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jeudi 25 novembre 2021

Stocker pour 50 000 ans : des textes historiques sur ADN entrent aux Archives nationales

Par Pauline Petit   24/11/2021

C'est une première mondiale : les Archives nationales conservent désormais deux textes historiques numériques encodés sur ADN, ceux des Droits de l'homme et des Droits de la femme. Une technologie nouvelle, possible révolution dans le stockage de nos données numériques, toujours plus volumineuses.

 La bibliothèque des Archives nationales abrite désormais des documents encodés sur ADN synthétique.
La bibliothèque des Archives nationales abrite désormais des documents encodés sur ADN synthétique. Crédits :  Jean-Marc LOUBAT - Getty

"Les yeux d'un archiviste ne peuvent que briller quand on leur promet une conservation stable sur des centaines de milliers d'années voire au-delà !", s'enthousiasme Bruno Ricard, le directeur des Archives nationales. L'institution, qui conserve dans ses serveurs plus de 70 téraoctets de données numériques (des courriels de cabinets ministériels, l'enregistrement de procès pour crime contre l'humanité ou celui du grand débat national organisé lors de la crise des Gilets jaunes), ne pouvait qu'être séduite par la proposition de Stéphane Lemaire, directeur de recherche au CNRS, et de Pierre Crozet, maître de conférence à Sorbonne Université : conserver des documents sur de l'ADN synthétique.

Et pas n'importe lesquels : la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen(1789) et la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne (1791), rédigée par Olympe de Gouges. Ce mardi 23 novembre, les Archives nationales ont ouvert les lourdes portes de l'Armoire de fer, un coffre-fort conservé au cœur des "grands dépôts", pour y déposer deux capsules métalliques de la taille d'une pilule, renfermant les deux textes fondateurs encodés sur de l'ADN artificiel. Une grande première ! Cette technologie émergente d'archivage pourrait être une solution à l'expansion, coûteuse et néfaste pour l'environnement, du stockage de nos données numériques. Comment fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses promesses et ses limites ?

Capsules contenant les deux Déclarations encodées sur ADN.

Capsules contenant les deux Déclarations encodées sur ADN. Crédits :  © Stéphane Lemaire / CNRS – Sorbonne Université

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Stockage de données : la révolution sur ADN


 



par Anne-Sophie Boutaud  23.11.2021

Deux déclarations révolutionnaires fondatrices stockées et encapsulées dans de l’ADN font aujourd'hui leur entrée aux Archives nationales. Derrière ce projet, la technologie DNA Drive, développée par les chercheurs Stéphane Lemaire et Pierre Crozet. 

Deux capsules métalliques, contenant chacune 100 milliards de copies de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée par Olympe de Gouges en 1791, ont rejoint les plus précieux documents des Archives nationales. Ces archives, les toutes premières conservées sous forme d’ADN, vont ainsi rejoindre la célèbre Armoire de Fer, monumental coffre-fort construit en 1790, aux côtés de l’ensemble des constitutions françaises, du journal de Louis XVI, du mètre et du kilogramme étalons en platine, ou encore du testament de Louis XIV. Derrière le symbole, une possible révolution technologique : après le papier et le silicium, l’ADN sera-t-il le prochain support de l’information ?

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Crack : à Paris, le poison à ciel ouvert

par Gurvan Kristanadjaja  publié le 27 novembre 2021

A deux pas du «mur du crack» érigé fin septembre entre Porte de la Villette et Pantin, les consommateurs ont investi un nouveau square. Les habitants dénoncent l’inertie des pouvoirs publics.

C’est un lopin de terre où la misère prend aux tripes. Depuis maintenant deux mois, les consommateurs de crack de la capitale ont investi le square Forceval, à l’extrême bordure du XIXe arrondissement. C’est à deux pas d’ici, entre Porte de la Villette et Pantin, commune de Seine-Saint-Denis limitrophe, qu’un mur en briques a été érigé fin septembre pour empêcher les usagers de ce dérivé de cocaïne de traîner du côté des immeubles. L’endroit, plus éloigné des habitations, a été choisi après les plaintes répétées de riverains un peu plus haut sur l’avenue. Un sparadrap sur une plaie béante : sur les trottoirs, on croise les mêmes silhouettes abîmées qui répètent en boucle : «Aidez-moi.» Ces moments d’errance, en pleine descente, sont les seuls où ils se mélangent à la population. Le reste du temps, ils errent toute la journée dans cet ancien «parc familial» avec vue sur la bretelle du périphérique et sur lequel quelques machines de musculation ont été installées par la mairie. Elles ne servent plus à rien, si ce n’est à s’asseoir pour consommer sa dose, seul ou en groupe. Toute forme de vie disparaît peu à peu : l’herbe autrefois verdoyante laisse place à une terre dure et froide.

