par Alexandra Schwartzbrod publié le 5 novembre 2021
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Après l’avoir vu à longueur de magazines se pavaner en marinière devant les photographes, confortablement installé dans sa maison de Provence, on en était venu à croire que Picasso était parfaitement intégré et accepté en France, plus français qu’espagnol en quelque sorte. La réalité était tout autre. Picasso n’a jamais cessé d’être considéré par l’administration française comme un étranger. On le savait depuis le début des années 2000 quand Paris a récupéré des archives de la police qui s’étaient volatilisées à Berlin en 1940 puis à Moscou en 1945. Dès 2004, l’historienne de l’art Laurence Bertrand Dorleac en faisait état dans une tribune publiée par Libération, mais les explications de ce rejet et le détail des archives n’avaient pour l’heure jamais été dévoilés. C’est chose faite avec l’exposition «Picasso l’étranger», qui vient d’ouvrir à Paris au musée national de l’Histoire de l’immigration.