chambre, à la maternité, Sandrine Sutter s’est réfugiée dans les bras de son compagnon, en pleurs. « J’ai ressenti comme un coup de glaive en plein cœur », dira-t-elle plus tard. Jusque-là, Sandrine Sutter avait réussi à se construire la vie dont elle avait rêvé. Elle avait passé sa jeunesse en Alsace au sein d’une famille unie, avec des parents professeurs aux Beaux-arts. À 17 ans, alors qu’elle aidait un ami à fabriquer des décors de scène pour une opérette, en entendant des artistes répéter, elle s’était découvert une passion pour le chant lyrique. Immédiatement elle s’était inscrite au conservatoire de Strasbourg. Cinq ans plus tard, la petite blonde faisait de sa passion son métier. Elle devenait mezzo soprano. Elle se produisait sur scène en interprétant notamment les rôles de Carmen ou d’Orphée. L’amour avait aussi frappé à sa porte. Elle s’était mise en couple avec un brillant chef d’orchestre et s’était installée avec lui dans le petit village de Flayosc, tout près de Draguignan, dans le Var. Le couple avait emménagé dans une villa typique du sud de la France, entourée de vignes et de petits bois de pins. À l’automne 2000, elle était tombée enceinte.

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Elle lutte contre ces hôpitaux trop machos

Elle lutte contre ces hôpitaux trop machos

Elle lutte contre ces hôpitaux trop machos ©Morsa Images

86% des femmes médecins se sentent discréminées. Géraldine Pignot, urologue, lutte contre le sexisme avec l'association qu'elle préside. Rencontre. 

ELLE. Comment expliquer le machisme reste si prégnant dans le milieu hospitalier ?                          

Géraldine Pignot. Malgré les mouvements récents comme #MeToo, il y a une forme d'omerta à l'hôpital. La culture hospitalière, avec son rapport au corps particulier, se sent à part des autres milieux professionnels : les médecins, parce qu'ils sont en lien direct avec la mort et la souffrance, ont besoin d'un exutoire, de prendre de la distance. Il n'empêche que certaines limites ne peuvent plus être dépassées. Autre point : la situation déplorable de l'hôpital étant criante, beaucoup considèrent que la question du sexisme n'est pas prioritaire. Or nous estimons au contraire qu'elle est capitale pour la qualité de vie au travail et donc pour l'hôpital lui-même. Hommes comme femmes ont tout à gagner à évoluer dans un environnement respectueux.               

ELLE. Comment est née votre association, Donner des ELLES à la santé* ?

G.P. Pendant longtemps, j'étais confrontée à un sexisme « ordinaire » que je refusais de regarder en face. Tout ce langage non verbal dont on ne se rend pas compte immédiatement, ces remarques qu'on ne relève pas et qui finissent par impacter négativement votre confiance en soi, je préférais « faire avec ». Quand on a le nez dans le guidon, on a tendance à passer au-delà. Mais aujourd'hui, je ressens une urgence à m'investir : à cause de tous les problèmes de l'hôpital public, il y a une fuite des talents vers les structures privées de la médecine. J'estime qu'il est de ma responsabilité d'aider les plus jeunes. De faire en sorte qu'elles trouvent à l'hôpital un lieu où elles peuvent s'épanouir.                

ELLE. Avec Donner des ELLES à la santé, vous proposez une charte que cinq établissements ont déjà adoptée. Comment les avez-vous convaincus et quelles sont les principales mesures ?

G.P. D'autres établissements de santé sont aussi sur la voie ! Il faut dire que, depuis la loi d'août 2019 sur la transformation de la fonction publique, l'hôpital est tenu d'agir en faveur d'une plus grande égalité entre femmes et hommes… Ils sont donc enfin obligés d'y prêter attention. L'idée de notre charte est d'accompagner les établissements, de leur suggérer des indicateurs de suivi comme la répartition femmes-hommes des postes de chefs de service ou l'évaluation des différences de salaires… Nous mettons également en place du mentoring gratuit, des ateliers pour aider à lutter contre l'autocensure. Nous sensibilisons également les personnels hospitaliers à la question du sexisme : beaucoup de jeunes ne savent pas à qui se référer lorsqu'ils y sont confrontés. L'idée pourrait être de créer un numéro vert à cet effet. Il faut arrêter de fermer les yeux et de se dire que tout va bien !     

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