Christine : la sainte «volage» du Moyen Age

par Agnès Giard  publié le 20 novembre 2021 

Après une expérience de mort vers l’âge de 12 ans, Christine devient la sainte la plus «libre» de la fin du XIIe siècle. Elle virevolte au sommet des arbres pour fuir l’odeur atroce des humains : ils puent la semence, dit-elle.

En 1182 ans de notre ère, près de Liège, une pré-adolescente meurt puis ressuscite au milieu de la cérémonie funéraire. En pleine messe, sortant de son état cadavérique, la jeune Christine s’envole littéralement dans les poutres de l’église tandis que l’assistance s’éparpille en hurlant d’effroi. Un prêtre courageux finit par ramener le calme. Christine revient sur le plancher des vaches, accepte de bon cœur le repas qu’on lui offre, puis – ravigotée – raconte qu’elle a fait un voyage au pays des morts. Après quoi, provoquant la stupeur, elle accomplit des séries de prodiges parfaitement incongrus. Dans un ouvrage intitulé Christine l’admirable (aux éditions Vues de l’esprit), l’historien Sylvain Piron essaye de résoudre le mystère de ses agissements : pourquoi grimpait-elle aux arbres ? Cela avait-il un rapport avec la haine de cette odeur qu’elle ne supportait plus : celle du sexe ?

Goncourt des lycéens 2021 : Clara Dupont-Monod lauréate pour son roman "S'adapter", sur le handicap

Publié 

Avec "S’adapter", roman sur l’arrivée d’un enfant "inadapté" dans une fratrie cévenole, Clara Dupont-Monod remporte le Goncourt des Lycéens 2021, après avoir raflé le Prix Femina et le Prix Landerneau, il y a quelques semaines.

Clara Dupont-Monod, lauréat du Prix Goncourt des Lycéens 2021.  (OLIVIER ROLLER)

Avec son roman, S’adapter (éd. Stock), Clara Dupont-Monod remporte le Goncourt des Lycéens, face à Lilia Hassaine, (Soleil Amer, éd. Gallimard), Anne Berest (La carte postale, éd. Grasset), Patrice Franceschi (S’il n’en reste qu’une, éd. Grasset), et Christine Angot (Le Voyage dans l’Est, éd. Flammarion). 

Son livre est une déclaration d’amour à la fratrie. La sienne a accueilli, alors qu'elle était âgée de 10 ans, un enfant qui ne parlait pas, ne voyait pas, ne bougeait pas, entendait seulement. 

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Série «Nona et ses filles», les triplettes de la Goutte-d’Or

par Clélia Cohen  le 26 novembre 2021

Dans un huis clos foutraque et touchant signé Valérie Donzelli, trois sœurs quadras apprennent la grossesse de leur mère de 70 ans, incarnée par Miou-Miou, délicieuse en militante féministe.

Trois triplées adultes déboulent chez leur mère de 70 ans qui vient de se rendre compte qu’elle est… enceinte. A partir de ce point de départ un peu foufou, Valérie Donzelli déroule un conte familialo-féminin, à la fois profond et drôle. Quand elle réfléchissait à la série avec sa coscénariste Clémence Madeleine-Perdrillat (Ovnis(s), la saison 2 d’En thérapie), la cinéaste cherchait un moyen de réunir trois filles quadras chez leur mère autre que la maladie, trop triste. Repensant au film de Jacques Demy l’Evénement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune (1973), où Marcello Mastroianni se retrouve enceint, lui est venue cette idée d’une grossesse à 70 ans, redoublant ainsi d’une méditation sur la maternité un désir de fiction qui tournait autour de réflexions sur la filiation, la fratrie au féminin (il n’existe pas de mot pour la désigner) et les multiples constructions identitaires possibles avec une même génitrice.

mercredi 24 novembre 2021

« Le suicide d’un patient, c’est la plus grande peur du soignant »

Propos recueillis par    Publié le 23 novembre 2021

Olivier Bonnot, praticien hospitalier en psychiatrie de l’enfant, regrette, dans un entretien au « Monde », que l’environnement des services de pédiatrie soit moins adapté aux pathologies mentales.

Olivier Bonnot est professeur des universités praticien hospitalier en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Nantes, et secrétaire général du Collège national des universitaires de psychiatrie.

Le tacite, l'humain - anthropologie politique de Fernand Deligny


Le tacite, l'humain : anthropologie politique de Fernand Deligny

Catherine PERRET

Résumé

Le lien social se nourrit de quelque chose qui n'est pas social. Tel est le propos de cet essai d'infra-politique dans lequel la philosophe Catherine Perret, explorant la naissance de la pédopsychiatrie et l'histoire des politiques de l'enfance en France au XXe siècle, rencontre Fernand Deligny (1913-1996).
De plus en plus étudié en Europe et aux États-Unis, Deligny est aujourd'hui encore un célèbre inconnu. Wikipédia le présente comme " un opposant farouche à la prise en charge asilaire des enfants difficiles ou délinquants et des enfants autistes ". C'est oublier qu'il fut également conteur, écrivain, cinéaste, cartographe, et que les inventions plastiques et poétiques de ce bricoleur de génie contribuent pour une large part à ses expérimentations cliniques.

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Catherine Perret vous présente son ouvrage "Le Tacite, l'humain - Anthropologie politique de Fernand Deligny" aux éditions du Seuil.


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Peut-on laver les masques chirurgicaux en conservant leur efficacité ?

Fanny Le Brun  22 nov. 2021

Alors que le monde entier vit masqué depuis plus d’un an et demi, il semble légitime de s’inquiéter de l’impact écologique des masques chirurgicaux à usage unique. Une équipe de chercheurs français a mené une étude, publiée dans la revue Chemosphere, pour déterminer s’il est possible de laver les masques chirurgicaux et de les réutiliser en toute sécurité.

Dans cette étude, un protocole de lavage a été mis en place et testé sur des masques chirurgicaux en polypropylène de type IIR qui étaient soit neufs sortis de leur boîte, soit portés une fois et récupérés dans les hôpitaux de Grenoble et Nancy. Les masques ont été lavés en machine à 60°C avec de la lessive et des solutions désinfectantes. Ils ont également subit une stérilisation à l’autoclave ou à froid.

Lavables jusqu’à 10 fois

D’après les résultats de cette étude, les masques chirurgicaux peuvent être lavés jusqu’à 10 fois ou subir 5 cycles de lavage + autoclave ou cycles de lavage + stérilisation à froid sans altération de leurs propriétés de filtration ou de leur respirabilité. Cependant, on observe une perte de leur propriété de résistance aux projections ce qui signifie que ces masques lavés ne doivent pas être utilisés par les équipes médicales travaillant dans les salles opératoires où peuvent se produire des projections de sang ou autres fluides corporels.

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La Féminité retrouvée


Féminité retrouvée (La)

Danièle Brun

« Un vent léger souffle sur la féminité au long de ces pages. 
Il s’agit de la retrouver, délivrée de ses clichés, de ses “on-dit”, au-delà des mises à l’écart dont elle a souffert chez les autrices féministes et chez Freud lui-même.
Nichée à l’intime de soi et des désirs qui nous habitent, la féminité, délivrée de ses attaches exclusives au sexe féminin, retrouve une vie nouvelle à travers la parole et l’écriture, en particulier celle de Marguerite Duras qui la montre à l’œuvre chez ses personnages favoris : des femmes bien sûr mais aussi des hommes. » D. B.



Femmes et santé mentale en Afrique : dans le cadre de son programme signature Heal by Hair, la Bluemind Foundation dévoile un rapport d’études croisées entre les femmes africaines et leurs coiffeuses.

 237online

Lomé, Douala et Paris, le 23 novembre 2021,-/African Media Agency (AMA)/- 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 66 millions de femmes souffrent de dépression et de troubles anxieux en Afrique et 85 % d’entre elles n’ont pas accès à un traitement. En effet, seul un pays africain sur cinq a une politique de santé mentale et la plupart consacre moins de 1 % de leur budget de santé au traitement des troubles mentaux. Ainsi, dans des sociétés où la santé mentale est taboue, le personnel soignant insuffisant et les ressources limitées, l’importance de trouver des solutions contextualisées apparait comme une impérieuse nécessité.

Dans ce contexte, la Bluemind Foundation dévoile les résultats d’études croisées menées auprès de 714 femmes et 148 coiffeuses dans sept pays d’Afrique francophone (Togo, Cameroun, Côte d’ivoire, Bénin, Mali, Sénégal et Guinée) et auprès de la diaspora en France. Ce Rapport s’intéresse particulièrement aux femmes, principales victimes des troubles de la santé mentale notamment en raison des violences physiques et psychologiques auxquelles elles sont exposées au quotidien.

Les conclusions du Rapport d’Etudes Croisées Heal by Hair, démontrent qu’il est urgent que soit menée une action collective et concertée autour de la santé mentale en Afrique. Il apparaît aussi qu’en faisant preuve d’audace, de créativité et d’innovation, en tenant compte de l’unicité des sociétés africaines et, surtout, en incluant tou·te·s les acteur·rice.s dans la chaîne de soin, il est possible d’apporter une solution efficace, durable, et à fort impact social. 

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Histoire de l’Humanité : faut-il revoir notre copie ?

LE 23/11/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

Ils déconstruisent les mythes sur l'histoire de l'humanité : l'anthropologue David Graeber, décédé en 2020, et l'archéologue David Wengrow sont les auteurs de "Au commencement était..." (Les Liens qui Libèrent, 2021). Ce deuxième est notre invité.

La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, le 12 octobre 1492.
La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, le 12 octobre 1492. Crédits :  API / Contributeur - Getty

Au commencement était… Une nouvelle histoire de l’humanité (paru en France le 10 novembre 2021, Les Liens qui libèrent) est le dernier écrit d'un célèbre anthropologue : David Graeber, une des têtes pensantes du mouvement Occupy Wall Street et professeur à la London School of Economics. Il est décédé en septembre 2020. 

Son co-auteur, l'archéologue David Wengrow, est notre invité. Professeur à l’Institut d’archéologie de l’University College de Londres (UCL), il s'est penché sur l’origine de l’écriture, l’art antique, les sociétés néolithiques, l’émergence des premiers États en Égypte et en Mésopotamie... 

Non pas une pierre de plus à l'édifice, mais un travail de déconstruction des thèses véhiculées par les bestsellers d'auteurs comme Yuval Noah Harari, Francis Fukuyama ou encore Jared Diamond, comme le dit David Wengrow : "plutôt que de construire sur ces thèses là, nous avons voulu enlever les fondations".

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Science et imaginaire: interview Répartition des rôles hommes-femmes dans la préhistoire : «Rien n’a jamais été prouvé»

par Eva Tapiero  publié le 19 novembre 2021 

La préhistorienne Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, pointe les biais masculins prévalant dans l’étude des sociétés préhistoriques depuis le XIXe siècle. Et regrette une «essentialisation, une tendance à tout généraliser alors que la réalité est sans doute beaucoup plus variée». 

De l’imaginaire collectif aux illustrations populaires, lorsqu’on parle de préhistoire, c’est rarement pour raconter une période lumineuse ou égalitaire. L’homme armé de pieu et habillé de peaux de bête est présent partout. La femme, oubliée ou reléguée à des tâches considérées comme inférieures. Cet effacement des femmes dans les sociétés préhistoriques a-t-elle été une réalité ? Rencontre avec Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).

Prison A Strasbourg, deuxième suicide de détenu en deux semaines

par LIBERATION et AFP  publié le 22 novembre 2021 

Un détenu de 51 ans a été retrouvé mort dimanche à la maison d’arrêt de Strasbourg après s’être pendu, ont indiqué lundi des sources syndicales.

Un détenu de 51 ans a été retrouvé mort, pendu dans sa cellule de la maison d’arrêt de Strasbourg, ont indiqué lundi des sources syndicales. Il s’agit du deuxième suicide en deux semaines dans cet établissement.

L’incroyable dérive autocratique d’une association d’aide à l’enfance en Seine-et-Marne

par Emmanuel Fansten et Marie Piquemal  publié le 23 novembre 2021

Des responsables d’une structure reconnue d’utilité publique, au budget de 50 millions d’euros, alertent sur des problèmes de gestion et des soupçons d’enrichissement personnel du président en poste depuis vingt ans. Un audit vient d’être lancé par le conseil départemental. 

Jusqu’ici, personne n’avait osé révéler publiquement les dérives au sein de l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence de Seine-et-Marne (ADSEA 77). Par peur d’écorner l’image de la structure, de porter préjudice aux équipes, ou simplement par crainte de s’opposer au tout-puissant président, Yves Le Gal, 74 ans. Cet ancien notaire dirige d’une main de fer ce paquebot de 850 salariés, au budget colossal de 50 millions d’euros, dont 95 % de fonds publics. Mais depuis quelques mois, les langues ont commencé à se délier.

mardi 23 novembre 2021

Manque de considération, maltraitance et burn-out : la grande fatigue des sages-femmes

Par   Publié le 23 novembre 2021

Epuisés par leurs études et leurs conditions de travail, étudiants et étudiantes sont de plus en plus nombreux à douter, dès leurs premières années d’exercice.

Avant de commencer ses gardes à l’hôpital, Natacha Fau avait pris une habitude : se regarder dans le miroir. « Je m’observais, et je me disais que j’étais maltraitante envers moi-même. J’avais le sentiment d’entrer en zone de guerre. » Pendant les douze heures de garde, la major de promo de l’école de sages-femmes d’Angers ne pouvait ni aller aux toilettes, ni manger. Chaque minute devait être rentabilisée.

« A l’école, on avait rebaptisé notre promo “Koh-Lanta” : seul le dernier survivant sera diplômé. La maltraitance fait partie des études en maïeutique. Nous vivons dans la crainte des “sages-femmes dragons”, des professionnelles qui sont censées nous encadrer et qui nous poussent à bout. Je suis attristée, et choquée par le nombre d’amies sous antidépresseurs, par le taux d’étudiantes qui vont voir des psychologues. Moi-même, j’ai terminé en burn-out », déroule la jeune de 27 ans, désormais en reconversion dans le monde de la petite enfance.

Féminisme Réunies sur WhatsApp, les mères isolées se la jouent Collective

par Estelle Aubin  publié le 22 novembre 2021

Alors que la France compte 1,7 million de parents isolés, dont 82% de femmes, un collectif d’entraide face aux galères administratives, aux tâches quotidiennes et à la pauvreté a été lancé par une Montreuilloise, qui réclame notamment un statut propre de maman célibataire.

Dans le flot de ses paroles, le portable de Sarah Lebailly, posé sur un coin de table, clignote. Les textos s’enchaînent presque aussi rapidement que les mots sortent de sa bouche. Le smartphone vibre. Clignote à nouveau. Telle une fanfare savamment orchestrée.«Help, est-ce que l’une d’entre vous pourrait me dépanner avec une chaise haute ?» ; «Allez lire cet article sur les inégalités de genre» ; «Mon ex-conjoint veut voir mon fils ce soir, je fais quoi ?»

Louis, au-delà des mots. La trajectoire d'un enfant rare

LE 21/11/2021

À retrouver dans l'émission

L'EXPÉRIENCE

par Aurélie Charon

Louis a 5 ans. Il pousse des cris et agite ses mains pour se faire comprendre. "Peut-être qu'il ne parlera jamais de sa vie" annonce Roxane, sa mère. Alors comment vit-il sans parler ? Mathilde Simon a suivi son petit cousin Louis pendant six mois pour tenter de nous plonger dans sa réalité.

Louis sur une botte de paille chez son père, mai 2021.
Louis sur une botte de paille chez son père, mai 2021. Crédits :  Clément Martineau

Une Expérience signée Mathilde Simon, réalisée par Gilles Mardirossian

Tout a commencé par une histoire d'amour, celle de Roxane et Clément. Au bout de neuf ans de relation, ils décident d'avoir un enfant. Louis naît en août 2016. Assez vite Roxane comprend que son fils ne sera pas comme les autres. Trois ans et sept mois plus tard, Louis est diagnostiqué porteur du syndrome de Dias-Logan. Il s'agit d'une maladie neurogénétique très rare, assez mal connue, si bien qu'elle n'a été découverte qu'en 2016. En France, six enfants ont été diagnostiqués porteur de ce syndrome, dans le monde ils sont 75. Les conséquences sur Louis seront lourdes : difficultés à marcher, à parler, à être avec les autres aussi.

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